L'itw rpZ : La Kolok

Blaze: La KoloK
2 Rappeurs : Tias & M.A.R
1 Dj ( Producteur du groupe ) : DJ Prems

Discographie :
2011 : L’état des lieux (Mixtape)
2012 : Let’s go ( Feat i-Shawn) single.
2012 : Dans mon sac (Mixtape)
+ DE NOMBREUX FREESTYLE DISPONIBLE SUR LE NET
2013 : La Kolok signe le bail

Lien :
lakolokmusic.com

 

Ville :
Si tu parles de là où l’on « Chill » le plus c’est clair que c’est Genève ! On y fait tous nos enregistrements et l’on a grandi un peu près 10 ans dans les alentours. Le parcours de chacun reste atypique. M.A.R a grandi 10 ans sur Panam avant d’atterrir ici. Prems a plus ou moins fait toutes les grandes villes de France notamment Paris et Lyon avant de poser ses platines sur Genève depuis 12 ans maintenant. Donc le point d’ancrage reste Genève y’a pas à dire, même si chacun d’entre nous parle à travers une expérience qui s’est faite autour de plusieurs villes. Au final ce qui compte c’est plus là où l’on veut aller et pas d’où l’on part. C’est un peu notre philosophie depuis nos débuts.

Pourriez-vous décrire, en quelques mots, qui vous êtes et décrire votre travail, votre parcours ?
En quelques mots ça risque d’être compliqué. Comme je l’ai toujours dis, on a tous des caractères différents et des parcours différents. Ce qu’il faut retenir c’est qu’en 2011, deux mecs qui ont toujours grandi ensemble et qui sont plus des frères qu’autre chose décident de faire du son. À ce moment-là, on vit à deux, dans un 20 mètres carré sur Lyon. Le nom du groupe est donc venu naturellement, tout comme le blaze de notre première mixtape : « L’état des lieux ». À ce moment-là, on s’est dit qu’on tenait quelque chose, quelque chose de différent…

Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la musique ?
Personnellement (M.A.R), c’est mon daron qui ma vraiment plongé dans cette ambiance. J’étais tout môme et il se passait en boucle les albums de NTM et ça me faisait kiffer. À l’époque, je vivais encore sur Paname avec ma mère et quand je revenais elle devenait folle en criant : « Qu’est-ce que ton père t’a encore appris et tout ! » parce que je chantais les paroles en boucle. Je faisais des festivals genre Paléo avec lui, j’étais encore vraiment petit quand j’y repense… Quand je me suis installé dans la région mon père m’avait plus ou moins transmis ce truc et quand j’ai vécu chez Tias pendant un moment c’est venu naturellement. On a commencé a kiffer le hiphop en s’introduisant dans ce milieu, plutôt avec la danse surtout pour Tias qui avait grave accroché sur le Break Dance.
Avec le temps (et pour faire court) on s’est un peu écarté de ce qu’était devenu le rap à l’époque. On était toujours dedans, mais c’était plus la même. On regardait ce que devenait le mouvement d’un œil extérieur sans vraiment en faire partie. À ce moment-là on était grave fasciné par ce que faisaient des mecs comme Prems à l’époque. On le voyait comme un grand sur son clavier en train de taper des prods ou de préparer des sessions mix pour des soirées auxquelles on n’avait pas l’âge pour participer (rires).
Au final 2011 apparaît vraiment comme l’année durant laquelle on a commencé à se bouger. À l’époque ça restait super léger comparé à maintenant, mais c’est de là où est partie notre volonté de créer. C’est pour ça qu’on s’est mis à écrire vraiment tard comparé à d’autres. Mine de rien, quand tu prends du recul, le groupe n’a qu’un an et demi.

Pourquoi avoir choisi le rap ?
Parce qu’on ne sait pas jouer du piano et chanter comme « The Weeknd »…
Ça choque les gens quand on dit ça, mais au final c’est vrai. Le rap on en a tellement écouté, on ne voyait pas comment on ne pouvait ne pas en faire. Une feuille, un stylo, un beat et c’est parti. Au final, c’est super simple en terme de moyen dont tu as besoin quand tu commences. Et merde sans mentir on a trop de choses à dire on pourra ne jamais se taire c’est comme ça ! On est des grandes gueules et notre entourage le sait. Finalement, si tu nous connais bien, tu peux que penser qu’avoir choisi le rap comme moyen d’expression c’est la suite logique de nos deux vies.

Quelle a été votre première expérience avec ce style musical ?
Notre première expérience, ça a été d’entrée de jeu l’écriture de notre première Mixtape. Même si bien sûr, il y a eu des petits trucs avants. Qui n’a jamais freestyle avec ses potes ? Qui n’a jamais vraiment écrit un 16 pour délirer ? Mais est-ce que ça fait de toi quelqu’un qui rap vraiment ? J’ne suis pas sûr. Donc si l’on devait choisir un moment clef c’est vraiment celui-là. Ce moment où l’on a commencé à se prendre la tête sur le projet et j’crois que ça avait commencé devant le F.M.R à Genève. On avait lancé l’idée sans vraiment y croire sauf qu’une fois rentrés sur Lyon le lundi ni Tias ni moi n’avons oublié et on s’est m’y à écrire ce projet quasi naturellement. La rencontre avec Prems s’est faite un peu plus tard…

