Itw : The Procussions

The Procussions, talentueux groupe undeground, sera en concert le 28 mars 2013 à l’Ebullition de Bulle. repreZent en a profité pour papoter avec le groupe. Vous trouverez la v.o de l’interview en deuxième partie de l’article.

 

 

 

 

 

 

Vous avez fait parti des groupes qui ont fait la première partie de groupes comme A Tribe Called Quest et The Roots. Est-ce que vous avez l’impression d’être des héritiers du movement jazz/hiphop ?
Pas vraiment non. Nous disposons d’un large éventail d’influences musicales. Le jazz est bien présent dans nos albums, mais il y a aussi le rock, le classique, la musique électronique, la pop, etc.
J’ai l’impression qu’une fois qu’on vous met l’étiquette «jazz / hip-hop» vous perdez votre capacité à être multidimensionnel. Ceci peut fonctionner pour des raisons de marketing, mais ceci a ses limites en ce qui concerne l’aspect musical. Je pense que ce que les gens entendent n’est pas nécessairement «jazz / hip-hop», mais une réminiscence d’une légère «ère» dans le Hip Hop, qui a peut-être été plus musicalement varié.

Il y a eu beaucoup de changements dans la composition du groupe à travers les années. Comment ceci a affecté la créativité des Procussions ?
Je pense que le temps joue un rôle plus important que nos compositions. Stro et I (MJ Medeiros) avons fait de la musique ensemble, collectivement et individuellement, depuis 1998. Nous étions des enfants à l’époque. Tout au long de notre carrière, nous avons non seulement grandit de façon créative en tant que groupe, mais aussi individuellement comme des hommes. Ce qu’on apporte à la table maintenant est beaucoup plus pointu que nos efforts passés.

En 2007, vous êtes les deux (M. J. Medeiros et Stro Elliot) allés vers des chemins différents pour poursuivre votre carrière en solo. Ensuite, vous décidez de vous réunir et d’enregistrer un nouvel album.
Stro et moi-même avons continué à travailler ensemble depuis 2007, mais ceci a été davantage axé sur la production musicale. Stro a produit mon deuxième album «Enemies Apples Apples amis», mon EP «Pale Blue Dot», et nous avons travaillé ensemble sur mon dernier album, «Saudade». Donc nous sommes restés connectés tout au long de nos efforts en solo. Ce qui rend The Procussions différent, et la raison pour laquelle nous nous sommes réunis, c’est l’énergie, à la fois sur disque et sur scène. Il y a certaines choses que seul The Procussions peut faire, on laisse le reste pour nos projets solos.

En France et en Suisse, vous êtes aussi connu pour votre collaboration avec le groupe Hocus Pocus. Comment s’est passée la collaboration avec la scène française ?
Nous avons été impliqués dans la scène française depuis 2003. Nous avons un profond respect et amour pour ce pays, et pas seulement pour son Hip Hop. De plus, nous avons pu en tirer autant que ce qu’on a investi dedans. Je pense que la France nous a appris quelque chose que nous ne pouvons pas apprendre aux États-Unis, c’est la raison pour laquelle nous y retournons.

Mr. J. Medeiros, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le titre « Constance » ? Si je ne me trompe pas, c’est une chanson qui parle de traite des êtres humains et de la pornographie sur Internet.
Le problème de la maltraitance des enfants et de l’exploitation sexuelle n’est pas nouveau. Chaque génération doit faire face à la responsabilité d’en être conscient. Et nous espérons qu’ils aient également l’ambition de briser le cercle. J’ai écrit «Constance» en 2004 comme un moyen de lutter contre ma propre ignorance du sujet, de le rendre public, et tenter de sensibiliser le public à la seule sphère de l’influence que j’ai… le Hip Hop underground. Au début, je n’ai écrit que sur la pornographie juvénile. Je ne connaissais pas la gravité de l’industrie de l’esclavage sexuel. C’est seulement après que j’ai écrit la chanson que j’ai commencé à ouvrir les yeux. «Constance» a vraiment soigné ma propre ignorance.

