trosho shaim

Fruit de la collaboration entre le rappeur Shaïm et le beatmaker Santo, « Trosho » est l’une des belles surprises de 2018. Surprise, car c’est dans l’ombre qu’il a été préparé, seuls quelques initiés étant au courant de se qui se tramait dans le studio de l’homme que l’on nommait Mr F. Si l’album débute en douceur avec un morceau dans lequel le mc nous explique tout simplement qu’il en veut plus d’hier, c’est réellement avec « Shimmy Yo » que la sauce prend, version américaine. Une prod qui sample la ligne de piano du classic d’ODB, Shaïm qui déclare « je suis peut-être le new Kanye, halla bitch tu c’est qui c’est, c’est le new Kanye ». Le ton est donné, le turn up lancé, les deux compères n’ont aucune limite et c’est tant mieux. Les pieds bien sur terre Shaïm vient ensuite nous rappeler les règles élémentaires de tout business à savoir faire le taff avant de prendre sa part. Le jeune est ambitieux, notre tête bouge toute seule, 3e titre, 3e ambiance… « Trosho » est effectivement chaud. « harra harra harra ta face, harra harra harra ta face », un petit tour de manège, le turn up semble de retour, notre nuque est chaude, assez en tout cas pour accompagner Shaïm dans son accapella qu’on se prend en pleine face. Le moment parfait pour partir sur « Été indien », le rythme baisse, le flow ralenti. Shaïm a voulu faire des efforts, mais il croit que ça ne sert à rien… et si c’est peut-être vrai dans l’histoire qu’il nous conte il n’en est rien pour ce titre qui nous permet de découvrir une autre facette du mc. On continue alors dans une ambiance chill avec « Digital Monster ». Le son est aérien sur digital, l’amour est digital, l’artiste est digital, l’argent est digital… tout est digital… et si tout est fake Shaïm ne l’est pas. Dernier son de cette trilogie chill de cet album, « 007″ est là pour nous rappeler que ce n’est que du business, Shaïm arrive sans qu’on l’ait vu venir et il n’est pas prêt de partir. Ayant parfaitement détendu son public, Shaïm peut maintenant dégainer l’artillerie lourde, « Trosho » est le banger de l’album. Hymne aux soirées Savage, on est prêt à sauter dans la fosse, peu importe la douleur, Santo n’est pas Khaled, les maîtres du jeu retournent le club, climatisation à fond, sho, sho, sho, sho…
Il est maintenant venu le temps du dernier morceau, se dire au revoir tout en douceur, un air de balade en forêt sous le chant des oiseaux, on se sent bien, on meurt bien. Mais on ne part pas, on sera là pour le deuxième opus que l’on attend déjà avec impatience.

SHAÏM – Trosho [EP]
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