Mais Qui A Volé Les Soirées Hip-Hop ?

Je me souviens d’une époque où, tous les weekends ou presque, j’allais en soirée Hip-Hop à Lausanne. Epoque peut-être un peu lointaine certes, c’était à peu près lorsque la tecktonik se dansait encore sur les dancefloors. Néanmoins, les souvenirs qui m’en restent sont plutôt nets. Des artistes de l’avant-garde se produisaient à l’ancien Romandie (Black Milk, Perceptionists, Aesop Rock, Elzhi, Hocs Pocus…), les docks programmaient des légendes du rap américain (Mos Def, Dilated Peoples, Raekwon, De La Soul…), le D! invitait Grand Master Flash et le Loft DJ Lord Jazz. Si une période creuse se faisait sentir, les hocheurs de têtes pouvaient toujours occasionnellement trouver de quoi survivre à l’espace autogéré (Termanology par exemple), au Bleu Lézard ou au Standard Café. Pour l’amateur de boom-bap que je suis, c’était, je dois le dire, un peu l’âge d’or.

Aujourd’hui, le vent semble avoir salement tourné. La programmation du Romandie se limite maintenant à 3 soirées Hip-Hop par an, agrémentées il est vrai d’un concert supplémentaire lorsque la position des astres y est favorable. Les Docks ne font plus venir que des rappeurs soit déclassés (Public Enemy, sérieux ?) soit ultra-attendus (Kendrick Lamar). Le D! conserve sa bonne conscience grâce à quelques soirées Down Town Boogie, quant au Loft… Eh bien paix à son âme. Pour la faire courte, disons que si un économiste devait analyser la situation, il dirait certainement que « l’offre s’est contractée ».

Un peu déçu, un peu frustré, et peut-être un peu aigri, je tâche néanmoins de cerner le nœud du problème. Mais dès lors, une foule de questions m’assaillent… La première d’entre elles : Est-ce que tous ces gens que je côtoyais en soirée ont mis leur casquette au placard et ne s’enivrent désormais que de dubstep ? Ou est-ce que comme moi ils pleurent seuls et isolés, tel Gollum privé de son anneau, terrés qu’ils sont dans la pénombre ? Rien qu’à ce stade, je ne sais trop à quoi m’en tenir. La suite sur lausannebondyblog.ch