Paléo 2011


Alors voilà, le Paléo vient de révéler la programmation de sa 36e édition et tout ce qui nous vient à l’esprit est de se demander de qui se moque-t-on… Après avoir passé rapidement en revue les différentes têtes d’affiche, on s’arrête sur la case Hip hop/Reggea, notez que le Hip hop n’est pas encore un genre musical méritant d’avoir un 1/12 de programmation qui lui soit entièrement dédié, par contre le reggae lui est cité deux fois… Ca doit être pour le côté roots vis-à-vis des médias et de la masse de consommateurs qui de toute façon achètera son abonnement sans se soucier de qui joue, l’important étant de manger toutes ses spécialités culinaires tellement exotiques.

Revenons plutôt à cette programmation Hip hop, en tête d’affiche nous avons donc Soprano ce qui devrait ravir les parents venus faire leur annuel pèlerinage sur la plaine de l’Ass (non, on n’a pas oublié un e, c’est volontaire), ils pourront sans autre aller boire un bon coup de blanc pendant que leur progéniture se rendra bien sagement devant la scène pour écouter un artiste qui doit venir en moyenne 10 fois par année en Suisse.
Ensuite on a Pigeon John, on notera quand même l’effort de la prog du Paléo d’avoir lu la première phrase de sa bio sur Wikipédia et de se dire : « Classe, un rappeur américain underground ça va être chouette! ». Par contre, il aurait pu se renseigner un peu sur les dates de ce cher John que les amateurs pourront voir le 13 avril à l’Usine pour 22.-.
Toujours pour faire bien et se dire qu’on est quand même une bête de progr-amateur, on va placer un de ces fameux groupes indépendants, alternatifs au message intelligent que personne ne connaît et dont les fans ne se déplaceront de toute façon pas dans un festival comme le Paléo, voici donc Solillaquist of Sound.
Troisième larron avec l’étiquette Hip hop les Binary Audio Misfits qui sont certainement là parce que Casey refuse de venir se vendre dans cette grande mascarade et qu’il faut mettre un peu de rock/rap subversif, ça fait cool devant la machine à café au travail de dire qu’on est allé voir des jeunes rebelles.
On terminera avec le seul groupe suisse programmé à savoir Trip In qui devient routinier des festivals, on s’en réjouit d’ailleurs pour eux, car on les apprécie au sein de repreZent. Toutefois, on se dit qu’ils auraient été mieux le samedi soir en compagnie de Selah Sue (oui, celle qui était la semaine dernière au Cully…).

On le voit, aucun effort de créativité, des artistes vus et revus, aucune considération pour ce mouvement musical qui après 30 ans d’existence est toujours considéré comme un sous-genre. On ne demande pas que le Paléo soit à 100% Hiphop, mais un minimum de pertinence dans la programmation aurait été bienvenue.
Et dire qu’il y a quelques années on rêvait d’une scène suisse (même cachée tout au fond à droite) qui mettrait en valeur les artistes régionaux, on s’est mis le doigt dans l’oeil, et bien profondément, le Paléo n’est pas fait pour ça, il faut satisfaire les clients VIP des grands sponsors qui viendront trinquer et se mêler, une fois par année, à la plèbe et qui sait, peut-être briser toutes les barrières en s’achetant une perruque-bonnet rasta et en criant bamboulé!