Sale ironie du sort: à peine publiée, la liste des Reprezent Awards exhume les absents. Oubliés, non chroniqués, pas dans les temps. Parmi ces derniers, Mr White constituait pourtant le diptyque «Marekage Streetz» amorcé l’année dernière. En 2015, l’autre blanc du clan sortait son projet «Boulevard Helvetriche», avec son titre à triple sens. La tape, loin d’être mauvaise, présentait un débrouillard-vagabond avec un penchant pour le goulot: «Jusqu’ici j’ai évité le mitard/ pourtant j’ai jamais hésité à prendre le fric sale/les marques du cool-al sur le visage, soirée freestyle, j’rentre en zig-zag, embarque une p’tite chatte». La vie citadine, en somme. Mais White, c’est aussi un vestige du temps. 1ère apparition en 1998 sur la tape de DJ Ken «Préliminaire et plus si affinités» sous le blaze S-kler: «Je rappe et après on pose les questions, est-ce clair ?». La performance était déjà au rendez-vous: Flow et textes impressionnants pour un rookie. 18 ans plus tard, en mc confirmé, Mr. White envoie beaucoup de mc’s au tapis. Énergique, dynamique, incendiaire, les qualificatifs ne manquent pas pour définir le rap de «Lawrence Dimick». Tout n’est pas parfait sur la longueur (17 titres), mais en dehors des titres solos d’autres artistes et de quelques fautes de goût, il reste une dizaine de titres solides. À noter un Deza’Roi en grande forme, peut-être meilleur dernièrement en featuring que sur ses propres projets. L’album Marekageux «Dope Boyz Blues», annoncé pour le 1er avril, s’annonce sous les meilleurs auspices.

par Skywalk