Est-ce que la campagne « I Am Constance » a eu l’impact que vous avez imaginé qu’il aurait ?
Oui, je ne voulais pas commencer un mouvement énorme. Je ne voulais pas lier cette problématique à ma musique dans un but de stratégie marketing. C’est pour cela que j’ai fait les choses simplement: de la sensibilisation dans le petit cercle dans lequel j’étais. La seule chose pour laquelle je n’étais pas préparé était le nombre de lettres, e-mails et messages que j’ai reçus (et continuent de recevoir) de personnes qui ont vécu un abus sexuel. Pour dire vrai, que nous choisissions de le reconnaître ou pas, l’abus sexuel est une épidémie.

Est-ce que vous pensez que le Hip Hop a pour mission de parler de questions relatives aux droits de l’homme, ou d’une manière plus générale, que le hip-hop a pour mission d’être un mouvement conscient ?
Il ne doit pas l’être, mais il peut être un bon moyen, un bon style de musique pour en parler.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos projets futurs ?
En ce moment nous nous concentrons sur une chose et une seule chose: notre nouvel album! Notre album éponyme devrait sortir bientôt!

Info et billet : www.ebull.ch

You were one of The Roots’, A Tribe Called Quest and De La Soul’s opening act. Do you feel like you’re the inheritor of this jazz/hiphop movement ?
Not really no. We have a wide range of musical influences. Jazz is definitely present in our albums, but so is rock, classical, electronic, pop, etc. I feel like, once you take on a label like “jazz/hiphop” you loose your ability to be multi-dimensional. It might work for marketing reasons- but its limiting for musical ones. I think what people hear is not necessarily “jazz/hiphop” but a slight reminiscence of an “era” in Hip Hop which may have been more musically diverse.

There was a lot of changes in the composition of the band through out the years. How did it affect the Procussions’ creativity ?
I think time played more of a role then our composition. Stro and I (Mr. J. Medeiros) have been making music together collectively and as individuals since 1998, we were kids. Throughout our career we’ve not only grown creatively as a group but also individually as men, what bring to the table now is a lot more focused then our past efforts.

In 2007, you both (Mr. J. Medeiros and Stro Elliot) went on separate ways to pursue your solo careers. Then you decide to reunite and record a new album. Why ? Did your solo careers influence the vibe of the new album ?
Stro and I have continued to work together since 2007, but it was focused more on musical production. Stro produced my sophomore album “Friends Enemies Apples Apples”, my EP “Pale Blue Dot”, and we worked together on my latest album, “Saudade”. So we’ve stayed connected throughout our solo endeavors. What makes The Procussions different, and the reason why we reunited, is the energy- both on record and on stage. There are certain things only The Procussions can do, the rest we save for solo projects.

In France and Switzerland, you’re also know for your collaboration with the hiphop/jazz band Hocus Pocus. How was it to collaborate with HipHop’s French scene ?
We’ve been in the French scene since 2003. We have a deep respect and love for this country, not just it’s Hip Hop, and we’ve gotten as much out of it as we put in. I think France has taught us something we can’t learn in the US, it’s the reason we keep going back.

Mr. J. Medeiros, can you tell us a little bit more about “Constance” song ? If I’m right, it’s the Hip Hop song about human trafficking and internet pornography.
The issue of child abuse and sexual exploitation isn’t new and every generation is faced with the responsibility of being aware of it- and hopefully with an ambition to break the cycle. I wrote “Constance” in 2004 as a way to fight my own ignorance of the subject, to make it public, and attempt to raise awareness in the only sphere of I have influence in…Underground Hip Hop. At first I was only writing about child pornography, I didn’t know how deep the sex-slave industry went. Only after I wrote the song did I start to open my eyes…truly, “Constance” helped my own ignorance.

Did the I Am Constance Campaign had the impact you imagined it would have ?
Yes, I wasn’t trying to start a huge non-profit or a huge movement. I didn’t want to tie myself to the issue as a marketing ploy for my music. I kept it simple- raise awareness in the small circle I was in. What I wasn’t prepared for was how many letters/emails/posts I received (and continue to receive) from people who experienced sexual abuse. The flat out truth, whether we choose to recognize it our not, is sexual-abuse is an epidemic.

Does you think Hip Hop have the mission to talk about human rights issues, or in a more general way, does hip hop have the mission to be a conscious movement ?
It’s doesn’t have to no, but it may be the most useful genre to do it in.

Can you tell us a little bit more about your future projects ?
Right now we are focused on one thing and one thing only- our new album! Our self titled album should be out soon!

par Sophia