Portrait du mois – D-say

61550_467441151406_552606406_6413306_6317020_n repreZent a décidé de mettre en avant les danseurs suisses au mieux. Pour cette raison, chaque mois (je l’espère), nous présenterons un danseur/se.
Pour commencer : D-say, à l’occasion de la sortie de son dernier teaser (oui encore), RepreZent a été a sa rencontre.

Dewitta : Présente-toi un peu pour les personnes qui ne te connaîtraient pas ?

D-say : Je m’appelle Saïd plus connu sous le nom de D-say. Je viens d’Érythrée et vis à Lausanne depuis maintenant plus de 25 ans. Je fais partie du groupe Scrambling Feet, je l’ai intégré officiellement depuis 2000.

Dewitta : Qui a effectué le trailer ?

D-say : Un photographe que l’on surnomme « Made In Varma », il vient de Lausanne.

Dewitta : Comment est née la collaboration entre toi et Varma ?

D-say : C’est un photographe reconnu. J’avais déjà vu deux ou trois trucs qu’il avait faits. Il me connaissait aussi en tant que danseur, et en fait par curiosité je me suis intéressé à son travail de plus prêt et j’ai kiffé son travail artistique qui est très original. Et donc voilà, une fois on s’est croisé et je lui ai proposé de faire un montage, mais il ne se sentait pas prêt à faire de la vidéo. Après un premier montage qu’il a réalisé comme essai, il m’a relancé et de là c’est né…L’affinité s’est faite facilement en fait.

Dewitta : Dans quel but as-tu fait ce petit teaser ?

D-say : L’occasion s’est présentée, j’en fais un officiellement chaque année et c’était l’occasion de collaborer avec quelqu’un de motivé et d’intéressant. Beaucoup ont un don, mais de l’exploite pas assez.

Dewitta : Pourquoi avoir tourné le teaser dans le métro à et ensuite au Palace de Lausanne ?

D-say : Pour créer deux styles différents. On n’avait pas envie de trouver juste un spot et de filmer tout au même endroit. Voilà pourquoi on a adapté ces deux ambiances et musiques différentes. Tu sens tout de suite, la première scène où la musique est plus hip-hop et ai une tenue vestimentaire adaptée et la différence entre la deuxième scène où l’ont est dans un autre décor, l’hôtel Palace de Lausanne, la tenue est adaptée et la musique sonne plus électronique, mais qui reste toujours hip-hop. On a voulu faire un teaser simple et efficace et sans effet.

Dewitta : Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans la réalisation du teaser ?

D-say : Du fait qu’on a voulu faire un trailer très simple, on avait très peu de matos, notre box et une caméra. On a eu rapidement l’autorisation de l’hôtel en passant par Varma. En soi, rien n’a été vraiment difficile.

Dewitta : Pourquoi avoir mis en avant la marque « This is Africa » ?

D-say : Hahaha .. (Rires). Je suis une personne qui est ouverte. Je n’aime pas m’enfermer et travailler toujours dans une même direction. « This is Africa » est une marque suisse qui vient de Genève et qui est créée par un ami.

Je voulais être le premier danseur lausannois à travailler avec. Et puis voilà, ça me faisait plaisir de représenter cette marque et puis il faut s’entraider… donc si je peux promotionner sa marque, pourquoi pas le faire au lieu de porter du Nike ou du Adidas… La collaboration s’est faite sans se poser de questions, quand je lui ai proposé, sa réponse était clairement positive, et pis voilà il m’a fait confiance et pour ça je le remercie d’ailleurs au passage.

Quels sont tes projets pour le futur ?

Créer mon spectacle avec une team suisse. J’ai en projet de coacher deux/trois petits jeunes… (rires). Je n’en dirais pas plus ! Ca reste une surprise !

Dewitta : Que penses-tu de la danse actuellement  à Lausanne ?

D-say : Si on parle de niveau, en break, à mon avis le niveau a beaucoup baissé ces 7 dernières années. Il y a moins de bboys, mais ceux qui restent, s’entraînent ensemble et se soutiennent, toute génération et niveau confondu. Il faut que ça continue !

Maintenant en danse debout, le niveau est concentré en Suisse Romande. Il y a un bon niveau, un bon potentiel, mais je trouve que c’est dommage, il y a trop de petits groupes et pas assez de fusion entre danseurs. Je pense que c’est un déchirement dû aux élèves sortants d’écoles de danse qui se font la guerre déjà entre elles. Le niveau serait déjà beaucoup plus haut aujourd’hui s’il n’y avait pas cette concurrence.

C’est aux anciens qui ont plus d’expérience, qui devraient soutenir, recadrer les plus jeunes qui viennent dans les centres de loisir danser. L’important c’est de transmettre et de ne pas les laisser apprendre sur internet. C’est facile de critiquer la nouvelle génération, alors que certains anciens mêmes ne la soutiennent pas.

Peut-être que si les jeunes étaient plus encadrés par des gens d’ici, ils n’auraient pas à copier ailleurs, car je pense que l’on a une vraie culture ici. Alors avant d’aller blablater et de critiquer, soutenez !

Dewitta : Qu’as-tu à dire à ces danseurs qui s’inspirent ailleurs ?

D-say : Copier ou s’inspirer ? Parce que ce n’est pas la même chose.

Dewitta : Les deux ?

D-say : C’est pas la même chose, copier : J’appelle ça des gens qui appliquent. C’est comme une chorégraphie, on te l’apprend et tu appliques.

S’inspirer : la danse est un langage, une manière de s’exprimer, quand on s’inspire de quelqu’un c’est qu’on aime sa manière de bouger, une manière qui te parle. Quand on s’inspire, on garde son style, et ça reste sa propre création.

Maintenant, pour ceux qui s’inspirent, continuez à vous inspirer tout en gardant les pieds sur terre.

Et pour ceux qui copient, bah voilà, je trouve ça triste. S’ils trouvent que c’est gratifiant de se reposer sur les mouvements des autres, vous n’irez pas loin dans la danse ni dans la vie d’ailleurs. Mais par contre, il faut qu’ils sachent une chose, c’est que tout se sait, et encore plus vite aujourd’hui grâce à internet. Au lieu de copier, allez suivre des cours ou des stages, ils permettent d’apprendre à danser et de soutenir ceux qui les organisent. (Rires)

Dewitta Que signifie le mot RepreZent pour toi ?

D-say : Pour moi représenter, c’est celui qui va transmettre une image positive, celui qui va véhiculer une bonne image de son art.

Dewitta : Un mot pour la fin ?

D-say : Vive la danse ! (Rires)