L'Interview Des Psy4 Au Festi'Neuch

Cette fois c’est aux Psy4 que repreZent a tendu son micro avant leur concert au Festi’Neuch. Concert qui comme c’est leur habitude a su parfaitement ravir leurs fans qui s’étaient donné rendez-vous en nombre sous le chapiteau. Mais avant cela, ils ont répondu à nos questions pour une interview exclusivement centrée sur le Hiphop, dans la droite lignée de ce qu’on a fait avec Nas et Orelsan.

 

Est-ce que vous vous souvenez de votre première rencontre avec le Hiphop ?
Soprano : La première fois c’est compliqué, je crois que la première fois qu’il m’a donné envie de le rencontrer c’était après avoir vu Kriss Kross à la télé. Je me souviens bien, on était tout petit et on se disait « putain ces Américains ils ont du style », ils avaient le même âge que nous et après on a commencé à se renseigner, à poser des questions vu qu’on a pas mal passé de temps avec des mecs plus âgés, surtout des djs, donc c’est là qu’on a vraiment commencé à connaître tout ce qu’était les Rakim, Bambaata.. Tout ce qu’était le Hiphop. Mais c’est grâce à Kriss Kross.
Alonzo : Le Hiphop on l’a rencontré dans le début des années 90… on peut même dire Ministère A.M.E.R.
Vincenzo : La même chose…
Soprano : On a tout dit pour toi !
Vincenzo : En fait je l’ai rencontré à la télé.

Le premier morceau de rap qui vous a touché ?
Vincenzo : « Doggystyle » de Snoop Doggy Dogg parce qu’il prenait la vie comme j’aime la prendre…
Alonzo : Moi c’est Kriss Kross, « Jump »… ils avaient un charisme et un style fou dans le clip et surtout ils étaient super jeunes, ils me faisaient rêver.
Soprano : « J’appuie sur la gâchette » de NTM. Il m’avait vraiment marqué celui-là, j’étais tout petit… je ne connaissais pas encore bien le Hiphop, j’ai découvert par la télé… Ça te marque quand t’es jeune, la violence des images, la violence des mots… parler de suicide comme ça…

Que veut dire le mot Hiphop pour vous, qu’est-ce que cela signifie ?
Vincenzo : Pour moi c’est le rassemblement de plusieurs arts, des plusieurs disciplines qui font beaucoup de bien dans la vie.
Alonzo : C’est un style de vie pour moi, le Hiphop pour moi c’est un style de vie tout simplement.
Soprano : Pour moi c’est Peace, Love, Unity et Havin’ Fun. C’est ce qui pour moi définit le mieux le Hiphop.

Comment avez-vous vu grandir le Hiphop ?
Vincenzo : Bien, bien… Avec des étapes comme dans la vie… jeunesse, adolescence, adulte, sagesse…
Alonzo : Moi je trouve que c’est une des musiques les plus fortes de sa génération, même du paysage de la musique en général parce qu’il perdure. Je ne pense pas qu’il va s’arrêter un jour. Je me souviens que mes grands frères quand j’ai commencé à en faire à 12-13 ans ils comparaient ça à la mode des boys band… Ils me disaient que tout s’arrêterait dans 2-3 ans et aujourd’hui ils me demandent des places de concerts pour y venir avec leurs enfants. Pour moi c’est la meilleure des réponses.
Soprano : Moi c’est un peu différent parce qu’avant même de faire du Hiphop je voulais faire de la musique. Mais je l’ai vu grossir avec la culture, la société et aujourd’hui ce que j’aime bien c’est qu’il y en a pour tout le monde. Tu trouves du rap pour les amoureux des mots, pour les amateurs de technique et si tu veux des morceaux pour la famille tu en trouves, ou des trucs très durs tu en as aussi. C’est ce que moi j’aime dans cette évolution, c’est justement qu’il y en a pour tout le monde. Il y a plus toutes ces cases qui t’enfermaient, y’en a pour tout le monde et tout le monde peut se lâcher donc c’est ce côté-là que j’aime.

Qu’est-ce que le Hiphop a apporté dans vos vies ?
Vincenzo : Dans ma vie beaucoup de folie… (rire général suite à sa déclaration sur Doggystyle). Mais c’est surtout le côté direct, le côté social, le côté jme prends pas la tête.
Alonzo : Le Hiphop m’a apporté l’équilibre et surtout il m’a canalisé parce que sans le Hiphop je ne sais vraiment pas quel chemin j’aurais pris… je n’étais pas fort à l’école et je viens des quartiers où il y a beaucoup de tentations. Le Hiphop m’a très vite fait sortir d’un engrenage malsain.
Soprano : Moi franchement le Hiphop m’a donné une philosophie de vie… les premières phrases que j’ai aimées dans le Hiphop c’est Peace, Love, Unity et Havin’ Fun… c’est totalement ma philosophie de vie, réunir les gens.

L’interview est pour repreZent.ch, du coup j’ai envie de vous demander si vous pensez que ce mot a encore lieu d’être en 2013…
Vincenzo : Ca dépend comment tu l’interprètes… parce qu’à la base tu vas représenter tes potes, ton quartier, ta ville… mais avec les nouvelles technologies tu peux même représenter un mec du Japon que tu connais même pas… Donc ça veut toujours dire quelque chose, mais en même temps plus vraiment.
Alonzo : Moi je pense que ça veut plus rien dire… non, mais voilà, à un moment donné, nous on est des gens qui sommes rentrés dans le Hiphop par passion… aujourd’hui… je ne veux pas rentrer dans les détails, mais voilà quoi.
Soprano : Ca dépend dans quel sens… quand je vois des gens venir me dire que lorsqu’ils me voient à la télé ils se reconnaissent je me dis que je les représente dans ce que je dis… donc je pense que oui…

Et pour terminer, si vous êtes invité à son anniversaire, qu’est-ce que vous pouvez souhaiter au Hiphop pour le futur ?
Vincenzo : Qu’il n’arrête pas de m’enjailler…
Alonzo : Alors déjà je viendrais à son anniversaire avec un pantalon à l’envers pour la dédicace à Kriss Kross et je lui souhaiterais longue vie.
Soprano : C’est ça, longue vie ! Que les enfants des enfants des enfants des enfants de nos enfants puissent connaître ce mouvement et cette mentalité.