letar

[re]PREZENT c’est tout simple; quelques questions posées à un.e artiste suisse afin de faire les présentations.

Pourrais-tu nous décrire, en quelques mots, qui es-tu ?
Letar : Letar, lausannois, étudiant infirmier, je suis dans le rap depuis environ 8 ans, je faisais partie d’un collectif d’Epalinges avant (bisous le Wakate-P), j’ai fait une pause et puis j’ai rencontré Kevin au taff (chez Pathé) et on s’est relancé dans le son ensemble y a environ 2 ans.

Kevin : Je fais du violon depuis petit ce qui m’a amené à jouer dans différentes configurations. Je suis d’abord passé par la musique classique puis la chanson française, groupes avec lesquels j’ai fait mes premiers concerts. J’ai ensuite mis en place un laboratoire dans lequel on mélangeait des sons organiques avec des sons plus électroniques et c’est comme ça que j’en suis arrivé à faire des prods pour Letar et pour le collectif Lâche un cerf.

Quel est ton premier souvenir avec le Hiphop ?
Letar : Mon grand frère m’avait fait des cassettes et des minidisques de Dre (2001) et le Marshall Mathers LP d’Eminem, en skred parce que j’étais jeune et mes parents pas fans. J’ai été bercé par ce son-là grâce à lui. Mon premier CD acheté à la Fnac c’était La main sur le cœur de Sinik, gros album !

Kevin : L’achat du single « Petit frère » d’IAM.

Ton premier souvenir avec le Hiphop suisse ?
Letar : Stress en solo clairement, c’est de ma génération, Double Pact j’ai écouté bien après. Sinon Sentin’l et 07RK, c’est les premiers que j’ai écoutés en boucle à l’époque.

Kevin : C’était à l’école, un pote qui voulait mon avis sur sa mixtape. J’avais pas trouvé terrible, ça n’avait pas été simple de le lui dire.

Quelle est la principale force du Hiphop suisse ?
Letar : Je pense qu’on a pas la pression ni les codes français. On ne nous attend pas vraiment au tournant donc on a une grande liberté artistique. Un peu comme le Rap belge.

Kevin : Le rap suisse a une certaine fraîcheur de par sa récente montée en puissance notamment grâce à des artistes comme Danitsa ou KT Gorique (pour n’en citer que quelques-un•e•s). Il y a, je pense, un bel espace pour innover et développer une vraie patte suisse.

Quelle est la principale faiblesse du Hiphop suisse ?
Letar : Trop de talents qui s’y mettent jamais vraiment, on est peut-être un peu trop flemmards ?

Kevin : Selon moi, Il y a beaucoup de rappeur•euse•s suisses qui se calquent sur des modèles préconstruits et se noient dans l’infinité de nouveaux sons qui sortent chaque jour. Je pense qu’à terme il serait intéressant de se démarquer, comme les Belges ont su le faire, en essayant non pas de « faire comme », mais véritablement de créer notre identité propre. Je pense que cette peine à s’affirmer est entre autres liée au fait que le rap suisse manque de structure pour aider les artistes à pouvoir se consacrer pleinement à leur musique.

Avec quel.le artiste suisse tu as envie de faire une collab ?
Letar : Sentin’l et/ou les UNS ça pourrait être fou !

Kevin : Je souhaiterais un jour collaborer avec Danitsa.

Trois morceaux de rap suisse qui sont dans ta playlist ?
Letar:
Dimeh, Makala, Slimka — Depeche Mode
Sentin’l — l’apostrophe
Lord RC — laisse-nous y croire

Kevin:
URDE : Prends mon cœur
Dyno274 : Tomber
Danitsa : Remember me

Ta ville en 7 lieux

Un lieu pour sortir entre potes
N’importe quel parc avec une petite sono !

Un lieu pour une bonne bouffe
Ça dépend le budget, chez Luigia, sinon le petit Holly Cow passe toujours bien.

Un lieu pour un concert
Le Romandie

Un lieu pour chiller
Dans notre local/studio ou chez les frères.

Un lieu pour un rencard
Le bourg plage.

Un lieu pour le shopping
Zalando, la toile.

Un lieu à faire découvrir à un.e touriste
On sort un peu de Lausanne, mais tout le Lavaux c’est la folie.

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