Quelle est votre actualité en ce moment ?
Ça serait te mentir si j’te dis qu’on ne taffe pas…
On peaufine les derniers détails de notre nouveau projet qui s’appelle « SIGNE LE BAIL ». On a vraiment bossé le truc comme un album et il sera disponible gratuitement début 2013. Ce projet nous tient vraiment à cœur, pour nous c’est l’accomplissement d’une année de taf et c’est ce projet qui va montrer de quoi on est vraiment capable. On veut montrer qu’on s’inscrit plus dans un registre où l’on fait de la « Musique » avec un grand M et non du « rap francophone » au sens premier du terme. On accorde beaucoup d’importance au fait d’essayer d’emmener les gens dans notre univers et c’est via ce projet que ça va se faire…C’est vraiment sur ces points qu’on a bossé avec PREMS…
À part ça, on est jamais réellement en Stand By. On a donc sorti plusieurs freestyles récemment notamment « Small city, Big dreams » ou encore « Suis-je Mort ( Remix c2c ) qu’on peut retrouver sur votre site ;). Les deux vidéos sont réalisées par KevwestProd. Un mec qu’on admire beaucoup parce que c’est un charbonneur de fou y’a rien à dire.

Quels sont les sons qui tournent en ce moment dans vos mp3?
Avec le groupe on s’entend super bien musicalement. Et là si j’ouvre notre bibliothèque iTunes dans la liste New il y a du : Asap rocky, A2H, Luidii, Mann, Wiz Khalifa, 3010, Big sean, FRER 200, Deen Burbigo, Gandhi, Kendrick lamar, Orelson, Triba, C2C, The weeknd, Kid ink, Mac miller, J.cole, Yelawolf, 2 chainz, Joke et j’en passe…

Que pensez-vous du “rap suisse” ?
J’pense que mine de rien c’est un rap qui a de l’avenir contrairement à ce que l’on peut dire. C’est un rap qui a les moyens et qui peut donc faire de belles choses. Et contrairement à la France, on trouve qu’ici il y a encore de la place, tu n’as pas forcément le sentiment que tout est bouché, on a plus l’impression que tout reste à faire et que par conséquent, que tout est possible…

Quels sont les inconvénients de la “vie d’artiste” ?
Pour être honnête, le seul qui dans le groupe a pour moi une vraie “vie d’artiste” c’est PREMS.
C’est le seul du groupe qui vit entièrement de sa musique et depuis plusieurs années maintenant. Le mec a tourné un peu partout en Suisse et en France quand il avait notre âge. Il possède sa propre émission de radio sur Genf et j’en passe… C’est donc lui même que devrait parler de ce genre de chose. Nous on est des mecs super pris par nos études à côté du rap. C’est la face cachée de l’iceberg. C’est ce que les gens ne voient pas et ne comprennent pas forcément quand tu vois l’actualité chargée qu’on arrive à fournir tout de même. Aujourd’hui, ça serait inconcevable de tout lâcher pour le rap tout simplement parce qu’on n’en a pas les moyens… “La vie d’artiste” comme tu dis, on a plus l’impression de la côtoyer avec PREMS qui nous en apprend tous les jours. On ne la vit pas vraiment tout comme 99 % des rappeurs à l’heure actuelle. Perso j’entame ma quatrième année d’étude et crois-moi que quand j’me lève ba j’en rêve de ta fameuse vie d’artiste…

À votre avis, que manque-t-il pour faire évoluer les artistes “rap” en Suisse ?
Ça manque grave de structure déjà d’un. Y’a pas réellement de mouvement. Chacun fais plus ou moins son truc dans son coin et c’est tout, faut être honnête. On a d’ailleurs bossé là-dessus sur le projet qui arrive. On a fait un réel effort pour aller vers les gens et chercher des collaborations avec des mecs qu’on respecte et apprécie d’un point de vue musical. Ce qui donne d’ailleurs de très bonnes tracks qui vont au-delà d’un simple freestyle ou d’un moreau de rap classique déjà vu. Après j’pense que c’est aussi aux artistes eux-mêmes d’amener quelque chose de différent avec leurs propres styles, sans forcément pomper constamment ce que vont faire les Parisiens ou autres…

Si vous aviez un conseil à donner à un jeune qui commence, que lui diriez-vous ?
(Rires) On est nous-mêmes des jeunes qui commencent… C’est peut-être aussi ça le problème ici. Beaucoup de personnes pensent être déjà arrivés, alors ils donnent des conseils et prennent de haut, la vraie question frérot c’est de se demander si toi même tu es déjà parti un jour…

En guise de conclusion, ça veut dire quoi repreZenter pour vous ?
Reprezenter pour nous ça veut dire rester soi-même. Représenter ce que tu es au fond, ne pas chercher à être quelqu’un d’autre ou représenter des gens qui n’ont pas le même vécu que toi… Tout ça ne sert à rien… Représenter c’est ne pas trahir les gens qui ont toujours été lä pour toi même avant que tu rappes. Ne jamais oublier, ne jamais baisser les bras et rester fort quoiqu’il arrive. Pour nous, c’est ça être un vrai « Bonhome » qui représente pour reprendre un terme qu’ils utilisent tous. ( Rires )