Avez-vous déjà fait le test des charts, regarder quel style de musique les domine ? Un peu partout, le rap est prédominant pour ne pas dire plus, et si sans surprise les grosses sorties américaines sont bien présentes, on trouve et c’est notamment le cas en France, pas mal de rap local.

Ici ces classements ne sont pas bien différents de nos voisins français, rap français y compris… On ne peut nier que le rap est le style de musique majoritairement écouté par les jeunes, il est bien loin le temps où il était réservé à quelques avertis. Le rap est partout et pourtant il semble n’être nulle part. Concerts, radios, télé, journaux… Hormis quelques groupes, une place minime est offerte et encore, il faut la quémander. Pourtant une nouvelle génération talentueuse est en train d’émerger, des jeunes artistes qui sans l’aide de personne arrivent à être diffusés et surtout écoutés par une grande partie de leurs contemporains. Il est désormais devenu courant d’entendre du Makala, du Slim K ou encore du Di-Meh, pour ne citer qu’eux, au coin d’une rue. Allez faire un tour en club à Zurich et regarder la réaction du public quand leurs morceaux sont joués. Mais les voit-on pour autant dans la presse, à la télé ? Qu’attendent l’industrie de la musique et les diffuseurs pour enfin reconnaître l’impact du rap auprès des jeunes ? Quel est ce qui les bloque, qui nous empêche d’être fiers de ce qui se fait ici ? Peut-on à ce point être aveugle pour ne pas reconnaître que le rap est devenu plus populaire que le rock d’hier ? Que la pop d’aujourd’hui ? Il faut se rendre à l’évidence, le rap domine.

Rien ne bouge pourtant, le rap reste cantonné aux rubriques de faits divers et c’est toute une jeunesse qui n’est pas représentée telle qu’elle est. Le monde a changé, les programmateurs, les journalistes musicaux non. Le rap reste perçu comme une niche musicale alors qu’il est généralisé, qu’il est maintenant la tendance majeure, une musique plus populaire que la pop. Malgré cela le rap n’a sa place que s’il répond à des clichés éculés ou correspond à ce qu’il n’est pas par nature, consensuel.

Mr Seavers