sfera ebbasta rockstar

Sfera Ebbasta s’est fait remarquer par la scène francophone grâce à son feat sur Anarchie de SCH, moins de 2 ans plus tard il est devenu l’une des étoiles d’une scène rap italienne plus active que jamais et surtout qui s’exporte. repreZent a profité de sa venue à Zürich pour lui poser quelques questions et surtout apprendre à connaître un peu mieux le roi de la trap transalpine.

Est-ce que tu te souviens de ta première rencontre avec le Hiphop ?
J’ai rencontré le Hiphop quand je devais avoir 13 ans, à l’époque je faisais des graffitis, mon blaze était Sfera, je l’ai gardé quand je suis devenu rappeur. Mais en vérité je n’ai pas graffé longtemps, il ne m’a fallu que quelques mois pour réaliser que je n’étais pas très bon à ça… (rires)

Et du coup tu es devenu rappeur ?
C’était à la même période en fait, j’ai commencé à faire des freestyles avec mes potes, j’ai commencé à écrire mes premiers textes… mais tu sais, ça devait être les pires couplets de l’histoire parce que j’étais vraiment trop jeune (rires). À 13 ans j’ai un peu tout essayé dans le Hiphop… graffiti, rap, etc. Mais même si je n’étais pas encore très doué, j’ai compris que je serais meilleur comme rappeur que comme graffeur.

J’ai une image très figée du Hiphop italien, très porté sur les 5 disciplines… comment est la scène vue depuis l’intérieur ?
Tout a vraiment beaucoup changé les trois dernières années. Avant cela c’était… comment dire… le rap n’était pas populaire, ça restait quelque chose de très spécifique, de confiné dans son monde. Mais depuis la sortie de mon projet, le rap a commencé à être diffusé en radio, à devenir populaire, tous les jeunes commencent à écouter du rap depuis l’avènement de la trap. Je crois qu’on peut dire que c’est maintenant l’un des courants musicaux majeurs chez les jeunes en Italie.

Mais qu’est-ce qui s’est passé ?
Je ne sais pas ce qui s’est passé… Personnellement j’ai commencé à faire mes vidéos, à travailler avec Charlie Charles pour les prods, et après la deuxième ou troisième vidéo tout le monde a commencé à me suivre sur les réseaux… je ne sais pas ce qui s’est passé, mais c’est arrivé. Les gens ont commencé à aimer ce style, à aimer ma musique… mais je ne sais pas pourquoi.

Est-ce que ce ne serait pas lié à ton style, à la trap qui correspond peut-être mieux à l’italien ?
La trap c’est une sorte de new age à un niveau international… on peut en faire en Italie et être au même niveau que des mecs en France ou n’importe où dans le monde. En Italie il y a trois ans on ne faisait que du rap, dans la plus pure tradition, on n’avait beaucoup de peine à trouver un nouveau souffle. Le changement de style de rap, l’arrivée de la trap a permis au rap de devenir extrêmement populaire en Italie. Maintenant on voit de plus en plus de monde dans la rue qui s’habille comme nous, qui parle comme nous.

Ce qui est nouveau également c’est que le rap italien s’exporte…
Je suis un des premiers artistes rap en Italie à avoir une fan base à l’extérieur de mon pays. J’ai fait une tournée européenne l’année dernière… France, Allemagne, Suisse, Espagne, Belgique, Londres, etc. Tout est en train de changer, de bouger, en Italie et à l’étranger. Je remarque aussi que beaucoup d’Italiens habitant à l’étranger m’écoutent, me suivent… Par contre je ne sais pas s’ils écoutaient du rap avant moi.

Mais comment expliquer ça ?
Je pense que c’est juste une question de son, on est arrivé avec Charlie au bon moment, en proposant quelque chose qui était parfaitement dans l’air du temps, qui apportait ce renouveau dont on avait besoin. Ce qu’on propose va plus loin que le public qui était habitué au rap. Notre musique est comment dire… beaucoup plus facile d’accès, elle parle à beaucoup de monde, elle est amicale. Les sons peuvent être écoutés par tout le monde… t’as pas besoin d’aimer le rap pour écouter Sferra, tu peux aimer mes sons même si tu écoutes de la House, du Rock, etc.

T’as ouvert beaucoup de portes du coup pour les autres artistes.
Je crois que maintenant les artistes comme moi ont la possibilité de s’exporter, de faire des featurings avec des grands noms. Notre scène est reconnue désormais.

On peut parfaitement écouter ta musique sans comprendre les paroles aussi, juste ressentir la vibe…
Tout à fait, c’est avant tout un ressenti, un feeling et c’est certainement ça qui me permet de toucher autant de monde actuellement. Mais je ne peux pas vraiment l’expliquer, j’espère que les gens m’écoutent car ils aiment, que ma musique leur donne du bonheur.

T’aurais pu imaginer ça y’a 3 ans ?
Non jamais… jamais j’aurais pu imaginer faire ne serait-ce qu’un disque d’or et encore moins tout ce que je fais actuellement. Tu sais, quand tu commences de rien tu fais face à une montagne et tu sais qu’il sera très très compliqué d’arriver au sommet parce que tu n’as rien pour y parvenir sauf toi. Mais dès que tu commences à avoir du succès, à réussir alors tout devient plus facile.

Et comment te vois-tu dans 3 ans ?
J’espère être encore plus populaire, plus riche… Mais en vérité je n’en sais rien, j’espère pouvoir continuer comme ça, devenir encore plus populaire, plus riche…