Spiral – Quand J'étais Môme (Album)

repreZent s’habille de rouge et blanc, couleurs suisses certes, mais aussi péruviennes afin de vous présenter le nouvel album de Spiral, Quand j’étais môme.
Spiral passe les cinq premières années de sa vie au Pérou, pays où il est né. Il s’installe en Suisse avec sa famille, mais garde un lien très étroit avec son pays d’origine ; on l’entend dans sa musique, mais surtout dans ses textes. En 1998, alors qu’il n’est encore que préadolescent, Spiral se lance dans l’écriture. Plus tard, avec quelques potes du cycle, il forme le groupe « Les Frères Alliés » (L.F.A). Ils participeront à la vie culturelle genevoise en se produisant dans différentes fêtes de quartiers et associations. Le style musical du groupe balance entre rap et dancehall.
Après trois Net-tapes et un premier album solo (Un sens à ma vie), Quand j’étais môme débarque en septembre dernier quelques jours après avoir été présenté en live à la FNAC de Balexert (fait non négligeable). Un peu plus rap que salsa ou ragga, les influences latinos du MC restent cependant plus ou moins perceptibles notamment à travers les titres « El luchador part2 » et « Latinos unidos », dans lesquels Spiral rappe en espagnol. Ce qui est sûr, c’est que cet album ne ressemble pas à du rap suisse ; on penserait plutôt à du rap français des années 2000. Certaines sonorités rappellent par exemple les mouvances de Sniper. Compliment ou critique ; à vous d’en juger.
L’ensemble des titres s’organise de manière assez classique. On commence avec un son en mode « entrée dans l’arène » sous fond de musique religieuse, ou le rappeur se présente avec, comme le veut la tradition, une touche d’ego surdimensionné, et l’on termine par une note sentimentale avec le titre « Pardon ». Entre deux, un artiste multifacettes se dévoile. Après une première écoute, trois titres sortent du lot et attirent plus particulièrement la curiosité de mes oreilles ; « Quand j’étais môme », « Who’s the exemple » en feat avec Rootwords et « Laisse faire » le son en feat avec Bracco Brax et Muchach. Cette démarcation est le fruit d’une prod particulièrement intéressante ; psycoprod pour les deux premiers et Sempala pour le dernier. De plus, les deux feats reflètent une bonne symbiose amicale et artistique entre les différents artistes.
Le rap de Spiral est un rap conscient qui navigue en des eaux calmes. Très peu de tempêtes à l’horizon. Son flow est bon, technique, et il nous le prouve par des accélérations très bien maîtrisées. On regrette cependant parfois, un phrasé trop saccadé qui peu déconcerter (trop de saccadé tue le saccadé…). Autre fait à retenir, Spiral n’hésite pas à chanter ses refrains. Peu de rappeurs osent s’y aventurer et c’est dommage ! Pas besoin de pousser la voix comme Stevie Wonder, ou de posséder le même timbre de voix que Barry White ; Spiral nous le prouve avec des refrains chantés simplement avec justesse. De plus, cela traduit une ouverture d’esprit et d’un bagage musical plus large, ce qui manque parfois à d’autres artistes suisse-Romands.

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par Elena