L'interview de Talib Kweli

repreZent a vécu un réel parcours du combattant pour décrocher quelques minutes avec Talib Kweli au Touch The Air Festival. Après avoir reçu un refus « définitif » d’interview pour tous les journalistes présents, on s’est presque résigné à se contenter de son excellent set. Mais ceci serait sous-estimer notre sixième sens. Le jour de l’interview, l’orage a grondé comme jamais à Touch The Air. Trempé et musicalement rassasié, on a eu le pressentiment qu’il fallait aller se réfugier dans le petit bus faisant office de bureau de presse pour trouver un peu de chaleur et nulle part ailleurs. C’est alors que la responsable presse du festival arrive et nous dit que le rappeur était finalement d’accord de nous recevoir, mais qu’on ne pourrait que lui poser quatre questions par média. Mitigé entre le réjouissement de le rencontrer et la déception d’avoir si peu de temps avec lui, on s’est fait trimbaler comme du bétail entre différents endroits du backstage pour finalement terminer dans la loge de Talib Kweli. Fidèle à l’info donné, il a effectivement laissé les journalistes leur poser que quatre questions chacun. Mais, chez RepreZent, on est malin. Lorsqu’il a vu le t-shirt de son album « Gutter Rainbow » sur notre torse, il nous a gardé pour la fin et nous a consacré un peu plus de temps. Malheureusement, cette interview reste une interview expresse que nous avons du faire avec un quotidien national gratuit et ses questions tellement ridicules qu’on vous épargnera leur affront (à moins que vous teniez vraiment à savoir quand Talib Kweli dit les plus de gros mots)… Mais bon, c’est mieux que rien !

Parle-nous de tes projets futurs. L’album annoncé de BlackStar, ta collaboration avec Madlib et ton prochain album solo « Prisoner of Conscious ».
On a travaillé sur quelques morceaux, mais aucun album de Black Star ne va sortir prochainement.

Que penses-tu du mélange entre musique électronique et hiphop dans un festival ?
Pourquoi pas ! Faut me donner un peu des thunes de Skrillex. Faut lui dire de me contacter. J’ai fait un moreau avec lui récemment. Mais je ne me souviens plus du titre, je ne l’ai même pas écouté.

Tu as fait beaucoup de collaboration avec des artistes comme Norah Jones, Justin Timberlake… des artistes avec qui l’on ne s’attend pas de te voir travailler. Comment s’est passé le mélange entre ton univers musical et le leur ?
Certaines choses sont différentes, mais on s’est focalisé sur nos similarités. Les gens qui aiment la musique peuvent toujours trouver des similarités. On gravite autour de cela et ça fait un bon titre !

Sur l’album de BlackStar, l’intro commence avec la phrase suivante « We feel that we have a responsibility to shine the light into the darkness » (« nous ressentons la responsabilité d’éclairer les ténèbres »). Est-ce que tu penses que cette mission a été accomplie ?
Oui. Oui. Oui. Mission accomplie !

Quel est le futur du hiphop ?
Le futur du hiphop est le futur des gens. Là où les gens iront, le hiphop ira, comme toute sorte d’art.

Ton nom, Talib, signifie « étudiant ». Est-ce que cette signification a un impact sur ta vision de la vie ?
Oui. Je suis un éternel étudiant. J’étudie les gens, les choses, les endroits.

Et tu tentes d’enseigner, comme on peut parfois le voir sur Twitter…
Ce n’est pas de l’enseignement, je modère juste des discussions.

« Gutter Rainbow » a tout d’abord été publié sous le format digital, est-ce que tu penses que c’est le futur de la musique, qu’il n’y aura plus de vinyle ni de CD ?
Les vinyles sont associés à notre culture, c’est un instrument de nos jours. Les CD sont une mauvaise technologie…

La dernière fois que tu es passé à Frauenfeld, tu as arrêté le show avant sa fin car le concert d’à côté avait commencé et il y avait trop de bruit.
Oui, j’étais vraiment fâché. C’était Cypress Hill sur l’autre scène !

Est-ce que c’est quelque chose que tu avais réellement besoin de faire ?
C’était une faute de la production. J’ai fait un festival plus tard avec Cypress Hill et à cause de cela, ils m’ont donné la moitié de leur set ! C’est mes potes !

« Idle Warship » est un album très différent de tes autres projets. Comment est-ce que tu te produis sur scène avec tes sons si différents ?
Je deviens un personnage. Quand je fais du hiphop, je suis très proche de ma personnalité hors scène. Avec « Idle Warship », je peux être quelqu’un d’autre !

Quelle est ta définition du terme « RepreZent » ?
Tu représentes ! Mettre les choses en avant !