L'Interview de U-God

C’est à U-God que repreZent a tendu son micro lors de sa venue avec le Wu Tang au Royal Arena, l’occasion pour lui de nous dire quelques mots sur son histoire avec le Hiphop et ce qu’il représente pour lui.

 

 

 

 

 

Est-ce que tu te souviens de ta première rencontre avec le Hiphop ?
Oui. Je crois que j’avais neuf ans. J’étais vraiment jeune. Mon oncle me rapportait des cassettes de Hiphop. Le copain de ma mère également. C’est comme ça que j’ai rencontré le Hiphop.

Quel était le premier morceau de rap qui t’a ému ?
C’était des potes qui rappaient dans mon quartier. Je suis un être Hiphop différent. J’étais à New York quand le Hiphop est né. J’ai grandi dans le truc. C’était une époque différente. Il faut vraiment que j’écrive un livre sur toutes ces histoires que j’ai vécues. J’ai grandi dans une époque pendant laquelle tu pouvais ouvrir la fenêtre de chez toi et entendre du rap et voir des gens faire du break dans la rue. J’ai grandi dans l’âge d’or du Hiphop.

Du coup, comment vois-tu l’évolution du Hiphop ?
L’évolution est géniale. Avant il y avait une petite partie des gens qu’il le pratiquait. Et c’était notre musique, c’était un peu la musique des noirs. Les blancs ne l’écoutaient même pas. C’était notre truc. On avait nos propres danses. Notre propre truc. Puis, le Hiphop s’est étendu de plus en plus. C’est devenu une norme. C’est devenu plus qu’une musique de New York. Le Hiphop a voyagé partout aux USA. Tout le monde avait de l’amour pour le Hiphop. C’était notre truc et ça l’est toujours. Mais maintenant c’est un mouvement mondial.

Est-ce que tu l’aimes toujours malgré cette évolution ?
Je resterai Hiphop jusqu’à ma mort. Je suis un musicien. Je mange, je vis, je respire Hiphop. Ce n’est pas les conneries qui vont m’arrêter.

Qu’est-ce que le Hiphop a apporté à ta vie ?
Il a nourri ma famille, il m’a empêché d’aller en prison pour le reste de ma vie, il m’a empêché de faire des conneries. Quand t’es jeune et que tu grandis dans le ghetto, tu as l’impression que c’est normal de te balader avec un flingue, de voir des gens faire des folies. Puis tu grandis, tu voyages, tu apprends et tu te dis finalement « attends une minute, mais putain à quoi je pensais ! ». J’avais un flingue sur moi entre l’âge de 14 ans et de 22 ans. Tous les jours. New York était vraiment difficile. Au point que le simple fait de porter quelque chose pouvait engendrer ta mort.

Le Hiphop t’a sauvé !
Exactement.

Est-ce que le terme RepreZent signifie toujours quelque chose pour toi de nos jours ?
Je repreZenterai toujours. Quand je suis sur scène, quand j’arrive quelque part, quand je te parle, je repreZente. Je te parle en ce moment, je donne tout, je repreZente. Je suis toujours jeune, je me balade dans le coin, peut-être que je te drague un peu (NDLR: s’adressant à Sophia), mais je repreZente toujours bébé, c’est ce que je fais.

Est-ce que ce terme a toujours une signification dans la culture de nos jours ?
Je ne sais pas. En tout cas, moi, je l’ai toujours avec moi.

Mon petit doigt m’a dit que tu adores le jazz, est-ce que tu essayes de l’intégrer dans la vibe Wu-Tang ?

Sur mon nouvel album, « The Keynote Speaker », cette vibe est présente.

On vient de fêter les 40 ans du Hiphop, qu’est-ce que tu souhaites au Hiphop pour les 40 prochaines années ?
J’espère juste qu’on pourra laisser la musique respirer. Je sais que l’argent joue un grand rôle, mais elle doit respirer. Si l’on entend toujours le même type de gens à la radio, le Hiphop n’ira pas très loin. L’évolution sera bloquée. Les compagnies qui sont focalisées sur l’argent doivent comprendre que sans des gens comme nous, sans des opinions différentes dans l’industrie de la musique, il y aura qu’une seule position. Et les gens n’aiment pas ceci par rapport à la musique. Il faut qu’elle soit universelle. Si tu es un label et que tu arrives avec quelque chose d’universel, tu dois RepréZenter ce que tu es.