itw: Aurélie Djee

Pour terminer la semaine, repreZent vous propose une interview d’Aurélie ‘Djee réalisée par Skywalk, on vous invite à le lire attentivement, car à la fin on vous pose une question pour vous faire gagner quelques cds de son MVP.

repreZent : Présentations ?
Aurélie ‘Djee : Donc voilà, Aurélie’Djee aussi connue sous “Djee”. Ca doit faire une dizaine d’années que j’ai écrit et enregistré mon premier freestyle. J’suis entre autres apparue sur beaucoup de mixtapes et albums, jusqu’à la sortie actuelle de mon projet indépendant : “MVP”, paru en juin 2011. Ce cd, c’est l’aboutissement d’une partie de c’que j’ai vécu à travers le dehors, le studio et la scène et pour moi c’est aussi la preuve que quand on fait quelque chose avec détermination et conviction, le rendu est souvent bon. En gros, pour ceux qui se poseraient la question, c’est un délire que j’ai transformé en un produit de qualité. Ce n’est pas un plan pour être en tête du rap jeu [rires]. Nan, en vrai, c’est juste le projet de l’année qui a tout déchiré [rires].

R : On sent l’influence US à l’écoute de ta mixtape .C’est ta principale source d’inspiration? Quelles sont les autres ?
AD : Vrai qu’y a plusieurs appellations tournées franglais, mais c’est surtout des coups de tête pour des noms de morceaux. Après l’influence US, elle est évidente dans le milieu hiphop, mais pas seulement. Perso, j’ai tout autant écouté du rap français et genevois.

R : Tu fais souvent référence au basket dans “M.V.P”. Quelle place occupe-t-il dans ta vie ?
AD : Alors en fait, tout a commencé quand j’ai vu Iverson dans une cassette. Il était gangster et super beau et voilà quoi [rires]. Nan, sérieux, on peut dire qu’au début j’ai plus été une joueuse qu’une artiste, dans le sens ou j’y consacrais plus de temps. Mais à l’heure actuelle, j’ai inversé la tendance.

R : Pas mal de références aux sapes également. Importantes pour toi ?
AD : A FOND ! T’en connais des gens (qui en ont les moyens niveaux accessibilité) qui ne prennent pas soin d’eux ? J’veux dire, c’est important de bien présenter, etc., et surtout être à l’aise. Mais j’fais en tout cas pas partie de la catégorie lèche-vitrine qui salive sur du Luis Vee, Gucci et autres marques que je n’ai pas les moyens de m’offrir. Au pire, j’chope de la contrefaçon. Sinon j’suis plus branchée Dassler 3bandes, jean slim, sweet adéquat, veste cintrée à capuche et le tour est joué.

R : Décris-moi ton processus d’écriture.
AD : Je n’ai pas vraiment de processus, ça vient quand ça vient. Il y a certains de mes couplets que j’ai écrits sur des morceaux que j’écoutais, c’est un peu chiant parce que la voix originale peut porter à confusion, mais après je termine sur une instru que je dégote ou que j’ai déjà. Sinon, version classique : j’ai un son, j’le fais tourner et je griffonne deux ,trois mots histoire d’avoir quelque chose pour continuer.

R : Dans la chronique, j’avais relevé quelques fois où tu te “confiais”. C’est dur pour toi de se “livrer »sur disque ?
AD : J’me souviens plus à quel titre tu faisais allusion, mais j’pense bien que c’est entre autres ce que le public recherche : les confessions de l’artiste, des anecdotes, le mode de vie, etc. pour s’identifier. Et dans mon cd, c’est surtout dans les titres “Geis…”, “Coup de pouce” et “Symbiose” que je me suis livrée plus intimement. Les autres morceaux, c’est plus par moments à travers des mots, des mesures. J’ai encore beaucoup à apprendre à ce niveau, mais je compte bien continuer de surprendre les gens.

R : L’exercice de la scène, comment tu le vis ?
AD : D’la balle. Pour moi, c’est le meilleur moment en tant qu’artiste. Partager sa musique et recevoir du public, c’est tout un art. C’est une sensation indescriptible tant qu’on ne l’a pas vécue. Y’a toujours des meilleures scènes que d’autres, mais j’veux dire, si les gens sont un minimum réceptif et que t’es un bon artiste de scène, c’est un pur plaisir. C’est un vrai sport parce que ça demande beaucoup de discipline, de concentration, d’application et de plaisir. Les grandes scènes, faut savoir les exploiter et pas avoir peur d’être convaincant quand t’es un artiste solo. Toute l’énergie qui s’y dégage provient d’une bonne entente entre artiste et dj. Avec Dj Nevahdie, on est une bonne team. On a fait des shows mémorables et on compte bien continuer sur cette voie.

