Oxymore; du grec ὀξύμωρος (oxúmōros – de ὀξύς, « aigu, spirituel, fin » et de μωρός, « niais, stupide », qui signifie « malin stupide, spirituel sous une apparente stupidité ») est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire. S’il est intéressant de remarquer que le mot « oxymore » comprend en lui-même un oxymore, il l’est encore plus de remarquer qu’il pourrait définir tout aussi précisément notre mode de vie si on le traduisait de façon à ce qu’il veuille dire « stupide sous une apparente finesse/spiritualité ». Mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y a rien de stupide dans les rimes de Jonas qui vient pointer du bout de son stylo notre façon de vivre, de concevoir la vie, explorant avec intelligence et finesse les contradictions du monde qui nous entoure pour mettre en évidence ces oxymores devenus normes.
L’écoute d’Oxymore ne laisse pas indifférent, Jonas nous touche là où ça pique, toujours avec justesse, n’usant jamais de fioritures inutiles, son rap est juste, ses mots percutants, il devient l’antithèse de ceux qui pensent qu’il y a un oxymore dans rap intelligent, dans rap mature. Mais pouvait-il seulement en être autrement avec ce mc Genevois qui nous accompagne depuis plus de 20 ans ? Oui, plus de 20 ans de rap parfaitement résumé dans un titre qui rendra nostalgique tous les trentenaires qui nous lisent et qui réaliseront qu’ils partagent bien plus qu’ils ne le pensaient avec Jonas. Et si Jonas était là avant, il nous prouve aussi que le rap c’est bien maintenant. Que le rap c’est beau lorsqu’il grandit aux côtés de son maître, sans qu’aucun des deux n’essaie jamais de dénaturer l’autre, ce « rester vrai » tellement important et qui défini si bien Jonas à travers chacune de ses expériences musicales.
Des expériences qui font de lui un artisan du rap qui sait parfaitement mélanger les genres et s’entourer des bonnes personnes pour magnifier son art. Ce n’est donc pas par hasard si l’on retrouve à ses côtés des musiciens reconnus tels que Cédric Schaerer, Mathieu Karcher, Christophe Chambet ou encore Maxence Sibille ou encore les voix d’Olga, de Yael Miller, Gaël Faye, Edgar Sekloka et bien entendu l’autre moitié du Duo Rox.

Oxymore est disponible sur bandcamp, l’intégralité des textes sur jonasmc.com.