KACHH, Kiosque A Culture Hip Hop

En face de la Coop de Prélaz, de 15h à 20h, les différentes disciplines du hip hop sont mises à l’honneur durant quatre samedi d’affilée. Rencontre avec Sylvain, l’un des organisateurs.

La fameux discours sur le hip hop authentique et le hip hop Mtv ne se présente plus. Et comme chacun le sait, les « djeuns » ont cette fâcheuse tendance à être amateurs de tout ce qui brille, au point d’en oublier la culture qui se cache derrière ces deux petites syllabes. Et ce ne sont pas les seuls. Alors Sylvain et Karim ont décidé de ne pas en rester là. Futurs animateur et éducateur, ils ont imaginé dans le cadre de leur formation un projet à la fois éducatif et culturel, qui regroupe les différentes composantes du hip hop : KACHH. Il s’agit d’un Kiosque A Culture Hip Hop réunissant passionnés et actifs du milieu, pour proposer des ateliers de graffiti, breakdance et écriture. Gratuits et ouverts à tous.

Bien sûr, ça existait déjà. Mais de façon éparpillée. Un atelier d’écriture par-ci, du break un peu partout, et un atelier de graffiti par-là. Ici il s’agit de tout réunir au même endroit pour favoriser la découverte. « Le projet est conçu pour être éphémère. Le but c’est de créer des liens, proposer des initiations aux gens sur place, et les rediriger par la suite vers d’autres structures qui font ça de manière plus fréquente », me dit Sylvain. Par exemple la FASL (fondation pour l’animation socioculturelle lausannoise), qui finance d’ailleurs le projet, compte de nombreux centres organisant des activités similaires.

L’idée est également d’aller directement à la rencontre des jeunes, là où ils sont. « A part facebook et le bouche-à-oreille, on n’a pas vraiment fait de pub parce qu’on ne voulait pas faire venir les gens à un endroit donné. On voulait plutôt faire quelque chose avec ceux qui sont là, qui sont posés comme tous les samedi et qui ne savent pas quoi faire », poursuit mon interlocuteur. Le toit de la Fnac est alors apparu comme une évidence. Mais le service parc et promenade de la ville a refusé cette initiative. Il paraît que ça risquait d’endommager les jolies plantes qu’il y a sur place… C’est donc en face de la Coop de Prélaz, sur la ligne qui relie Renens à Lausanne, que s’est installé le fameux kiosque. C’est l’atelier graffiti qui a ouvert le bal samedi 12 septembre, suivi de l’atelier breakdance le 19. Samedi passé à eu lieu l’atelier d’écriture et le forum de débat final aura lieu samedi 3 octobre.

Etant donné que les inscriptions se font sur place, les organisateurs ne pouvaient prévoir ni le nombre ni la tranche d’âge des participants. Or, jusqu’à présent, les ateliers ont réuni une quarantaines de personnes qui ont été initier à chaque disciplines ! C’était pour la plupart des enfants ou adolescents du quartier de Prélaz ? Des vocations sont peut-être nées étant donné que certains d’entre eux ont déjà souhaité être redirigés ailleurs pour poursuivre une des activités proposées. Et ça, c’est déjà un petit succès.

Vous l’aurez compris, cette initiation vise plus spécialement Le Jeune de 10 à 20 ans. Mais Le Vieux de 25 ans et plus, désireux de s’initier ou de s’informer, est bien évidemment le bienvenu. Car il ne s’agit pas que d’apprendre à s’exprimer par le biais de la culture hip hop. L’objectif est aussi de mettre l’accent sur ses origines, son fondement. Des petits panneaux retraçant l’histoire du hip hop ainsi que des livres sur le sujet seront à disposition sur place. Mais la véritable particularité réside dans le débat final mentionné précédemment.

En effet, le dernier atelier sera consacré à un forum de discussion où chacun est invité à intervenir au sujet des apriori liés à cette culture. Pour cela, en plus de tous ceux qui ont mené les ateliers, d’autres personnes actives et passionnées seront présentes. Parmi eux, des membres de la Zulu Nation, qui s’investissent pour donner une image positive du hip hop et « mènent la vie dure aux clichés » précise Sylvain. Skile du label orformOrnorm. Jose Dos Santos de jds, organisateur du festival de danse urbaine « Au-delà des préjugés ». Et ceci pour ne donner que quelques exemples.

Le tout est organisé de façon bénévole. « On aurait pu vendre des trucs sur place, faire payer les ateliers, mais c’est vraiment pas le but », conclut notre animateur. Finalement, KACHH nous démontre qu’il n’y a de loin pas que le cash qui se cache derrière les deux H. Oui, j’ai osé la formule… Mais finalement, ça résume bien l’idée.

Article de Cristina en partenariat avec le Lausanne Bondy Blog
http://lausannebondyblog.viabloga.com/

Pour en savoir plus sur le programme de KACHH

Attention le dernier atelier FORUM ET DEBAT aura lieu SAMEDI 03.10

Avec notamment :

SKILE (orformOrnorm, Zulu Nation) et YOANN (Zulu Nation)
José dos Santos de JDS Events
Zaïbos de l’Association La Sauce
Mr Seavers de Reprezent
Reine a.t