R : Des artistes avec qui tu aimerais collaborer à l’avenir ?
AD : J’ai pas d’envie particulière… si une collabo doit se faire, ce sera au feeling.

R : Tes meilleurs souvenirs musicaux ?
AD : La première partie de Kery James à Neuchâtel, à la Case-à-Choc. Vraiment bonne ambiance. Le public présent est “on fire”. Big dédicace à Avny pour ça, merci. Et aussi, la première partie de Talib Kweli aux Docks à Lausanne. Juste de la folie. Un big show, des danseurs opérationnels et un public à fond. Mémorable ! Un autre concert que j’ai beaucoup apprécié et qui restera dans mes meilleurs souvenirs est mon concert (vernissage) qui a eu lieu à l’usine, à Genève, pour la sortie de mon cd en juin. J’ai eu l’opportunité d’inviter des jeunes de mon entourage (GeisPark) pour ma première partie et aussi de nombreux invités, mc’s et danseurs, pour m’accompagner sur scène. Inoubliable! Merci au programmateur pour ce geste (il se reconnaîtra 😉

R. Top 5 de tes mc’s/groupes favoris (En rap US et français).
AD: Weezy, The LOX , Tandem, Ideal J, Laury Hill

R : Ton avis sur le rap genevois ?
Pour moi Genève, c’est la ville Suisse qui a été la plus productive au niveau des sorties de mixtapes/albums par rapport au nombre de rappeurs. Et je ne dis pas ça parce que je viens d’ici, mais quand on compare aux autres villes, ailleurs y’a généralement que 2, 3 mc’s/groupes dont on entend parler qui sortent concrètement quelque chose, mais pas plus. A Genève, on occupe clairement le marché depuis de nombreuses années. Par contre, je trouve que certains mc’s genevois se contentent trop de vivre sur leur époque “âge d’or” d’y à 10 ans et se prennent trop au sérieux par rapport à ce qu’ils fournissent au public. J’écoute relativement ce qui se fait quelque que soit les générations, les quartiers et autres et y’a des bons produits comme du grand n’importe quoi ! Ce qui fait en tout cas plaisir, c’est de voir que les nouvelles générations continuent de suivre la cadence. Niveau crew, pour moi, “Marekage Streetz” et “Terrorime Mouvement” sont les deux plus grosses équipes que la Suisse romande ait connues, par rapport à leur activité, leur productivité (individuelle et collective) et surtout leur influence. Et pour finir, j’admire vraiment l’initiative qui s’est mise en place à Genève, niveau structure et encadrement, à savoir les deux labels en voie de développement, “Colors Records” et “Madness Management”. Ca ne peut qu’encourager les artistes et surtout rendre plus professionnelles les démarches auprès des distributeurs et promoteurs pour ce qui concerne les ventes d’albums ainsi que les concerts.

R : Petit test de “culture US” : Connais-tu la signification des mots, ou des surnoms qui suivent ?
Swagg : « Swaaaaaggggg ». Peu importe ton style, un mélange entre sappes/accessoires cainri et une touche personnelle.
Hoodies : Pull à capuche (le gris chiné, c’est le classic).
Tee : Pour dire t-shirt en cainri (mais le meilleur, c’est le ice tee migros).
Sneakers : Ce dans quoi j’ai dépensé le plus de thune ! Ma drogue : LES BASKETS. Et attention, toutes marques confondues : Adidas, Jordan, Nike, New balance, Reebok…la base quoi.
Caps : Casquette “New Era” et en ce moment c’est “Snapback Back” qu’on voit à tous les coins de rue.
NOLA : New-Orleans, Weezy.
Grillz : Un genre de dentier bling bling (Horrrriibbbllee).
Big Apple : La ville du Ground Zero, NYC.
Rock City :? Pas la moindre idée et j’voulais pas tricher sur google.

R : Et sinon, toujours “à la bourre” dans la vie Aurelie Djee ?
AD : C’est simple : les fois ou je suis arrivée à l’heure ou en avance quelque part, les gens me demandent si je suis malade ou au mieux ne sont pas là eux-mêmes… “Sorry 4 the Wait”.

R : Futurs projets ?
AD : Ouais, “Le projet Madness” avec Ikar, Face, Mr.Bil et Eriah. La sortie de l’album est prévue courant 2012. Des prods énormes, des très très bons titres. Ce projet fera beaucoup de bruit. Sinon à titre personnel, je continue de travailler et dès que quelque chose de bien sera terminé, je le publierais sur internet.

Quelles sont les 2 qualités d’Iverson selon Aurélie?
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