Genève, il est 2h30 du matin, les concerts finissent avec près d’1h30 de retard sur le planning mais ce n’est pas cela qui retiendra Skywalk, notre envoyé spécial, à interviewer Nakk qui s’est prêté au jeu quelques minutes au détour d’un couloir bruyant. Dommage, on a l’impression qu’on aurait pu aller bien plus loin dans cet exercice…
repreZent : Présentations ?
Nakk : Nakk, jviens de Bobigny dans le 93. Ca fait 16 piges que je rappe.
R : Tu es père de famille. Quelle influence cette position a eue sur tes textes ?
N : Ouais, j’ai 34 ans, père de deux enfants. Le dernier est né y a 2 mois. Forcément, j’ai plus de responsabilités, en tant que père, mais ça n’a aucune influence sur mes textes.
R : Le titre « Surnakkurel 4 », c’est tiré de faits réels ?
N : Nan, c’est une pure fiction. Sinon jsrais bien là…(rires).Beaucoup de monde me pose cette question d’ailleurs. C’est même pas une histoire arrivée à un proche. C’est le prochain morceau qu’on va clipper.
R : Sur le titre « On s’en sortira », tu rappes : « …Pas de passé de ler-dea, pas assez thug fils, pas assez rue, jsuis pas assez cru/j’sais pas ce que j’ai cru/j’rappe bien mais c’est pas assez/Hé, t’es trop doux Nakk, crie un peu/Frappe mc machin, chais pas crée un buzz… » C’est un reproche que t’as pu entendre autours de toi ?
N : En fait, les gens le pensaient assez fort pour que je l’entende. Mais ouais, des gens autour de moi m’ont dit « tu devrais être plus racailleux, rapper plus dur, moins poète » Jm’en fous, c’est pas moi. Je l’étais pas à 17ans, je vais pas l’être maintenant.
R : Et tu continues en disant : « Merde, tu vois le problème : On donne pas du caviar à des gens habitués à bouffer leur propre merde. »
N : Sans prétention, c’est un constat : t’as beaucoup de mecs qui comprennent pas quand tu fais un double sens dans une phrase, ils le captent pas. Ca demande d’être attentif aux textes, de faire un effort. Plus tu fais des choses subtiles, moins t’as d’écoutes. Malheureusement, il faut choisir la facilité pour parler au plus grand nombre.
R : Sur le titre « Mon fils, ce héros », tu dis : « C’est grâce à toi que j’ai quitté doucement les tours/ j’entends pas leurs critiques, tes applaudissements les couvrent. » Explique-moi la phrase.
N : Quand t’as un fils, t’as plus la même vie. T’as des horaires, des obligations : « C’est 18h, faut que j’aille l’amener, le chercher. ». Tu traînes plus en bas des tours.
J’habite plus Bobigny depuis 10 ans, en fait. Au moment où j’ai eu mon 1er fils, j’ai déménagé. Je voulais un endroit plus calme pour lui.
R : Je t’interviewe pour « repreZent.ch ». Qu’est ce que cela évoque pour toi, « représenter »?
N : Représenter, c’est d’abord être sincère envers toi-même. Si t’es un dur, fais du rap racailleux, si t’es sensible, fais du rap de sensible. Si t’es rigolo, fais du rap rigolo. C’est par rapport au fait de rester toi-même.
R : Comment tu t’es retrouvé à la Traverse, aux Pâquis ?
N : Par l’intermédiaire de Neka à la base, je le connais depuis longtemps. J’étais jamais venu jouer en Suisse, j’aime bien le public. J’ai entendu dire que des gens m’écoutaient ici et que le public était spécial : il aime la musique. A Paris, ça marche beaucoup par départements : 93, 94. Je suis plus connu hors des frontières françaises : Dans les pays du Benelux (Belgique, Hollande, Luxembourg ndj), ou en Suisse. En France, les nouvelles générations me connaissent pas, je suis un ancien.
R : A l’avenir, on risque d’écouter Nakk de nouveau?
N : Oui, oui. Il y aura d’autres albums. Bon je vais pas encore en faire 10, j’ai une vie à côté du rap : Je taff, j’ai une famille à nourrir. Je vis pas de ma musique.
je regrette de pas trop avoir écouté Soldafada a l’epok…. a Genève c’est une des première fois que j’écoutais vraiment Nakk, jkiffe pas trop les instrus, mais putain il a des phases de malade quand même…. c’est un putain de lyriciste, respect à lui….