La Chronique D'Un BackPacker (Introduction)

Yo !
C’est comme ça qu’on doit se présenter ici non ? Ce Yo qui remplace le « Bonjour » ou le « Salut » ! Le Yo qui fait savoir que tu es supposé être du mouvement. Ce même Yo que le titre de la fameuse émission d’MTV des années 90, celle qu’on copiait de VHS en VHS, qui se regardait avec 10 potes, en boucle, le son à fond… les freestyles d’anthologie, les plus grands MCs et les plus cotés de l’époque !
L’ÉPOQUE ! Tiens donc ! Le voilà le mot qui fait mal, qui gratte la gorge, qui fait parler de lui sur les forums, les réseaux sociaux et même sur des tee-shirts.

« À l’époque, c’était ceci ou cela… » Il y a toujours quelqu’un dans n’importe quels débats pour nous rappeler qu’à l’époque rien n’était comme aujourd’hui, celui qui prétend, affirme, prône, et même s’habille et se garnit d’accessoires, de symboles, casquettes, sneakers de ce qu’il appelle « l’Âge d’or ».
Cette fameuse période indéfinissable temporellement. Pour certains c’est le début des années 80 avec les pionniers et le fameux slogan : Peace, Love, Unity and Havin Fun. Beaucoup y attribue aussi un lieu : « Le Bronx 1988 ou Queens 1995 ». Et sans oublier les 90’s bien sûr (« Mais le début hein! Parce qu’en 98 c’était fini…) Pour d’autres c’est une date très précise : « Le golden age c’est 97, un point c’est tout ! »

Personne selon moi n’est en mesures et en droit de proclamer que, le meilleur moment de l’histoire du HipHop se situe a New York pendant les années 90. Même s’il a été d’une effervescence et d’une créativité quasi jamais égalée. Pourquoi ? C’est très simple : Toutes ces affirmations ne sont pour moi que des avis personnels basés sur :

Les facilités d’épanouissement et d’accessibilité à sa passion :
On ne peut pas reprocher à quelqu’un d’avoir grandi à la campagne loin des shops de disques et d’être né après la grande période de succès de Public Enemy.

Une position géographique et temporelle :
Il était plus facile de se faire un nom et de progresser dans le graffiti sur la ligne du RER C à Paris que dans le fond du Jura en 2004.

Une médiatisation trop restreinte ou trop abondante selon l’époque :
En France en 96 on faisait parler plus facilement de son flow, et avec peu de promo, en sortant un maxi ou une apparition sur une compile qu’en sortant 3 mixtapes en 2008, et en bombardant les gens de mails et de spots radio.

Toutes ces choses nous ramènent finalement au sujet de cette chronique qui, pour être plus percutant, consiste à donner l’avis d’une personne passionné et activiste, c’est a dire « moi » le BackPacker de service. Qui compare sans cesse les sorties et les tendances du Rap actuel à ce qui me semble être des éléments clés et de références dans l’histoire du HipHop.

Donc que les choses soient claires, il ne s’agit en aucun cas pour moi de dire que: « C’est comme ça et pas autrement », mais simplement de créer le débat entre ma génération qui a grandit avec le BoomBap et le jeune (ou pas) qui adule Lil Wayne comme meilleur rapper de tous les temps sous prétexte qu’il a vendu plus de disques que Krs One en moins d’un an.

The Archivist