L'Interview Express de Nas au Festi'Neuch

Jeudi 30 mai était marqué en rouge dans notre agenda, en effet nous avions reçu la confirmation que Nas nous accorderait un (court) interview lors de sa venue à Festi’Neuch. On savait que l’exercice ne serait pas facile, mais on ne pouvait manquer ça, trop rare sont ceux qui ont eu la chance de pouvoir s’entretenir en face à face avec le mc… On se prépare donc pour un entretien de 10 minutes prévu avant son concert soit à 21 h 30. Petit résumé de notre soirée ; l’attente, notre rencontre, l’interview puis le live. Le tout à la première personne pour changer un peu.

 

 

 

Comme un ado avant son premier rencard je ne tiens pas en place, je tourne en rond en backstage… le rendez-vous est à 21 h 15, mais je suis là depuis 20 h… Un peu inquiet quand même, l’expérience m’ayant appris à me méfier de ces interviews moins d’une heure avant un live. 21 h un minibus Mercedes arrive, Nas est à l’heure, on me reconfirme l’interview, le timing sera serré mais l’interview aura bien lieu. Je suis rapidement briefé par le tour-manager et j’attends, je découvre que finalement Nas accordera 2 interviews ce soir, pour votre serviteur et le site aightgenossen (pendant alémanique de rpZ), preuve s’il en est que malgré sa réputation de diva et son aversion pour l’exercice, Nas sait être disponible pour la presse spécialisée locale, j’apprécie. 21 h 25, le manager de Nas vient me dire que Nas n’est pas prêt, des 10 minutes initialement prévues on passe à 3 questions… Tant pis, je ferai avec… 21 h 35 c’est parti, première rencontre avec Nas, un rêve de gosse se réalise. Je prends gentiment place, Nas est cordial mais semble très fatigué, les effets du jet-lag se font ressentir. De mon côté je me dis « merde, j’ai que 3 questions, 3 questions… », il faut commencer, en choisir une… allez on y va avec repreZent finalement c’est assez logique.

Est-ce que tu penses qu’aujourd’hui le terme repreZent est toujours aussi significatif qu’à l’époque d’illmatic ?
Non… à l’époque tout le monde utilisait ce terme, il avait vraiment sa place dans le mouvement Hiphop et signifiait quelque chose de très fort. Aujourd’hui le mot est devenu un peu désuet si tu vois ce que je veux dire…

Est-ce que tu te souviens de ta première rencontre avec le Hiphop ?
Je dirais en 1979 ou peut-être 1978… mais je n’étais pas conscient de ce que j’entendais…

Le premier son qui t’a vraiment marqué ?
Il y en a tellement… Il y a ce son, mais là je n’arrive plus à te dire de qui il était… peut-être bien Kurtis Blow… sinon, Melle Mel and The Furious Five… The Message… Je n’arrive pas vraiment à te dire là exactement lequel c’était, mais c’est une très bonne question…

Comment est-ce que tu définirais le mot Hiphop ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
C’est quelque chose qui a toujours été là, c’est la musique de la jeune génération… tout mon respect va à Afrika Bambaata qui a été là pour réunir les éléments nécessaires à son éclosion, et dès lors ça ne finit plus de grandir, c’est devenu universel.

Voilà, les 3 questions sont posées, mais on ne peut pas s’arrêter là… Nas semble à l’écoute, je continue…

Qu’est-ce que le Hiphop t’a apporté, personnellement ?
Il a apporté le monde dans ma vie, m’a permis de voyager dans des endroits dont j’ignorais jusqu’à l’existence… et quand je me retrouve dans ce genre d’endroits je suis vraiment heureux d’y être, de pouvoir ainsi découvrir le monde, de voir que le public comprends ce que je dis, que ma musique leur parle, qu’il se passe quelque chose entre nous. Finalement je dirais que le Hiphop a rendu le monde plus petit pour moi.

Que pourrais-tu souhaiter au Hiphop si tu devais lui écrire une carte de voeux ?
100 ans de plus !

C’est fini, j’ai pu gratter 2 questions en plus… je suis un peu déçu, je rêvais de parler de l’évolution du rap et du Hiphop pendant des heures, mais je réalise aussi que dans moins de 20 minutes l’artiste sera sur scène, bon vite avant de partir une photo souvenir… et là la magie du « off » agit, Nas commence à me parler de mon sweat « repreZentati » (clique pour en commander un…), il adore, demande d’où ça vient… Je lui explique que c’est du « fait maison », il apprécie, j’apprécie et lui en promet un. C’est fini, au revoir merci et bon concert !
En repartant son manager vient vers moi, me demande mes coordonnées, me reparle du sweat qui a vraiment plu à Nas, je lui en enverra un, promis. Salutations, il repart non sans oublier d’embarquer un bon paquet de stickers repreZentati… Je pars rejoindre le public pour le live qui va débuter, je n’attends rien de spécial de ce concert, je veux juste profiter de la vibe.
Nas arrive, configuration « de base +1 » à savoir un dj et un batteur. Il est donc seul sur scène, aucun backer, c’est aussi ça un mc. Le show est carré, précis… presque un peu trop à mon goût, ça manque un peu de spontanéité et d’imperfections… jamais contents ces vieux amateurs de rap. Mais Nas fait le taff, tout son répertoire y passe, presque 1h30 d’enchaînements de classics, il faut avouer qu’on ne peut pas non plus trop se plaindre. En tout cas, les premiers rangs ont l’air d’apprécier, je me tiens un peu en retrait… plus l’âge de sauter pendant 1h, alors j’en profite, discute avec les gens croisés sur place, j’apprécie tout simplement ce moment, je redescends sur terre, je peux tracer Nas de ma liste… « ça, c’est fait » comme on dit.

Mr Seavers