La Chronique D'Un Jeunot

Après plus de trente ans, le hip-hop est aujourd’hui plus décrié que jamais. Un débat gronde dans les clubs underground, des voix se font entendre dans les soirées. Le hip-hop perd son essence, ce qui l’a fait durant toutes ces années.

Tout mouvement évolue, et c’est bien d’évolution dont nous parlons. À son commencement, il servait de porte-voix aux militants des droits afro-américains. Il a ensuite évolué pour servir de porte-voix à tous ceux qui avaient quelque chose à dire. Puis il a pris le virage que nous connaissons : devenir une musique populaire. Car le but de ce mouvement n’était-il pas d’entrer dans tous les foyers ? De permettre à tous ceux qui le voulaient (et qui pouvaient surtout) de délivrer leur message ?

Qui suis-je donc pour dire quelles directions doit prendre le hip-hop ou lesquelles ne pas prendre ? Mais je peux constater que le hip-hop prend une direction tout public, une direction de grande écoute et surtout une direction commerciale. C’est ce qu’il est devenu ces dernières années : une véritable machine à fric, pour le bien des uns et le malheur des puristes. Pour le bien des jeunes qui apprécient plus ce hip-hop plus festif, commercial et le malheur de ceux qui ne veulent pas de ce changement.

L’on entend de plus en plus de rappeurs faire des collaborations avec des artistes house ou pop. Cela n’avait jamais vraiment dérangé par le passé, car le contenu était le même, mais la forme différente. Aujourd’hui la forme a changé elle aussi. Mais est-ce mal le changement ? Est-ce mal d’avoir transformé une musique que certains qualifiaient de « musique de racaille » (honte à eux) en une musique écoutée par des mères de famille ?

Je ne prends aucun parti, je tente juste de soulever cette question qui pilonne mon esprit depuis que ce débat est ouvert. Pour certains David Guetta a pourri le hip-hop, pour d’autres il l’a fait évoluer, comme il l’avait fait auparavant (du jazz à la soul et de la soul au rap). Nous devrions être contents que cette musique, qui est la nôtre amoureux de ce genre depuis des années, soit enfin reconnue. Que ses protagonistes ne soient plus traités comme des terroristes, mais comme de véritables vedettes à part entière.

Ma question se pose peut-être un peu plus en question de société, une question qui pourrait être pour tous les aspects de notre vie. Le hip-hop était-il vraiment mieux avant ? Le hip-hop s’est-il transformé en hip-pop ?
Voilà, c’est dit. Le débat est lancé et nous en sommes tous les acteurs…

Le Baron