En courte mais bonne entrée en matière pour signer mon retour après la maladie et des années de Covid, voilà mon top 7 des indispensables pour affronter la saison en musique, peu importe le mood.

D-RAYTON — MAYOR
« La gente no cambian por el bien de los demás, eso yo lo entendí. »
Trad : Les gens ne changent pas pour le bien des autres, ça je l’ai bien compris.

Mélodie mélancolique sacralisée dans une capsule intemporelle, univers à revisiter autant que possible seul (ou à deux), au crépuscule de la saison. Le début de l’automne est beau, mais sa fin l’est davantage car même sous l’arrivée des premiers cristaux de neige, D-Rayton est une bonne compagnie.


BRYSA — MUSICA
« Dans nos jardins c’est crade, y a pas d’floraisons et j’pense aux frères qui font les cent pas. »

Longue balade sur les sentiers où les larmes du ciel fanent même Les Fleurs du Mal. Et comme je chéris le chagrin que ça m’inspire, j’ai tendance à m’égarer dans ces pensées intimes dissimulées derrière les ronces qui les étreignent.


SABES & TWOSTEPS — JOUR J
« Donc j’serai seul quand j’capterai qu’c’était pas ça l’but. On arrête pas même si on sait qu’on saignera tous pour ça. »

Sectumsempra, j’ai tellement saigné ce titre ces dernières semaines que j’en ai inspiré le sortilège du Prince de Sang Mêlé. Et puisqu’on jongle sur les références partout dans cet article, je dirais que je suis tombé sur le projet Mauvais Rêve, de la même manière qu’on arrive dans La Salle sur Demande : ‘’Parfois, elle est là, parfois, elle n’y est pas, mais quand elle apparait, elle contient toujours ce qu’on cherche.’’ car de nos jours, les projets capables de combler les lacunes que d’autres ont abandonnés avec le temps deviennent de plus en plus compliqués. Mais celui-ci est mon préféré de l’année 2022, alors je vous conseille d’aller le stream.


MAIRO – RAP MAG
« C’est toujours la même histoire, sûrement un noir qu’a fait naître le rap… et c’est des blancs qui l’font tapiner. »

Clair-Obscur ou Ténébrisme, ça dépend sous quel angle on se situe nous-même dans le décor de la toile. J’ai un peu l’impression de faire face à La Négative Attitude de Nakk Mendosa dans le phrasé, en bien moins pessimiste (car sur la toile moi, je me situe dans le style Clair-Obscur) mais que j’écoute quand même les jours d’orage.


OG SINATRA (MENAY) — NOCHE
« Même avec une autre, j’pense à toi avant de dormir… »

S’il faut danser sous la pluie, je veux que ce soit un slow en pleine nuit sous la lumière d’un lampadaire qui donnerait aux ombres tellement de mystère. Alors, qui de mieux que le mélomane Menay pour accorder à mon imaginaire tant d’évidence en trois minutes, joliment accompagné de Mayli, artiste à la voix aussi douce que la danse des lucioles de Nagoya.


ARMA JACKSON — ELLA
« Trouver la clé de son cœur ou juste lui chanter ‘’sésame, ouvre-toi’’. J’ai souvent du mal à m’accorder à elle avec ses tenues haut de gamme. Attends tu crois que j’suis fou, tout ça parce qu’elle n’existe pas physiquement ? Moi c’qui me déplaît chez toi c’est que tu n’existes que physiquement »

Oui, cinq ans plus tard, je bloque toujours autant sur ce son. Parce que l’amour c’est bien, la musique c’est mieux. Surtout quand le romantisme fantasmé nous fait davantage vibrer que celui que l’on peut réellement construire avec quelqu’un. Et au milieu de ça, il s’agit de vivre de son art en étant incompris, tout seul sur une toute petite planète d’où on pourrait tirer une chaise pour regarder le coucher de soleil à chaque fois qu’on le voudrait et apprivoiser une rose sous globe.


COSNI1800 FT EMMA MRG — GENERATION PLM
« Laisse pleurer la mélo, ta mère connaissait la mienne. Pour une affaire on est dans la mierda… et dire qu’avant j’te disais mon frérot. »

Une mélodie qui me ramène dans mes souvenirs les plus intimes de 2006, là où les samples d’Hugo TSR donnaient un rythme à mes premiers pas dans le rap français. C’est l’audace de remettre le Old School au goût du jour avec un ingrédient supplémentaire gardé secret dont seuls certains initiés ont la recette. Je ne suis pas très clip, mais celui-ci donne une dimension passionnée au morceau, lorsqu’on sent la complicité et la confiance entre les deux artistes. La sincérité en un regard, dans la simplicité des prises, une safe place de 03min32. Ce titre c’est donc notre plaid et notre chocolat chaud quand on ne sort pas affronter la pluie torrentielle à certains moments de la saison et qu’on s’accorde un tête-à-tête avec nous-mêmes. Quoi de mieux pour terminer en beauté bien que j’aurais voulu m’étaler davantage, mais je garde la profondeur pour une vidéo prochaine, car il y a tellement à vous dire.

Avec tout mon respect, Amy Mikaelson

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