Esprit du Cercle…. ES-TU LA ?

Je sais ce que vous pensez. Un titre mystique, une rédactrice d’origine maghrébine, ce papier traite surement de sorcellerie. Déduction logique me direz vous. Et bien chers internes hôtes, remballez vos clichés à deux francs CFA et laissez moi vous dire que vous êtes dans le faux ! Oui, ON VOUS MENTS ! La seule chose provenant de l’au-delà serait à la limite ma tignasse capillaire rougeâtre.


L’Esprit du Cercle se rapporte évidemment à l’évènement hiphopesque organisé par le poppeur tout en Toblerone, le franco-suisse Sally Sly ! C’était la semaine dernière, dans la contrée lointaine de Lausanne. La seule ville où un équipement d’escalade est aussi utile qu’une carte Orange pour se balader en ville. Des pentes, des pentes et encore des pentes, merci les mollets quoi. A la base, le rendez-vous était donné Place de l’Europe, mais vu le magnifique climat tropical suisse (pluie), le battle s’est déroulé au D-Club, une discothèque…..petite discothèque. Merci Vicelow pour l’information d’ailleurs parce que sans cela, salam la galère. Le changement de lieu n’a pas été stipulé sur le Facebook de l’évènement. Pas pratique Patrick (qui c’est ? J’en sais rien, c’est pour le jeu de mots)

Des « un contre un » en popping, house, et hip hop avec une séparation fille/garçons pour la dernière catégorie. Tel était le principe de base de L’Esprit du Cercle. Ah, mais zut, nom d’une béquille irlandaise, j’ai oublié de vous dire une chose essentielle : Je ne suis pas allée aux présélections ! J’ai dû encore une fois sauver le monde d’une attaque de sauterelles bioniques donc acceptez mes excuses.

Après être passé par la case « bonjour, je suis videur et beau gosse », j’te tamponne le poignet avec un air de supériorité j’entre dans le vif du sujet.

Le point commun entre le Cercle Underground et l’Esprit du Cercle, à part le mot « cercle » , était le fait qu’il faisait vraiment chaud. Mais cette fois-çi, c’était ventilé. Lumière violette bleutées, ambiance flex to be tonight in the party, la petite salle du D-Club était bien mignonne. Dj Sly et son comparse étaient surélevés et derrière eux….hein ? QUOI ? Que vois-je ? Le film Street Dancer ???!!! Nooooooooon, je foooooooooonds ! Reprends toi ChereeZ et entame ton balayage visuel pour choper LA place pour bien filmer. Tu le connais ce moment où tu cherches partout où te poser et tellement tu as la flemme, le mode Stand Up reste ta seule option ? No problem, i’m a superwomaaaan. Alors les juges, Sally Sly n’a pas fait dans le discount. Bruce Ykanjy, Babson et Bionic man, que demander de plus.

L’évènement commence. Sally Sly et Vicelow (huuun HUUUUUN) en speaker annoncent les hostilités. Premier battle opposant deux grands noms du popping suisse, Phil Boog contre Poppin C ! Un « Wwoooooooooow » émane de l’audience. Une véritable affiche de finale. Tout le monde se regarde et s’échange déjà les pronostics. Le son est lancé..(5 minutes plus tard)…vainqueur Popping C ! Et ben quoi ? Fallait être là les gens ! Tout ce que je peux vous dire c’est qu’après ça, on aurait pu rentrer tranquillement chez nous. En effet, c’était, pour moi, le meilleur battle de la catégorie pop. Les deux finalistes du Juste Debout Suisse (Popping C en 2010 et Phil Boog en 2008…je crois) dégageaient une énergie à la fois saine et vraiment dangereuse. Même s’ils connaissaient les sons par coeur, ils ne contentaient pas des accents habituels, ils cherchaient plus loin, et ÇA, c’est beau ! Popping C a géré plus d’espace et a vraiment englouti le son. Les juges ont fait leur choix.

Après des quarts et demi-finales plutôt moyennes en terme d’engagement, la finale opposant Popping C et Blondy arrive. Blondy, c’était un peu comme la sortie de l’Ipad 2: l’annonce fait baver, beaucoup d’attentes venant du public, mais pas grand-chose au final. Notamment sur la partie musicale. Il était moins à l’écoute du son même s’il a réussi à choper quelques accents. Une légère déception m’envahit malgré le fait qu’il a réalisé une bonne prestation. Le protégé à Sally Sly, quand à lui, ne s’est pas privé, il a tout lâché avec une présence et une assurance insolentes. Résultat : Popping C, vainqueur de la session Pop !

Now, le Hip Hop ! Au masculin et au féminin s’il vous plaît. La première session remplie de testostérone ne m’a pas trop marquée. Le phénoménal Kefton a quand même « fait le taf » comme on dit, mais à lâché prise en finale face à Nikel des Yudat. Collons un gros et grand carton rouge au Dj qui a osé passer « You are Jerk » ! D’autres sont allés à Rykers pour moins que ça, je précise.

