Pourquoi les ventes de vinyles augmentent?

recycled-vinyl-record-crafts-1 Au début des années 80, quand le cd est arrivé, l’industrie du disque a utilisé ce prétexte pour convaincre les gens de remplacer leur copie vinyle de Sergent Pepper des Beatles ou de Dark Side Of The Moon de Pink Floyd par la version CD. Aujourd’hui, à l’heure où Technics annonce mettre un terme à la production de son célèbre modèle de platine SL-1200, on constate pourtant une augmentation des ventes de microsillons.

la société Nielsen Soudscan (qui a mis au point un système permettant de tracer semaine par semaine les ventes de disques aux Etats-Unis) a annoncé que le total de vinyles vendus en 2009 aux Etats-Unis venait de passer la barre des 2 millions et devrait atteindre les 2,8 millions à la fin de l’année. Cela représente une augmentation de 37% par rapport à 2008, année record depuis que le système soundscan a été mis en place en 1991.

Bien que les ventes de vinyles ne représentent pas plus de 1% de l’ensemble des ventes de musique, il est intéressant de constater que ce qui se vend le mieux en vinyle n’est ni le rap, ni la house, mais la country, c’est à dire un genre musical qui n’est pas associé à la culture DJ.

A l’heure actuelle, les ventes de CD s’écroulent et les producteurs de lecteurs CD parlent d’arrêter la production. Les maisons de disque ont donc trouvé un nouveau moyen de continuer à exploiter leur catalogue de classiques. Ce moyen n’est pas nouveau puisqu’il consiste à réitérer ce qui était fait dans les années 70: sortir ces disques en vinyle. Warner ré-édite, depuis plusieurs années, son catalogue par l’intermédiaire de son label Rhino. Plus récemment, Capitol a décidé de ressortir des standards qui sont vendus deux fois plus chers que leurs équivalents CD. Les meilleurs ventes? Sergent Pepper et Dark Side Of The Moon.

Maintenant qu’il existe un vrai public de niche plus pointu que la moyenne des consommateurs, il était logique pour les maison de disque de retourner à un format avec lequel les passionnés se sentent à l’aise. On ne va certainement pas revenir à l’époque où les albums étaient un ensemble cohérent de morceaux et les pochettes étaient de vrais chefs-d’oeuvre, mais on retrouve au moins, pour quelques années, le plaisir d’entendre le grattement provoqué par une aiguille posée sur un disque.

Sources: The Guardian & Billboard