Sonoblast – Sonoblast (Album)

La très bonne surprise de ce début d’année s’appelle « Sonoblast » et nous vient de chez Full One Records. Deux frères et non trois, comme le laissait supposer le visuel d’« Étape par Étape », dont le nom représente finalement plus qu’un groupe. Moins capillotracté que l’explication à double sens présente dans leur bio (« Sonoblast » pour « cellule sonore » et « explosion sonore »), il s’agit en fait d’une entité. Et pour cause, la grande cohérence de l’album doit certainement aux liens du sang unissant Sark et –Mik-, qui dégagent une alchimie parfaite. Outre le fait que le changement présidentiel voisin a dû permettre au premier frérot de souffler (H.S.), plus de deux quinquennats se sont écoulés depuis ses débuts. Double casquette vissée sur le crâne (Mc et producteur), Sark a produit pour bon nombre d’artistes locaux et internationaux. Rappelez-vous de « Days are longer », le maxi collector sorti sur leur label Full One Records en 2007, sur lequel on retrouvait Masta Ace, Scorpio, Akh et j’en passe… À ce titre, l’influence (positive) du Marseillais s’entend dès les premières lignes du projet.
L’autre frangin, « seulement » mc, explique sur le titre « Sonoblast » que son blaze rend hommage au micro, qu’il considère « comme une perle ». À l’écoute de la suite, on le croit sur parole : si un lien existait entre le respect pour la discipline et le talent, le(s) bonhomme(s) l’aurait(ent) noué les yeux fermés. Aussi, un illustre karatéka belge a révélé un jour que : « Le talent, ça se travaille, mais ça ne se perd pas ». Belle vision d’avenir.
Musicalement parlant, c’est Byzance sur l’album entier : 17 joyaux brillent de mille feux. Toutes les prods sont hyper travaillées et réussies. Après l’écoute, l’explosion sonore résonne encore dans les enceintes et fait écho à Sark, beatmeaker et sampleur aguerri. Néanmoins, si l’écriture ne suivait pas, le tout aurait pris l’allure d’une coquille vide. Mais là encore, « Sonoblast » frappe fort. Des textes bien construits à l’image de « La part du lion » et de son champ lexical tout en jungle, agrémenté de subtilités qui poussent à la réflexion et pourquoi pas au débat : « Va construire du logement social en zone de villas, la morale devine-la ».
Et pour finir, et non des moindres, nul n’est censé ignorer la loi universelle du packaging : le son et l’écriture ne sont pas les seuls paramètres à prendre en compte dans le plaisir procuré (ou pas) à l’auditeur. L’emballage est aussi important que son contenu et « Sonoblast » l’a bien compris : De la photo, en passant par la typo et les couleurs choisies, le travail effectué sur la pochette est de toute beauté et ferait pâlir d’envie n’importe quel graphiste et photographe confirmé. Peut-être une future sortie physique pour l’apprécier à sa juste valeur ?
Un seul regret d’ordre technique est à améliorer ici : le rayon de la déflagration sonore semble ne pas être assez étendu et il se pourrait que les deux frères continuent leurs parcours en toute discrétion, ce qu’on ne leur souhaite pas.

par Skywalk.

Pour télécharger gratuitement le projet >> Sonoblast – The Album