(Beyonce voice : Wo run the woooooorld (Girls), Wo run the woooooorld (Girls )). Il n’y a pas mieux comme introduction pour vous parler à présent de la partie féminine du Hip Hop. Aaaaaall the ladies were in the place to be. Ce fut la partie la plus mucho calor de tout l’évènement. Omoo, Alfreda, Anissa, Theodora, Amira, Ana, Valmira (réduction chez Auchan : pour un pack de « A » acheté, le 2ème offert) et Inès. Tous les battles pouvaient être une finale. A commencer par celui d’Amira vs Anissa. La Swaggance contre la GhettoStylance. Les deux madonnes ont vraiment été au top en proposant des énergies différentes. Amira été plus posé, plus contrôlé, assez mécanique. Anissa remporte la manche grâce à une pêche d’enfer et une danse plus aérée que celle du membre des Swaggers. Second battle de femelles : Ana vs Theodora ! Sur ce coup-là, j’ai eu un peu de mal. En effet, entre une danseuse qui donnait l’impression de tourner à la coc’ (Ana) et une autre qui a décidé de ne pas utiliser ses jambes (comment çaa comme Kanon ?), oui j’ai eu du mal. Winneuse : Theodora. Passons à la finale. Mais QUELLE finale ! Concrètement, vous prenez Xena la Guerrière, Chun-Li (Street Fighter), la femme à Mufassa, et un peu de Karaba la Sorcière et ca vous donne Alfreda ……Contre Theodora! Je n’ai jamais été aussi fière d’être une fille de toute ma vie. Les deux amazones nous ont offert un spectacle explosif… Explosif ! C’est vraiment le bon adjectif qualificatif qui caractérise ce moment. Alfreda et sa vibe Afro-urbaine-super-sayan envoyait de sacrés punchs à Theodora qui, elle, essayait de déferler des attaques corporelles un peu trop faciales en guise d’uppercuts. On en pouvait plus ! Je regarde l’assistance furtivement, TOUS BAVAIENT ! J’entends même des cris d’animaux « Raaaaaaaowww », « Yaîyaïyaïyaï ». C’est la savane ici nomdidoue ! Les passages s’enchaînent avec une sacrée énergie communicative. Vicelow et Sally Sly annoncent la fin du battle et lancent le compte à rebours…. « ET de 1, et de 2 et de 3 »……Passage supplémentaire. Dans un dernier effort des plus électrique, Alfreda et Theodora donnent tout ce qu’il leur reste. Délibération du jury : Alfreda, vainqueur de la catégorie Hip Hop féminin.

Mogwai, victime d’une injustice sonore.

J’accélère ma cassette mentale et arrive à la House ! Nts Nts Nts Nts Nts ts ts ts ! Qui était présent ? Mogwai, Feelou, Tonyzz, Bembika, Nalita (Natalia ? Nalita ?… Désolé). Belle brochette ! Cependant, pour ne pas trop m’attarder dans ce papier, je vais parler d’un moment qui a été vraiment très critiqué lors de la session House. Notre Gremlins tricolore aux DreadLocks de feu, Mogwai, s’est fait éjecter comme un mal propre de la compétition. N’aillons pas peur des mots, un mal propre. Je vous explique. Durant son premier battle contre Nitalia… Natifa… Natata…, le Mogwai n’était pas à l’aise et digérait très mal les sons proposés par Dj Sly. Ca arrive. Malgré une petite pression mise par cette houseuse suisse qui a vraiment bien dansé, il remporte respectueusement le battle. Arrivé à la confrontation avec Tonyz , C’EST LE DRAME (tintintin) ! Mogway step, step, step encore et PAF, il s’arrête. Il regarde le Dj et……« Qu’est ce que t’as ? Qu’est c’que t’as hein ?  » ! Une vraie racaille (joke). La musique s’arrête et tous les regards se figent sur Sly, le pauvre. Mogwai l’accuse de l’avoir insulté pendant son passage et l’autre de lui avoir manquer de respect. Bruce, le médiateur, se lève et demande à Mogwai de se calmer et lui rappelle que c’est au danseur de s’adapter à la musique du DJ et non l’inverse. Et pour le punir de cette erreur, Ô combien gravissime, il vote Tonyzz ! http://www.youtube.com/watch?v=a9sfOut6fLM&feature=related <–J’avais cette musique dans la tête quand la délibération est tombée. RIP Mogwai, tu devais aller en finale. Résultat des courses, Bembika, le Suisse contre Tonyzz de 1000%. Personnellement, la figure de la house nationale devait être le vainqueur tout simplement pour la seule et unique raison que lui….DANSAIT ! Mais bon… That’s just the way it is !

Un mot rapide sur les shows quand même. Le premier proposé en ouverture par le Ballet de « je-ne-sais-où » ressemblait vraiment à une fausse pub pour des cours de Ragga Dancehall de Club Med, Version D, version D-calqué des Swaggers plutôt et RAF…..R.A.F. Que dire d’RAF ? Leur créa a vraiment fait mal, c’est tout ce que je peux dire, le reste en vidéo. Un moment faut reconnaître que les mots ne suffisent pas… et pourtant je ne suis fan de ce groupe. Je salue la performance créatrice.

Conclusion, un Esprit du Cercle placé sous le signe du Hip Hop vaginal avec des moments vraiment intenses de danse et d’implication. Une session popping pas dégueulasse et une partie house plutôt plate malgré un Dj Sly vraiment bon sachant que ce n’est pas son domaine de prédilection. Au niveau de la speakerie, le Vi, le Ce, le Low a vraiment été le Red bull de l’ambiance du battle grâce à sa voix unique et ses blâmes meurtriers.

Vous avez kiffé ? J’espère parce que je me suis prie une prune de 100 francs suisse dans le train juste pour ce papier. Je place une spéciale dédicasse à Yessine, et sa famille qui on eu l’extrême gentillesse d’héberger une pauvre sans domicile fixe tel que moi.

Par Chereez