abraa

[re]PREZENT c’est tout simple; quelques questions posées à un.e artiste suisse afin de faire les présentations.

Pourrais-tu nous décrire, en quelques mots, qui es-tu ?
Moi c’est ABRAA, jeune artiste indépendant de Fribourg (le 17 ou 1.7 City comme on le dit tous chez nous, ces chiffres représentent tout simplement l’abréviation de notre code postal « 1700 »), j’ai 23 ans. Je suis un auteur, compositeur et interprète. Je rappe et je chante.

Quel est ton premier souvenir avec le Hiphop ?
Au début des années 2000, quand j’étais un peu plus jeune, je passais mes journées à la maison devant la télé à regarder des chaînes musicales, plus particulièrement la chaîne suisse Allemande « VIVA » qui était super connue à l’époque. Comme à mon habitude, je regardais cette chaîne puis soudainement il y avait le clip « The Real Slim Shady » de Eminem qui passait et ça m’a directement mis une grosse claque visuelle et auditive au niveau de la vibe du son. C’est à ce moment-là qu’a commencé ma grande histoire d’amour avec le Hip-Hop.

Ton premier souvenir avec le rap suisse ?
Mon premier souvenir avec le rap suisse est avec Stress. Ses clips passaient souvent sur VIVA. Le tout premier clip que j’avais vu de lui c’était celui de « Billy Bear ». J’avais vraiment aimé le délire, ce qui m’impressionnait chez lui c’était son coté cainri dans ses musiques, son style vestimentaire et surtout dans ses clips. Mais le son de Stress qui m’a le plus marqué quand j’étais plus jeune c’était « Des Fois ». J’avais l’habitude d’enregistrer sur des cassettes les clips qui me plaisaient à la télé et « Des Fois » était dedans. Avec mon cousin Manolo Fuego, tellement on aimait ce son on se repassait le clip en boucle. Je ne comprenais pas tellement le sens profond des paroles, mais j’aimais quand même. Il y a quelques semaines j’ai réécouté ce morceau sur YouTube. En analysant les paroles, je me suis rendu compte que ses lyrics reflètent parfaitement ce que j’ai vécu pendant mon adolescence et ce que je vis actuellement à certaines périodes de ma vie d’adulte.

Quelle est la principale force du rap suisse ?
Selon moi, la principale force du rap suisse est le contraste et le piège qu’il y a avec le mot « Suisse ». Quand ceux de l’extérieur ne connaissent pas le rap de chez nous et entendent le rap « suisse » ils vont automatiquement nous sous-estimer, limite se foutre de notre gueule, nous décrédibiliser, penser qu’on fait de la merde, penser aux vaches, à la montagne, aux paysans, à Heidi, à la richesse à cause de nos banques. Mais quand ils découvrent ce qu’on fait et voient que c’est lourd, on les surprend encore plus puis c’est là qu’ils ont énormément du respect pour notre musique. Ne jamais se fier aux apparences…

Quelle est la principale faiblesse du rap suisse ?
Le manque de gros médias est une des plus grandes faiblesses du rap suisse. Il n’y en a plus tellement et c’est ça qui nous empêche de mieux avancer. Mais je comprends aussi pourquoi pleins de médias, qui existaient auparavant, n’existent plus maintenant, enfin j’ai ma petite idée par rapport à beaucoup d’échos que j’ai eus et mon avis personnel : Premièrement, le favoritisme. Beaucoup de sites faisaient du favoritisme avec certains artistes, soit parce qu’ils venaient de la même ville qu’eux ou tout simplement parce qu’ils ont eu un coup de cœur musical sur ces artistes (ce que je peux comprendre), mais en faisant ce genre de chose il faut toujours s’attendre à la haine des autres puis au boycotte. Quand c’est toujours les mêmes qui sont mis en avant faut pas s’attendre à une bonne ambiance dans le game. Deuxièmement, les artistes qui envoyaient des trucs de mauvaise qualité aux médias. Beaucoup de gens se plaignaient parce qu’ils passaient pas souvent ou voir même jamais sur leur site, ensuite ils allaient créer des tensions avec ces médias. Au bout d’un moment il faut comprendre que le mot « Média » rime avec « Business », même si on ne faisait pas payer les artistes pour les publications il faut comprendre que les médias ne peuvent pas se permettre de mettre des morceaux ou clips qui ne sont pas de qualités par rapport à leur crédibilité. Si les visiteurs de leur site remarquent qu’ils passent que des trucs qui ne sont pas bons, au bout d’un moment ils seront plus crédibles et n’auront plus de visiteur, au final ça va bousiller leur business. Oui je sais le but premier est de mettre en avant les artistes suisses, mais avant tout l’objectif est de mettre avant des trucs de qualités afin de mieux nous représenter au niveau national et international, si on commence à mettre des morceaux qui ne sont pas bons en avant après ceux de l’extérieur du pays vont croire que c’est ça le rap suisse et ne vont même plus nous calculer, après les bons artistes qui méritent d’être vus et entendus n’auront plus de visibilité. Tous ces événements ont fait que certains médias n’existent plus aujourd’hui. Donc au lieu de se plaindre parce que tel ou tel média ne nous donne pas de force, retournons tout simplement au studio pour de nouvelles tracks et faisons du sal comme jamainnnnnnnn jusqu’à être enfin entendus et respectés par tous les médias, également le peuple. Si tout le monde agit comme ça, le rap suisse se portera nettement mieux et on verra naître de nouveaux médias pour notre musique.
(PS : Tout ce que j’ai dit à ce sujet est également valable pour les djs, ce sont des artistes celtes, mais je les considère aussi comme des sortes de médias parce que c’est également eux qui font découvrir notre musique au public dans des soirées)

Avec quel.le artiste suisse tu as envie de faire une collab ?
En ce moment, j’aimerai bien faire une collaboration avec Pronto, c’est un rappeur suisse allemand. Même si je ne comprends rien du tout à ce qu’il dit dans ses paroles j’aime bien sa vibe et surtout son côté cainri au niveau de son image, je pense que son univers pourrait bien coller avec le mien. Avec Makala ça pourrait aussi être une bonne collaboration, j’aime aussi bien son univers, il est très chaud le mec. Il y aurait aussi Williman, ce mec ça fait des années que je le suis et il est très fort. J’me souviens quand j’étais petit j’allais souvent chez mon cousin Manolo Fuego à Onex (Genève), c’est lui qui m’avait fait découvrir Williman, qui vient aussi d’Onex, avec son premier album « Dead Zone » sorti en 2006 je crois.

Trois morceaux de rap suisse qui sont dans ta playlist ?
Stress — Trash Boy
Pronto — Clean
Makala Feat. Williman — Kubila

Ta ville en 7 lieux

Un lieu pour sortir entre potes
Mythic Club (surtout quand il y a les soirées « Bangala Iz Back » organisées par mes frérots de Slima Events)

Un lieu pour une bonne bouffe
Can Dersim (ils font les meilleurs grecs frites de la ville #TrustMe)

Un lieu pour un concert
Il y a plus tellement de concerts Hip-Hop à Fribourg, mais en général quand il y a de grands événements musicaux c’est au Fri-Son que ça se passe.

Un lieu pour chiller
Au Grand Place ou au Domino

Un lieu pour un rencard
TM

Un lieu pour le shopping
Franchement il y a presque rien ici à part les trucs banals comme H&M, Metro etc…

Un lieu à faire découvrir à un. e touriste
La statut du Christ Rédempteur au Domino à Perolle qui ressemble à celui qui se trouve à Rio ! [Rire]

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