Loft Story; Tout Repose Sur Du Flan

Vous avez tous entendu parler de la décision du Tribunal cantonal de confirmer la décision de la police cantonale du commerce d’imposer une fermeture du Loft-Club à 3 h et non 5 h du mat, synonyme de mise à mort du club puisque plus de 50 % du chiffre d’affaires se fait entre 3 h et 5 h du matin, notre jeunesse allant en club seulement aux alentours de 1h30 du matin. En fait, tout cela repose sur du flan : une soi-disant bagarre de 150 personnes sur la place Bel Air et à la Gare.

Renseignements recueillis auprès de divers témoins : il y a eu en fait une bagarre de huit personnes à l’intérieur du LOFT Club. Ces personnes, selon les prescriptions de la police, ont été mises à l’extérieur du club après que la police ait été informée et priée de venir sur les lieux par la sécurité du LOFT. La police a rapidement débarqué, en surnombre, environ 50, et ont formé un cordon séparant en deux la place Bel-Air. Il y a eu dans toute l’agitation de ce déploiement policier excessif à tout péter 3 petits foyers de bagarre impliquant au maximum une quinzaine de personnes.
Dès le lendemain, l’ensemble de la presse romande à parlé d’une bagarre impliquant 150 personnes, relayant sans aucun recoupement les communiqués de police. Monsieur Junod s’est engouffré dans la brèche pour prouver la justesse de son action en désignant le coupable, le Loft, dans toute la presse romande, signant du même coup la mise à mort du Loft, sans aucune vérification de la réalité des faits.

En fait, un chef de police responsable de la nuit, Monsieur Cornu, a confirmé aux responsables du Loft qu’il n’y avait jamais eu de bagarres avec 150 personnes et qu’il allait faire changer le rapport de police. Ce qui n’est toujours pas fait, mais qui de toute façon arriverait trop tard. Les articles de presse ont fait chuter la fréquentation du club automatiquement puisqu’une baisse de 50 % de chiffre d’affaires a été observée depuis cette affaire. Et évidemment, les autorités judiciaires ont suivi l’avis de Monsieur Junod et des deux chefs des polices du commerce cantonal et communal : il faut sanctionner le LOFT. Madame Nicollier allant jusqu’à dire à un des deux associés : « je vais vous fermer le Loft »…!!

Cette décision administrative bafoue trois principes élémentaires de droit :

1. Le principe de proportionnalité de la loi : rien ne prouve qu’une fermeture du Loft à 3heures du matin réglera en quoi que ce soit les problèmes des nuits lausannoises. Cela pouvant même l’augmenter.

2. Le principe de l’égalité devant la loi. Le Loft ne jouira plus des mêmes conditions que les autres clubs qui, en plus, profiteraient de cette interdiction pour récupérer les clients du Loft après 3 h du mat…!

3. Le principe de l’interdiction de l’arbitraire. Cette interdiction pour le Loft Club est un exemple pur de décision arbitraire puisqu’elle repose sur un rapport de police totalement faux qui fait état d’une bagarre de 150 personnes.

Il est regrettable que toute cette histoire soit purement politique pour ne pas dire populiste, pour faire face à l’opinion publique qui demande des actes immédiats. Il n’est jamais bon de se rabattre sur un bouc émissaire tout désigné.

par Toto Morand