kt gorique

[re]PREZENT c’est tout simple; quelques questions posées à un.e artiste suisse afin de faire les présentations.

Pourrais-tu nous décrire, en quelques mots, qui es-tu ?
KT Gorique
Rappeuse d’origine ivoirienne/italienne résidente en Suisse (Valais)
Lyriciste ; improvisatrice ; compositrice ; interprète ; ancienne danseuse hip-hop ; comédienne
Perturbatrice professionnelle de l’ordre établi depuis 2004

Quel est ton premier souvenir avec le Hiphop ?
Je suis née en Côte d’Ivoire et y ai grandi jusqu’à l’âge de 11 ans. Enfant, je connaissais le Hip Hop, mais n’en écoutais pas vraiment. Le premier groupe qui m’a fait apprécier la « musique urbaine » est le groupe congolais Makoma (qui n’existe plus aujourd’hui). Leur musique mélangeait Soul, Pop, RnB, Ragga et Rap en lingala. C’est le premier concert que j’ai vu dans ma vie.

Ton premier souvenir avec le rap suisse ?
Pour être honnête, j’ai découvert le rap francophone et le rap suisse assez tard. En Suisse, je connaissais seulement Stress de nom, mais n’avais jamais vraiment écouté. Le premier artiste de Rap Suisse que j’ai découvert et qui m’a touchée était Icare de Genève. Un de mes amis avait son album dans sa voiture. J’ai même eu le plaisir de le rencontrer par la suite et de faire un peu de musique avec lui, mais c’était il y a peu près 8 ans déjà !

Quelle est la principale force du rap suisse ?
Sa diversité. Je trouve ça magique que dans un si petit pays on puisse avoir des artistes qui déchire en français, en anglais, en allemand, en suisse allemand ou en italien, mais aussi en « conscient », en hardcore, en old school, en new school, en expérimental ou autres bizarreries. On est trop fort.

Quelle est la principale faiblesse du rap suisse ?
C’est difficile à dire… Je pense qu’il y a plusieurs choses, mais selon moi, la principale faiblesse vient du manque de « grosse structure » promotionnelle pour les rappeurs suisses et la musique suisse en général.
Il y a aussi un truc dont on ne parle pas souvent, mais il y a un fossé énorme entre la Suisse allemande et la Suisse romande à ce niveau-là. J’ai l’impression que du côté suisse allemand, les structures professionnelles et les auditeurs sont beaucoup plus ouverts et donnent plus de légitimité aux artistes suisses. Les amateurs de hip-hop connaissent et soutiennent les artistes de chez eux. En Suisse romande, comme il existe beaucoup moins de possibilités pour les artistes locaux d’être mis en avant, les auditeurs ne s’intéressent pas vraiment à eux avant qu’ils explosent en dehors des frontières. Je pense que nous devons absolument trouver un moyen de dépasser la barrière de rösti et d’unir nos forces pour faire exploser la musique suisse. Il y a des artistes rap Suisse allemand qui cumulent des millions de vues sur internet alors que les Suisse romand ne les connaissent même pas et inversement. C’est vraiment un problème.

Avec quel.le artiste suisse tu as envie de faire une collab ?
Il y a beaucoup d’artistes suisses qui m’inspirent.
Chez les germanophones, j’aime beaucoup Nativ du groupe S.O.S (d’ailleurs je crois qu’il est aussi ivoirien) ; le groupe Physical Shock avec Xen qui est très fort, mais aussi ALI et Mimiks.
Côté francophone, j’aime beaucoup La Base & Tru Comers et toute l’équipe de La Nébuleuse.
Danitsa et Rootwords pour les anglophones, mais il y a aussi des artistes dans d’autres styles que j’aime beaucoup également, comme Yael Miller ou encore Veronica Fusaro.
Bien que je kiffe tous ces artistes, il est difficile de dire si une collaboration est possible ou pas parce que selon moi, il faut plus que juste apprécier la musique de l’autre. Pour faire un morceau avec quelqu’un, j’ai d’abord besoin de connaître cette personne, d’avoir vraiment échangé avec elle, de me connecter à son ressenti par rapport à la musique et au monde qui nous entoure et inversement, et trouver une fréquence sur laquelle nos énergies peuvent se rejoindre pour mettre tout ça en musique, etc. Ce n’est pas si simple.

Trois morceaux de rap suisse qui sont dans ta playlist ?
Xen — Cash mit de gang
Danitsa – Remember me
La Base & Tru Comers — Ballin

Ta ville en 7 lieux
J’ai grandi à Martigny, mais j’habite Sion depuis plusieurs années. Ce sera donc des lieux à Sion.

Un lieu pour sortir entre potes
C’est extrêmement rare que je sorte. 99 % du temps je préfère inviter mes potes chez moi et leur cuisiner un bon repas. Si je dois vraiment conseiller un bar, je dirais « La Favela Chic ».

Un lieu pour une bonne bouffe
Chez KT y’a pas moyen ! Ahah ! Non plus sérieusement, étant végétarienne stricte, je conseille à toutes les personnes qui ont ce types de régimes alimentaires d’aller manger éthiopien à l’Abyssinia. C’est de la bombe.

Un lieu pour un concert
Le Port-Franc !

Un lieu pour chiller
Le château de Valère ! Il y a une vue magnifique sur toute la région, du soleil et de la tranquillité.

Un lieu pour un rencard
Le Be Bop. C’est Resto-bar à tapas super sympa.

Un lieu pour le shopping
Lausanne ahaha ! J’aime beaucoup le vintage et les friperies donc j’achète souvent des fringues un peu partout quand je tombe sur quelque chose qui me plaît. Sinon j’appelle ma sista Joy de LemmePimpIt qui customise mes vêtements avec une touche africaine pour rester 100 % original

Un lieu à faire découvrir à un. e touriste
Le château de Valère comme j’en ai parlé avant, sinon je dirais le lac Mont d’Orge au dessus de Sion. C’est un petit coin de paradis avec un petit lac en pleine nature à 10 minutes en voiture, ou le domaine des Îles en été.

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