Mystik Soulja

[re]PREZENT c’est tout simple; quelques questions posées à un.e artiste suisse afin de faire les présentations.

Pourrais-tu nous décrire, en quelques mots, qui es-tu ?
Mystik Soulja aka Jasoul le mystique aka Yuggy Yuggz aka plein d’autres aka…
D’origine française, résidant aux Eaux Vives à Genève, passionné de Hip Hop à temps plein, rappeur à temps partiel.
Membre du label Ls Recordz basé à Plainpalais et du groupe Three L Cream, avec les artistes Damon et Kenyan So Music.

Quel est ton premier souvenir avec le Hiphop ?
Il me semble que c’était autour des années 98, ma grande sœur avait pas mal de cds « singles » entre autres KDD, IAM, NTM, P Diddy, Mase, et ça avait déjà bien retenu mon attention, y avais une énergie que je trouvais dingue.
Mais le vrai déclic c’est un pote avec qui on s’était mis au skate qui m’avait offert pour mon anni le double album Wu Tang Forever, je devais avoir 11 ou 12 ans, j’ai mis du temps à m’en remettre. ahahah

Ton premier souvenir avec le rap suisse ?
Alors j’avoue que c’était bien plus tard, déjà parce que j’étais sur France à l’époque, j’étais pas encore à fond dans le rap, j’étais plutôt dans une Vibe reggae. En rentrant à l’internat, en 2004, ça écoutait du rap, surtout ricain, de tous les côtés. Je me suis replongé dedans et tout le monde échangeait ses trouvailles, ses classiques. Là je me suis fait un bon pote qui traînait avec des gars du Marekage Street, comme Mr Bil et A’S, et il me montrait leurs vidéos, il me faisait écouter les sons, les freestyles, c’était très très chaud.

Quelle est la principale force du rap suisse ?
Selon moi, le fait que, du au manque de structures pro, et peut être un peu aussi au manque de crédibilité que l’on accorde à cette culture, la plupart de ses acteurs font ça plus par passion que par carriérisme… je pense que dans un sens, ça donne une liberté, une fraîcheur, une originalité qui est importante dans le Hip Hop.
D’un autre côté, il y’a une énergie en ce moment qui est très positive pour le rap suisse, de plus en plus d’artistes arrivent à sortir leur épingle du jeu, a avoir une vraie visibilité et ça ne peut qu’aider les artistes à prendre le truc un peu plus au sérieux, à se surpasser, c’est vraiment une bonne chose.

Quelle est la principale faiblesse du rap suisse ?
Je ne sais pas si je suis si bien placé que ça pour répondre, sachant que, bien que j’écoute du rap genevois, j’écoute essentiellement du rap us ou français. Je n’ai pas vraiment une vraie vue d’ensemble de ce qu’est le rap suisse. Je suis conscient de passer à côté de plein de choses.
Mais je reviendrais peut-être sur le fait qu’il y a trop peu de structures pros qui permettent de créer ou de soutenir des projets sérieux et de qualités. Du coup c’est un peu plus dur de prendre le truc au sérieux, s’assumer et trouver une identité propre, ne pas tomber dans le mimétisme pur et dur. Bon, je dois avouer qu’en ce moment ce truc-là s’atténue, le rap en suisse est en plein changement, en pleine évolution, et ça fait très plaisir.
Peut-être le manque d’unité aussi, alors que le nombre des acteurs au final n’est pas immense, par exemple en Belgique ces dernières années ils sont arrivés à créer quelque chose de très bien. On sent que le mouvement en ressort grandit.

Avec quel.le artiste suisse tu as envie de faire une collab ?
Les collaborations pour ma part, c’est compliqué, il faut vraiment que la démarche se fasse assez naturellement, qu’il y ai un feeling, limite que je connaisse un peu la personne avant… À part tous ceux avec qui j’ai déjà collaboré, et tous ceux que je vais oublier, je dirais, Sauce Jackson, Hook des Murmures Barbares, Ozyada, Tru Comers ou même Danitsa, qui sont tous très talentueux, très inspirant.

Trois morceaux de rap suisse qui sont dans ta playlist ?
À part mon futur projet en collaboration avec Damon que j’écoute en boucle en ce moment car on termine les mixes, je dirais:
Kenyan So Music – Halos & Devils
Mr Bil – Venise
Makala feat Alpha Wann – Golf

Ta ville en 7 lieux
Un lieu pour sortir entre potes
Le Decibell à plainpalais ou le café de la Pointe. Si t’es en pleine déglingue après tu finis au Village du soir ou à la Gravière.

Un lieu pour une bonne bouffe
À midi je dirais un plat du jour au Café Léo à Rive et le soir un ou deux petits tacos à la Taqueria Los Cunados aux Eaux Vives.

Un lieu pour un concert
L’Usine ou le Chat Noir

Un lieu pour chiller
L’été j’aime bien les apéros au Tropical, club de Windsurf à côté de Geneve plage, genre en semaine en sortant du taff quand c’est pas bondé…

Un lieu pour un rencard
Oh mon dieu je ne sais hélas plus ce que c’est un rencard… mais un petit bar à vin à Carouge c’est cosy, après tu fini au Chat Noir si y’a du bon son et si tu t’es bien débrouillé tu rentrera pas tout seul ahahah

Un lieu pour le shopping
L’Internet c’est pas mal et moins cher.
Sinon la boutique Ralph Lauren à Globus si y’a des bonnes soldes ou Lowkey rue de Lyon pour un textile un peu vintage.

Un lieu à faire découvrir à un.e touriste
Ça dépend du mood…
Je dirais la rue de l’école de médecine pour boire un coup, la Capite pour s’en mettre un petit en regardant la vue, la vieille ville pour visiter, Birdie rue des Bains pour boire un café, Le Gobelet d’argent ou Inglewood aux eaux vives pour un burger, le bord du lac côté baby plage pour se baigner ou chiller l’été…

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