L'itw rpZ : Sentin'l

Blaze : Sentin’l
Date de naissance : 5.11.1988
Ville : Genève
Discographie :
2012 – Entre parenthèses
2010 – La tête ailleurs
2008 – A ma manière

 

Pourrais-tu nous décrire, en quelques mots, qui tu es et décrire ton travail et
ton parcours ?

J’ai toujours vécu à Genève. Question scolaire j’ai fait l’école de commerce puis ensuite quelques petits taffs, rien, de la musique, puis j’ai servi ma nation en faisant une année de service civil et maintenant je souhaite recommencer des études.
Côté parcours musical, au début j’ai beaucoup collaboré avec des mc’s romands; Jo2plainp, Kiu, Cenzino, Intenso et pas mal d’autres et commencé à faire des concerts plus ou moins bien préparés. En 2008 j’ai sorti mon 1er projet « À ma manière » qui était plus un regroupement de titres qu’un vrai album, on en avait pressé 1000 et vendu ça 5 francs. À partir de là j’ai plus eu des contacts avec des Français, puis Belges et j’ai pu faire 1 ou 2 voyages à Paris pour des collaborations avec Da’Pro (force pure) ou Nakk, et mon 1er album « La tête ailleurs » est sorti en 2010. Pour la sortie de l’album, on avait organisé un concert à Genève où l’on a pu faire venir Flynt, énorme souvenir. Parmi tout ça, toujours beaucoup de titres avec des francophones pour le plaisir du truc, Visions Sonores, Karib & Masta Pi’ du collectif belges Opak. Quelques concerts hors de la Suisse à Bruxelles avec toujours des collaborations de toutes parts. Et plus récemment en septembre 2012 j’ai sorti le projet « Entre parenthèses » que les gens peuvent télécharger gratuitement.

Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique  et pourquoi avoir choisi le rap ?
Quand j’étais petit, j’ai fait quelques années de piano (que je ne sais plus jouer) et mon père faisait entre autres partie d’un groupe de folk donc j’ai toujours été plus ou moins dans cet univers. Ensuite l’arrivée dans le rap s’est faite par un pote qui avait écrit des textes et en allant chez lui un soir il m’a proposé de rapper un des couplets qu’il avait écrit (c’était fin 2003)… et dès le lendemain je commençais à écrire des textes, à écouter du rap et à m’intéresser au mouvement Hiphop en général.

Quelle a été ta première expérience avec ce style musical ?
Je ne sais pas vraiment ce que signifie expérience dans ce cas-là. Je dirais l’écoute de l’album de Shurik’n « Où je vis », qui était le seul album de rap que j’avais avant que je commence à en faire. Après dans « l’action » je dirais que c’était les premiers enregistrements avec mon pote avec une sorte de micro dont je me demande comment il prenait la voix, les premiers titres à thèmes qui lorsqu’on les écoute aujourd’hui les larmes de rires nous envahissent. Et niveau concerts je me rappelle que c’était à Neuchâtel avec la vielle équipe du Michigang de Hook et cie, Tush etc. c’était sûrement en 2004 ça.

Tes sources d’inspiration ?
Tout ce qui existe! et même ce qui n’existe pas je pense.. C’est super vaste. Après si on parle de musique, mes références côté rap se logent plus vers des Fabe, Oxmo, Flynt, Nakk, les Zaka, L’indis, 20syl et une 20ène d’autres… Us j’écoute moins, mais Kweli, Nas, Termanology, The Roots et pleins d’autres. Sinon j’écoute de tout, tant que je me dis que j’aime, j’écoute.

Quelle est ton actualité en ce moment ?
Le projet « Entre parenthèses, que les gens peuvent acquérir tout de suite en cliquant ici. Ça fait 2 mois qu’il est sorti et je suis content, car on en est à plus de 5000 téléchargements. Ça fonctionne un peu mieux (beaucoup) qu’un album physique.

Des projets à venir ?
Je prépare tranquillement un nouvel album solo assez conséquent donc je donnerai dès infos quand j’aurai avancer. En parallèle, on prépare un projet en commun avec M-Atom, certainement 8 titres, qui sera prêt on l’espère en début 2013.

Quels sont les sons qui tournent en ce moment dans ton mp3 ?
L’album Noir Désir de Youssoupha, vraiment talentueux ce gars. Sinon « Le singe fume sa cigarette », un projet gratuit de Lomepal et Caballero. L’indis, Selah Sue et les sons que je suis en train de faire, car je suis super narcissique, c’est primordial. Faut dire que je m’intéresse moins ces temps aux trucs qui sortent

Le dernier livre qui t’a marqué et pourquoi ?
Franchement aucun car je n’ai jamais réellement lu de livres dans ma vie, même pas les obligatoires de l’école, mais je suis en train de m’y mettre.

