Les grands groupes britanniques que sont les Beatles ou les Rolling Stones n’ont pas révolutionné la musique, ils n’ont fait que suivre les tendances de l’époque, contrairement au rap. C’est en tout cas ce que dit une analyse des données des charts US de 1960 à 2010 effectuée par un groupe de chercheurs londoniens du Queen Mary and Imperial College, comme on a pu le découvrir sur theguardian.com.
Il ressort de cette étude que même si les groupes britanniques ont trusté les charts américains dans les années 60, le style musical de ces groupes, mesuré par des éléments quantifiables comme les variations de tonalité, les changements d’accords, était déjà bien établi. La vraie révolution musicale, et la seule jusqu’à présent, provenant du Hiphop qui, lorsqu’il deviendra mainstream et prendra une place de plus en plus importante dans les charts dès 1991, changera alors radicalement le paysage musical comme nul autre, influençant et modifiant une majorité des codes alors établis.
Le résultat de cette étude est dû, selon le responsable des recherches, Matthias Mauch, aux nouvelles possibilités offertes pour mesurer les tendances musicales. « Pour la première fois, nous pouvons mesurer les propriétés musicales des enregistrements à une très large échelle. On peut ainsi aller au-delà de ce que nous racontent les experts, en allant directement observer les morceaux, mesurer et quantifier la façon dont ils ont été conçus, et comprendre comme ils ont changé. »
Bien entendu, cette étude est remise en cause par d’autres universitaires par exemple Mike Brocken de l’Université Hope à Liverpool « La musique pop ne peut pas être mesurée quantitativement, quand est-il de sa perception, son impact, son discours ? Mon instinct est de me questionner sur toutes ces études de ce type qui analysent la musique comme de simples données statistiques ». Sur ce point, on ne peut qu’être d’accord avec lui, mais répondre à ses interrogations ne fait alors qu’amplifier l’influence du rap… Depuis le temps qu’on le dit, il serait peut-être gentiment temps que tous les experts en musique, issus en majorité de la mouvance rock, le reconnaissent aussi.