Mairo a poncé la (pop)culture et connaît les GOAT du troupeau. Il a péta des Rap Mag, écouté les Sage’Po, certainement lu des mangas et regardé des animés. Il a été comme un petit cyborg en fait : Prise d’informations, reproduction. Ses références pointues sont surprenantes. Qui s’attendait à entendre Sheryo en intro, invectiver l’auditeur.trice? Ou l’écouter citer Mo’vez Lang et plus précisément Cens Nino (de quoi dépoussiérer quelques pépites de l’époque) ? Son rap a des allures d’easter eggs de jeu vidéo, ces surprises planquées volontairement par les développeurs dans certains niveaux. D’ailleurs, Mairo n’est-il pas simplement l’anagramme d’un plombier italien iconique? Son label ne serait-il pas la traduction littérale d’un diptyque vidéoludique devenu incontournable? On se tait et on suppose. 

Aucune place à l’interprétation, en revanche, quant à ses qualités intrinsèques de mc : Un flow à décorner les bœufs et une écriture imprévisible qui se situe dans le prolongement de quelque chose d’automatique. Et si beaucoup (trop) rappent la rue, qu’elle soit réelle ou fantasmée, lui évite cet écueil. Ses meilleures lignes racontent des moments personnels et transmettent ses valeurs dans un mélange peu entendu ailleurs : « Ils ont voulu que j’fasse la première partie d’Michel, nachav (pas d’accord)/J’ai dit oui après j’ai dit non, j’ai le droit (Ah bon?)/Comme une meuf, quand elle dit oui, après, elle dit non ». On en apprend également plus sur sa vision et sa clarté : donner au rap un sens unique. Prions pour que la réalité des chiffres ou la rejouabilité des titres ne le détourne pas de cet objectif. 

Pourvu que son ambition galopante continue à produire des projets de qualité. Bientôt, le flamboyant sarrasin sans tête écrira Nos textes.
Mairo et le monde libre : 1 — Le reste : 0

M. Macfly

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