L'Interview de Gavlyn

La dernière édition du Royal Arena est déjà bien loin, mais repreZent continue de faire vivre son souvenir en vous proposant une dernière salve d’interviews réalisées sur place. Honneur aux dames pour cette deuxième session puisque c’est la jeune Californienne Gavlyn qui ouvre les feux, en attendant Yelawolf, Nemir, U-God et Common.

 

 

Est-ce que tu te souviens de ta première rencontre avec le Hiphop ?
Quand j’étais enfant j’aimais le rap, mais j’écoutais plus de rock ‘n’ roll parce que c’est ce que ma mère aimait. J’ai commencé à écouter plus sérieusement du rap quand j’avais 15 ans.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire du rap ?
Honnêtement, j’ai toujours voulu faire de la musique quand j’étais enfant. J’ai participé à de nombreux spectacles. J’ai toujours voulu chanter. Le rap est arrivé dans ma vie de manière spontanée quand mes amis m’ont suggéré d’essayer.

Qu’est-ce que le Hiphop signifie pour toi ?
Le Hiphop signifie beaucoup de choses pour moi. C’est quelque chose de très amusant à faire. J’adore m’exprimer avec des morceaux qui ont des énergies différentes. C’est définitivement ma thérapie.

Est-ce que tu as pu constater une évolution dans la culture Hiphop depuis que tu l’écoutes ?
Oui clairement et ce n’est pas forcément une mauvaise chose, c’est juste un petit changement. Il y avait beaucoup plus de styles différents, on portait plus d’attention aux paroles. On porte toujours de l’attention aux paroles, mais beaucoup moins qu’avant. Les beats ont beaucoup changé. Je pense que le rap a évolué vers une meilleure qualité. Tout en gardant ses racines.

Qu’est-ce que le Hiphop a apporté à ta vie ?
Le Hiphop m’a apporté le bonheur, de l’aide et de la confiance en moi

Est-ce que tu penses que le terme repreZent signifie toujours quelque chose aujourd’hui ?
Oui clairement. De nos jours, les rappeurs repreZentent toujours le lieu d’où ils viennent, la musique qu’ils font et les gens qui fréquentent.

Qu’est-ce que cela veut dire pour toi ?
Cela veut dire que, peu importe d’où tu viens, peu importe de quoi tu fais partie, tu dois le montrer. Il faut montrer aux gens d’où tu viens et leur faire comprendre que tu es fière de cela. repreZent, pour moi, c’est montrer aux gens d’où tu viens, qui tu es.

On vient de célébrer les 40 ans du Hiphop. Qu’est-ce que tu souhaites au Hiphop pour les 40 prochaines années ?
De devenir intemporel et éternel. Parce que ce n’est pas encore le cas. Je suis encore jeune, je ne suis pas en train de dire que je sais tout. Je sais le peu que je sais. Mais ce que je veux dire c’est que le Hiphop est toujours en train de grandir et qu’il a déjà grandi et dans des directions très différentes. Il y a une nouvelle génération de rappeurs pour mener une nouvelle génération. Par rapport au jazz, au rock ‘n’ roll ou au blues, qui sont des styles musicaux intemporels, qui sont là depuis toujours, le Hiphop n’est pas là depuis très longtemps.

À ton avis, de quoi le hip-hop a-t-il besoin pour devenir intemporel ?
C’est une bonne question. Honnêtement, je ne sais pas. Le Hiphop a tellement de façon de rejoindre différents styles. Il est passé de l’âge d’or à la trap, au dubstep… Je ne sais pas vraiment ce qui lui manque puisqu’il est toujours en train de grandir. Je ne sais pas ce qu’il va devenir, j’espère juste que cela sera bien.

Que penses-tu de la place de la femme dans le Hiphop ?
C’est cool. Évidemment certaines d’entre elles se sont toujours fixées sur leur physique, sur l’image qu’elles projettent. Je ne veux blesser personne, mais certaines d’entre elles sont vraiment meilleures que certains rappeurs de l’époque.

Est-ce que tu te souviens de la première rime que tu as écrit et dont tu étais fière ?
Je pense que c’est « Habit that you blame ». C’est la première punchline un peu intelligente que j’ai faite. C’est même la première chanson que je n’ai jamais écrite.

Est-ce que tu peux nous parler de ton prochain projet ?
Mon troisième album sort cette année. Il s’appelle « Modest Confidence ». Il est quelque peu différent des précédents albums. Il y a quelques beats boom bap dessus. Mais il n’y a pas que ça, j’essaie quelque chose de nouveau, de plus accessible sans pour autant avoir des instrumentaux ultras commerciaux. Je suis toujours moi-même dessus. Vous pourrez voir une évolution, mais ça reste un album très personnel. Il parle beaucoup du fait que j’ai toujours été quelqu’un de très timide, je le suis d’ailleurs toujours, tout en ayant un côté où j’ai plus confiance en moi. C’est très profond et personnel, j’espère que cela veut dire quelque chose (Rires).

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Photo : Nico pour aiiight.fr/