L'itw Des Gagnants – dj Ker

Place au Old Timer de l’année aujourd’hui sur repreZent avec dj Ker qui nous prouve en quelques mots que son titre est plus que légitime! C’est un morceau de l’histoire du djing suisse qui s’exprime, alors on fait silence et on se concentre!

Blaze:
Dj Ker

Date de naissance:
30.7.1976

Ville:
Bienne

Mixtapegraphie :
-1998 « What More Can I Say »
-1999 « U99 »
-2000 « U00 »
-2001 « U01 »
-2002 « Heavy Rotation Pt.1 »
-2003 « Heavy Rotation Pt.2 »
-2004 « Heavy Rotation Pt.3 »
-2005 « In Da Club »
-2006 « Still In Da Club »
-2007 « Club Mix »
-2008 « Underground Mix »
-2009 « Gibeyo-Next Genesis vol. 1 »
-2010 « Behind The Groove »
-2010 « 9MM – MixShake »
-2011 « Nega Classic Tracks »

Liens:
djker.ch
twitter
facebook
soundcloud

Tu es entré dans l’histoire de repreZent en remportant l’un des premiers repreZent awards, quelles sont tes premières impressions?
Sans se prendre trop au sérieux, tout ça reste très familial… je dois quand même dire que ça fait plaisir d’avoir une certaine reconnaissance du milieu hiphop romand surtout pour un Biennois. Je tiens vraiment à remercier l’équipe de repreZent.ch pour son engagement.

Est-ce que tu penses que ce genre de manifestation est importante pour la scène romande?
Bien sûr, rien que de pouvoir découvrir toutes les personnes actives dans les différentes régions de Suisse romande… malheureusement, on a souvent tendance à ne pas trop s’intéresser à ce qui se passe ailleurs.

Et personnellement, est-ce que cette récompense va changer ta vie?
Tout à fait, je ne vois plus du tout la vie de la même manière désormais, ça a été comme une renaissance… 🙂

Si elle ne change pas ta vie, elle modifiera un peu ta déco, tu vas le mettre où cet award ?
Elle va trôner dans mon studio. (Ma femme ne voulait pas voir cette « oeuvre » à la maison…)

Revenons à toi, pourrais-tu nous décrire, en quelques mots, qui tu es et décrire ton travail et ton parcours?
Je suis tombé dans le hiphop vraiment en 1990.. j’ai débuté par le break-dance et le graffiti… j’ai commencé à faire des K7 mixée (avec 2 lecteurs tape et des cd’s) pour les sessions d’entraînement de break et un jour, en 1992, j’ai réussi me payer mes premières MK2 et depuis je me suis acharné sans cesse pour m’améliorer… Mes voyages à New-York (1994 et 1995) ont été un déclic pour moi, traîner dans les « shops » de disques et écouter les dj’s à la radio et dans les clubs.
En 1996 avec Karim (mon manager actuel), Shy, Mad, Steve nous avons monté « Top Billin » une organisation de concerts et de soirées hiphop. Au départ à la Coupole de Bienne et ensuite dans pas mal d’autres villes. Par ce biais j’ai eu l’occasion de jouer en compagnie des plus grands dj’s New-Yorkais comme Mr. Cee, Enuff, Riz, Tony Touch, et quelques autres… bref une énorme expérience pour moi.

Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique ?
J’ai toujours baigné dans l’univers de la musique de par mon père musicien qui m’a initié à la batterie très jeune… ensuite, il me semble avoir écouté du « rap » depuis toujours…

Quelle a été ta première expérience avec ce style musical ? Tes sources d’inspiration ?
BreakMachine, Sugarhill Gang « Rappers Delight » et Grandmaster Flash « The Message » comme beaucoup pour la musique et sinon je regardais le film « Beat Street » en boucle et « Wild Style » aussi…

Quelle est ton actualité en ce moment ?
Un mix est sorti au début de l’année « Nega Classics » qui regroupe des sons du Genevois « Nega » de « Double Pact ». C’est produit par son jeune frère « Loucha »et mixé par moi-même… une sorte d’hommage pour son travail…
je compte continuer à sortir des mixes téléchargeables online dans tous les styles (oldschool, club, underground, funk, soul, reggae) donc restez à l’écoute…

Des projets à venir ?
Continuer à tourner dans le pays et faire « bouncer » un maximum de gens bien sûr…

Quels sont les sons qui tournent en ce moment dans ton mp3?
Je n’ai pas de lecteur mp3 (ndlr: Ce n’est pas un Old Timer pour rien!)… par contre sur mes platines y a toujours du bon son qui tourne…j’écoute vraiment de tout dans tout les styles et grâce aux nouvelles technologies c’est un peu plus facile… sinon je trouve qu’il y a encore du rap de qualité qui sort, faut juste aller le chercher… dans ma voiture l’album à Kanye West tourne encore et sur les routes avec Karim c’est plutôt l’album de Aloe Blacc en ce moment.

Le dernier livre qui t’a marqué et pourquoi?
Je passe…

Et le dernier film?
Shutter Island de Scorsese
J’ai eu du mal à dormir après…

Que penses-tu du « rap suisse » ?
Je pense que les jeunes qui arrivent ont souvent pas mal de talent…le problème c’est ce qu’ils en font !
Il n’y a malheureusement pas de structures ou de labels qui les poussent à faire des vrais produits. Après avoir enregistré et terminé leur projet, ils ne savent pas trop comment s’y prendre… c’est donc assez rare de voir des produits sérieux, défendables et qui tiennent vraiment la route.

Quels sont les inconvénients de la « vie d’artiste » ?
Je ne vois pas vraiment d’inconvénients à part la sécurité de l’emploi qui n’est jamais assurée… et le fait d’être souvent décalé avec la famille durant les week-ends.

Quels en sont les avantages ?
Pouvoir vivre de sa passion et vraiment quelque chose de génial et une sorte de « bénédiction » alors tous les jours je remercie la vie…!!! ALLELUIA

À ton avis, que manque-t-il pour faire évoluer les artistes « rap » en Suisse ?
A mon avis chaque artiste doit suivre sa voie sans penser à la réussite commerciale de sa musique. Plus on vise haut plus ça fait mal quand on retombe sur terre. Le marché suisse et très petit donc le « rap » en Suisse restera petit… ce qui ne veut pas dire de mauvaise qualité loin de là.

Si tu avais un conseil à donner à un jeune qui commence, que lui dirais-tu ?
De finir ses études et trouver un taff et faire du « rap » ou mixer pour la passion et le fun de surtout ne pas penser qu’il va pouvoir en vivre et si ça se passe alors tant mieux.

En guise de conclusion, ça veut dire quoi repreZenter pour toi ?
Pour moi ça veut dire être fier de ce qu’on fait et des skills (ndlr: Old Timer…) qu’on a acquis à force d’entraînement.
Et pas forcément d’où on vient.