Depuis son invasion en octobre 2023, Gaza n’est pas seulement sous le feu des bombes, mais aussi celui de l’orientation des récits. Une étude du Centre d’études d’Al Jazeera, signée par Mohamed Ouria, dévoile une vérité qui ne nous étonne pas : les médias occidentaux, notamment français, ont largement repris les thèses israéliennes, laissant les voix palestiniennes en marge, presque inaudibles.
Une couverture biaisée : Erreur ou système ?
L’étude pose une question simple, mais essentielle : ce biais est-il le fruit d’une méconnaissance du conflit israélo-palestinien ou le symptôme d’une crise plus profonde dans le journalisme occidental ? La réponse penche clairement vers la seconde. Et ceci n’a rien d’un accident, elle reflète une tendance lourde : celle de protéger les intérêts des puissants en effaçant les souffrances des civils palestiniens. Et tant pis si les médias oublient leur mission première : informer avec équilibre et impartialité.
Cela se voit particulièrement dans la façon dont les victimes sont représentées. Si d’un côté les pertes israéliennes font l’objet de reportages fouillés, avec des portraits afin d’humaniser chaque victime. Côté palestinien, on compte les morts comme on égrène des statistiques, une technique de déshumanisation qui met une distance froide entre le public occidental et la réalité de Gaza.
Les principes des Lumières mis à l’épreuve
L’étude va plus loin encore, ce biais dans le discours médiatique occidental n’est rien d’autre qu’une trahison des principes des Lumières. Liberté, égalité, vérité ? Ces valeurs semblent éclipsées par des médias occidentaux qui ont adopté un récit à sens unique. Un double standard qui favorise les blancs, reléguant les autres dans une sorte de néant journalistique.
Rien de nouveau, certes, mais la guerre à Gaza nous en offre une illustration brute. Les idéaux affichés se heurtent aux réalités du journalisme contemporain. En prenant ainsi systématiquement parti, les médias contribuent à fausser la perception du conflit et à légitimer les narratifs qui justifient l’oppression, l’occupation et la violence.
Les révoltes du silence
Malgré cette orientation dominante, des voix dissidentes s’élèvent. Des manifestations de solidarité avec Gaza, des critiques publiques de la couverture médiatique, des plateformes indépendantes brisent le silence. Autant de réactions qui témoignent d’une fracture croissante entre les médias dominants et un public de plus en plus conscient des biais dans le traitement de l’information.
À ce titre, les réseaux sociaux et les médias alternatifs jouent un rôle crucial en permettant la diffusion de perspectives différentes. Ils amplifient les voix de ceux qui vivent le conflit, permettent de partager des témoignages et des images qui contredisent les récits officiels. Une résistance médiatique essentielle pour maintenir un espace de débat et de réflexion critique qui représente parfaitement notre engagement en tant qu’acteur de la culture Hiphop.
Chercher la vérité par soi-même
L’alignement des médias sur les puissants et leur silence complice face aux injustices à Gaza montrent les limites d’un journalisme qui a déserté ses principes éthiques. Le constat est clair et sans appel : il n’y a rien à attendre des médias occidentaux. Pour comprendre les réalités du terrain, il faut se tourner vers d’autres sources, explorer les médias locaux, les témoignages directs, et surtout croiser les perspectives.
L’information véritable n’est plus à consommer passivement. Elle est un chemin à parcourir qui nécessite d’aller au-delà des filtres imposés par des institutions qui préfèrent flatter les puissants plutôt que de donner voix aux opprimés.
Il en va maintenant de même pour ce qui se passe en République démocratique du Congo. Les conflits qui ravagent le Kivu et les déplacements de millions de civils sont passés sous silence, ou présentés à travers des prismes simplistes et biaisés. Les médias occidentaux ferment les yeux sur des tragédies humaines qui ne cadrent pas avec leurs intérêts stratégiques. Comme pour Gaza, il revient aux citoyens de dépasser ces voiles médiatiques pour comprendre l’ampleur des crises et des injustices que le monde préfère ignorer.
Mr Seavers