On parlait de ce moment, le futur c’est maintenant.

Les années passent, mais OrelSan ne semble pas bouger. De « SAN pour les putes asiates » à « ça veut dire Monsieur » voilà presque 15 ans que le « seul écrivain potable depuis Victor Hugo » ambiance scènes et festival autour de chez nous. Du coup quand on a su qu’il venait présenter « La Fête est finie » à l’Arena un vendredi soir on est sereinement allez commencer notre week-end dans les bouchons….

Le Caennais est installé et bien installé dans le paysage musical français, si bien que même ton grand-oncle dit de lui : « Le rap c’est nul, mais lui c’est pas mal ». Du coup ce n’est pas une surprise en arrivant devant l’Arena de voir que le public est très pluriel, on y vient même en famille… Ça change, mais on s’est battu pour qu’on nous sorte de la catégorie imbécile des « musiques urbaines » alors ne crachons pas dans la soupe !

20 h 15 pétante il est là, et bien là. Comme on pouvait s’y attendre, il ouvre le show avec SAN, perché sur une plateforme à une dizaine de mètres au-dessus du sol. Seul sous un projecteur on est dans la performance et ça claque. Il enchaînera avec son tube du moment et — malin — il reprendra les bases Le moment d’entrer dans le costume de Jimmy Punchline qui viendra remettre à jour les plus jeunes dans la salle !

La preuve que même s’il s’essaye à beaucoup de choses, Orelsan respire le Hip-Hop. C’est ses écarts toujours bien sentis qui donnent une dimension méritée au personnage, le morceau « J’essaye, j’essaye » en featuring avec sa grand-mère sur un écran est un résumé de ces contre-pieds malins. Tout comme la chanson Paradis posée à nu, sans back (d’ailleurs il joue presque l’intégralité de son concert sans back), qui met sous les projecteurs la facette agréable d’un homme accompli et résolument optimiste.

Avec 3 albums solos à son actif et quelques années sur les routes avec les Casseurs Flowters, il y a tout pour que sur scène le soufflé ne retombe pas. Alors pour que tout le monde reparte sans frustration il enchaîne quelques titres, « La Terre est Ronde », « RaelSan » qui maintiendront l’Arena en ébullition avant de renvoyer — un peu trop tôt — tout le monde à la maison car « La Fête est finie ». Pour nous oui, pour lui non, juste le temps de sauter dans un avion pour récupérer ses trois victoires de la musique et offrir une prestation sidérante en direct sur France Télévision*.

On peut tirer 1000 conclusions après 1 h 30 d’un show où autant l’ombre de Stromae que les productions léchées de Skread ont pour un moment sorti Orelsan de la compo DJ-MC essence même du « vrai » rap. À la vue en fosse de son jeune public qui n’a pas été allaité à grand coup de 8 Miles et de « La Haine », certains diront sûrement que c’était mieux avant, nous n’en faisons pas partie, pour nous il a emprunté le micro, l’a posé tout la haut, et il « s’en bat les couilles de c’que disent les gens il vit pas dans le même monde il est différent ».

C’était la première date de sa tournée en Suisse qui passera par Festineuch le jeudi 14 juin, et rien que pour pouvoir porter du Umbro, — qu’il a su remettre à la mode — on y sera !

par Julien