La Suisse, sous ses airs de perfection, cache une réalité que beaucoup préfèrent ignorer. Derrière l’image lisse de ce pays, il y a des histoires que personne ne veut raconter, un mode de vie qui reste dans l’ombre. On parle peu de ceux qui, dans les marges, vivent une autre réalité, car leur existence même dérange. Il y a un groupe de personnes qu’on préfère maintenir à distance, loin des regards et du soutien. 

Nous, artistes et créateurs de musique, savons bien de quoi il s’agit. On fait face à un système où l’on doit se débrouiller seuls. Les fonds destinés à soutenir la culture nous échappent souvent, et pour cause : notre origine, notre apparence, ou simplement ce que nous représentons, ne cadre pas avec l’image qu’on attend de nous. Ce n’est plus la qualité de notre art qui compte, mais le respect de certaines normes imposées.

Pendant ce temps, les médias ne cessent de nous matraquer avec des contenus superficiels, sans âme, destinés à faire consommer sans réfléchir. Des œuvres sans profondeur, qui n’ont rien à voir avec la réalité que vivent ceux qui, comme nous, cherchent à créer quelque chose de vrai. Je n’ai plus de temps à perdre avec ce bruit. J’ai décidé de m’en affranchir, de faire résonner une voix plus authentique, celle du peuple, celle qu’on étouffe trop souvent.

Et soyons clairs : ceux qui choisissent d’ignorer ce que je dis, ceux qui minimisent nos luttes, sont souvent ceux qui profitent le plus de notre culture. Ils se nourrissent de ce qu’ils trouvent en marge, tout en contribuant à un système qui exclut ceux qui ne suivent pas la norme. Ils prennent sans jamais donner en retour.

Tout ce matérialisme, tous ces symboles de réussite que j’ai autrefois cru importants, ne comptent plus pour moi. Ils ne veulent plus rien dire. Si tu touches les gens, si tu arrives à parler à leur cœur, alors tu as réussi. C’est là que se trouve la véritable victoire, et ça, personne ne pourra le nier.  

Retiens bien ça.

Grëj