Et le dernier film ?
Tout récemment je n’aurais pas un particulier à citer parce que j’en vois plein et je ne retiens pas toujours les noms, mais dans ce que j’ai apprécié Snatch, Arnaque crime et botanique, Shutter island, Inglorious bastard, Memento, Mystic river et Le monde de Narnia 3
(Dans ma liste, l’un des films cités est un gag, envoi ta réponse au 3736)

Que penses-tu du « rap suisse » ?
C’est comme n’importe quel rap, il y a des artistes que je trouve forts et d’autres pas. Après plus précisément ce qui est bien c’est qu’il « s’agrandit » et se fait connaître petit à petit hors des frontières helvètes. La plupart des mc’s ou amateurs de rap que j’ai croisé me disent que la touche Suisse au rap apporte un bon souffle comparé aux sons qui soûlent les gens en France depuis des années, donc c’est un bon point. Par contre on sera toujours en retard sur à peu près tout, je pense dans ce domaine, à commencer par les médias et la communication. Car dans le fond je ne crois pas que l’état d’esprit du Hiphop Suisse soit meilleur qu’ailleurs.

Quels sont les inconvénients de la « vie d’artiste » ?
S’il ne fallait vivre que de ça, c’est soit tu n’as vraiment pas beaucoup d’argent et il faut te faire héberger chez tes amis et trouver des organisateurs indé de concerts, etc. Soit, modifier un peu ton art, te greffer sur ce qu’il faut faire pour éventuellement vendre beaucoup. Donc en gros, soit tu galères, soit tu ne fais pas forcément ce que t’aimes, mais tu le fais.
Après en Suisse, des rappeurs qui vivent du rap je pense que ça se compte sur les doigts d’une main qui n’a pas beaucoup de doigts. Donc pour ma part je peux difficilement répondre vu que je ne mène pas une vie d’artiste, ce n’est pas mon métier et je pense et espère que ce ne sera jamais le cas.

Quels en sont les avantages ?
En répondant dans ma situation, ce qui est plaisant c’est de constater que t’es pas le seul dans ton délire, qu’il y a des gens qui apprécient ce que tu fais, d’autres avec qui tu peux collaborer. Car une chose qui est sûre c’est qu’il y a beaucoup de gens dans le milieu super ouvert qui t’invite dans leurs villes, qui t’aide etc. Je ne parlerai pas de reconnaissance, car ce n’est pas avec 2000 fans sur un réseau social que je vais pouvoir dire que c’est super frais d’être connu. Pouvoir faire des concerts de temps en temps et se faire plaisir dans ce qu’on aime c’est ça l’avantage pour moi.

À ton avis, que manque-t-il pour faire évoluer les artistes « rap » en Suisse ?
Des médias avec une autre mentalité. Les artistes il y en a assez, des qui font de bonnes choses il y en a assez, des qui se bougent en faisant les choses correctement il y en a assez. Par rapport à mon expérience, c’est la case média qui pose un gros problème. Je n’invente rien en disant que c’est eux qui décident quel artiste va pouvoir vivre de sa musique ou non. Après ils n’ont évidemment pas d’obligation de mettre en avant tel ou tel artiste voir même de le diffuser étant donné que ça reste un business la radio, les journaux, etc. Mais je trouve tout de même qu’il y a un énorme blocage de la part de tout ces organismes, qui finalement te font rapidement comprendre que tu ne corresponds pas à ce que le commerce souhaite. Finalement c’est pas plus mal, ça nous permet de continuer à faire ce qu’on sait faire, mais quand tu parles de faire « évoluer » les artistes rap, c’est les mettre plus dans la lumière de ce monde capitaliste.

Si tu avais un conseil à donner à un jeune qui commence, que lui dirais-tu ?
Fais-toi plaisir et ensuite tu verras bien

En guise de conclusion, ça veut dire quoi repreZenter pour toi ?
J’avais déjà répondu dans l’ancienne interview alors je me permets un copié-coller : Pour moi c’est être fier de qui nous sommes et de ce que l’on fait. Et ça, peu importe le domaine. C’est aussi avoir l’envie de rassembler, je pense. Rassembler les gens avec qui tu as une vision commune par des idées ou des actes : transmettre. Certains transmettront de l’espoir, d’autres feront comprendre qu’ils aiment ce qu’ils font, etc. Il existe des tonnes de façon et c’est pour ça que chacun le ressent à sa façon. C’est apprécier son passé et croire au futur aussi, c’est positif de représenter !