Interview des Scrambling Feet

DSC00953Petite rencontre avec le crew de Lausanne « Scrambling Feet » qui s’apprête à fêter leur 20 ans. A cette occasion, on a voulu faire un petit peu plus connaissance avec eux…

Dewitta : Tout d’abord, première question que tout le monde se pose, que signifie « Scrambling Feet »
John : Ca veut dire les pieds qui s’emmêlent.
Joze : En fait, c’est un nom qui existait déjà aux USA au départ.

D : Comment s’est formé le groupe ?
Awalk : Apparemment, on aurait donné le nom à Fafi, Eredia (petit frère à Fafi) ainsi qu’à moi, b-boy de Lausanne. Ensuite, Fafi et son frère ont dû partir à Londres en urgence, alors j’ai formé le groupe avec Manu. Ensuite, dans l’ordre, sont arrivés Skile, Oddrock, Peter, Nie Kid et Jozé. Fresh Rock de Renens a aussi fait parti du groupe.

D : Parlez-moi un peu du groupe, de qui est constitué le groupe à l’heure actuelle ?
D-say : Nous sommes 7 membres à l’heure actuelle.
Une partie des danseurs de la première génération ont soit arrêté la danse ou se sont dirigés dans d’autres disciplines comme par exemple la salsa. Certains sont maintenant djs ou beat-makeurs.
Dans le groupe, il y a eu Nice Kid qui est arrivé, puis Jozé et tout de suite Niko après, on peut dire qu’ils font tous partie de la première génération.
Pour la deuxième génération, il y a eu Mako et moi-même, ainsi que John en 2005. Les derniers sont arrivés cette année Miguel, Eddy et Steff.

D : Qui est le plus ancien du groupe à l’heure actuelle ?
En cœur : Papi Joze !
Eddy : C’est un ancêtre (rires)

D : Toujours actif ?
Joze : Très actif !
(rires général)
Eddy : Pas dans l’entrainement en tout cas (rires)
Joze : Plus autant qu’avant, c’est normal, mais je danse encore oui. Je monte maintenant aussi des spectacles, je crée des évènements avec Jds Events (www.jdsevents.ch), j’organise et fait des stages et organise des camps d’été pour les jeunes.

D : Comment faites-vous pour garder votre jeunesse, par exemple en intégrant des nouveaux membres?
Niko : Avec l’aloe & Vera !
John : Quand l’un devient trop vieux, on le remplace ! (rires)
Niko : On ne recrute pas des gens, ce n’est pas un casting !!! Ca se passe au feeling, on commence à danser avec des gens, on s’entend bien et ils intègrent le groupe naturellement. Là, on a juste eu de la chance que les derniers arrivés n’étaient pas trop vieux.
John : Si on a moyen d’entrainer des plus jeunes et faire perpétuer notre état d’esprit, c’est volontiers.
Eddy : Oui notre état d’esprit d’ouverture, on danse avec tout le monde, on est une famille !

D : Qu’est-ce que vous pensez de la danse hip hop à l’heure actuelle ?
D-say : Vive Youtube ! Non sérieusement, je trouve vraiment dommage que certains danseurs copient aujourd’hui le style des danseurs, et carrément leurs « phases ».
Eddy : En fait, il y a moins d’inspiration, moins de créativité. Il n’y a plus de recherche personnelle. C’est de plus en plus difficile de trouver des danseurs originaux qui ont leur propre identité. C’est plutôt des clones maintenant !

D : Quelles sont les différences qui vous divisent entre la nouvelle génération hip hop actuelle et vous?
John : Tous les styles de danse se sont sectorisés : il n’y a plus d’intérêt à Lausanne pour les différents styles de danse. Les gens se renferment que sur un style. A l’époque, les groupes étaient mélangés, il y avait des danseurs debout et des breakeurs dans le même groupe. C’est effectivement rare de retrouver ça aujourd’hui.

D : Comment a évolué le b-boying à Lausanne ?
Niko : Pas très vite, parce que la vieille génération n’as pas fait forcémment fait ce qu’il fallait pour qu’il y ait de la relève.
John : Ca sent le brocoli ! (rires), Non en vrai, pour ma part je confirme ce que Niko explique, expérience faite.
Niko : Il n’y a plus beaucoup d’engouement ! (rires)
Awalk : A l’époque, il n’y avait pas assez d’échanges, trop individualistes, les jeunes n’étaient pas pris en charge par les anciens. C’était chacun pour soi à l’entraînement.
Même pour le partage des vidéos, c’était tellement rare d’en avoir de la part des anciens, que lorsqu’ils s’en procuraient, ils ne partageaient pas avec n’importe qui. Voilà pourquoi il y a eu des freinages pour les échanges entre danseurs.

D : Depuis combien d’année êtes-vous présents sur la scène hip hop ?
Niko : Depuis maintenant 20 ans, plus précisément depuis 1989.

D : Qu’est ce qui fait votre force après autant d’années ?
Steff : Nous sommes ouverts à tout !
John : On va dire l’état d’esprit de famille. En gros, on n’a pas été créé comme une Dream Team, comme des personnes qui se mettent ensemble pour faire une bonne équipe, on est juste des potes !

D : Les moments les plus forts du groupe ?
Niko : Sans hésiter le Battle Of The Year International en Allemagne en 2000, le groupe est arrivé 3ème.
John : Le show pour l’entreprise Sun Store et Piagio !!! (rire général, on ne veut pas en savoir plus)
Steff : Sun Store aussi sans hésiter !
D-say : L’Oréal à Zürich pour le défilé de 2003
Joze : Ha oui !!!!
D-say : L’event Quicksilver à Zürich, le Battle of the year 2000 en Allemagne avec toutes les générations confondues et avec invités le crew Tuff Kid de Basel City Attack.
John : Tous les moments passés ensemble (Bisous à son crew)

D : Il parait que vous avez un anniversaire de prévu donc… Dites – nous en plus ?
Niko : C’est le 5 décembre à 18h00 à la grande salle de Vennes à Lausanne ! Notre anniversaire, les 20 ans du crew.
Joze : C’est l’occasion de se rencontrer anciens et nouveaux, La possibilité de réunir le plus de danseurs possibles qui ont pu nous croiser pendant ces 20 ans.
John : Cercles et battles à volonté, mais pas dans un esprit de compétition attention !

D : Où en êtes-vous maintenant ? Des projets ?
John : Faire des concours, si l’occasion se présente, faire des créations.
Eddy : Ce serait avec le groupe KFM d’Aigle, faire des battles avec eux.
Joze : Le festival « Au-delà des préjugés » les 29/30/31 janvier 2010, et j’aimerais continuer à tourner en création.
D-say : La création d’un spectacle pour 2010 (affaire à suivre).

D : Que signifie pour vous le mot Reprezent ?
John : Que ne signifie-t-il pas ?

Pour conclure, leur évènement, c’est le 5 décembre à partir de 18.00 heures à la grande salle de Vennes à Lausanne. Evénement qui promet de se passer en famille…

Pour un peu plus d’infos sur le groupe : YO!

Interview réalisée à Prilly – Carrefour Sud, complétée par la collaboration de Awalk.