BLV NUIT OU LA GÉNÈSE D’UN RÉCIT POST-APOCALYPTIQUE
— Qui êtes-vous ?
— Qui ? « Qui » n’est autre que la forme qui résulte de la fonction de « qu’est-ce que », et ce que je suis c’est un homme sous un masque.
— Ça je vois…
— De toute évidence. Je ne mets pas en doute ton sens de l’observation, je ne fais que mettre en exergue le paradoxe qui est de demander à un homme masqué qui il est.
V pour Vendetta
La musique d’Empty7 a un pouvoir de Shinigami. En laissant tomber son journal sous forme de mélodies, il nous offre la capacité de le voir comme personne d’autre ne le pourrait. Une cagoule humanisante ayant pourtant commencé par s’exprimer au travers de morceaux sensiblement sombres et hargneux alors… qui de vous, avait comme moi envisagé cette suite-là ?
Il nous a gracieusement pris par la main pendant plusieurs mois pour nous guider loin des sentiers battus par ses débuts. Là où ont été poétiquement ensevelies ces pensées plus intimes encore, qu’on a déterré à chaque extrait, sur ce fond musical érigeant le patrimoine artistique infini, d’un univers unique où tout est à faire (et à refaire).
Entre les projets Vision et ZON/2ON, sa palpable sensibilité qui motorisait sa colère m’a poussé à (un peu trop) l’imaginer faire une bonne collaboration avec Serhat Durmus, ce compositeur turc aux sonorités que je trouve très futuristes et apocalyptiques… mais c’était une erreur de ma part. Car il y a toujours eu chez Emtpy7 un style particulier qu’on effleurait du bout des doigts, sous certains angles encore enfouis dans ses morceaux ; Qu’Anesthésié pouvait pourtant nous laisser présager. Et nous voilà à nous encoubler pour tomber tout entier dans ce style qu’il a baptisé la Score.
Décors post-apocalyptiques où on se soigne par l’espoir, car après le chaos tout est silencieux. Il y a donc le commencement de toute chose, où ses mélodies insufflent aux âmes errantes un renouveau. Elle est là, la saveur qu’il a donnée à la fin de ce projet, on clôt un chapitre uniquement pour en ouvrir un autre, où en tant que personnages principaux des films de nos propres vies, on a le droit d’être tout ce que l’on veut être. Avec Empty7, parfois, c’est juste comme ça, on ferme les stores et les yeux pour s’enfermer à double tour dans cet univers entier où les constellations peuvent tout à fait danser au milieu des ruines. Là où les frontières de certains ne sont qu’horizons pour lui.
« Le monde encore » qui résonne en boucle finale… mais qui laisse parfois aussi entendre « M’aimer encore ».
Voilà en points de suspension un « To be continued » des plus sublimes.
Qui il est ? D’un ensemble vide, il est en vérité, un peu dans chacun de nous.
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Avec tout mon respect,
Amy