Dans le cadre de la sortie de leur morceau « Hip-Hop pour tous », les rappeurs Alexandre « Zapata » Ariosa et Lionel « BG » Perrinjaquet ont été conviés par Coline de Senarclens de Ultimate Production hier soir (4 mars) à Genève une table ronde dont le thème était « Et si le hip-hop était moins homophobe ». Egalement invité à y participer et s’inspirant du morceau des organisateurs, Mr Seavers a essayé de chercher, non pas à trouver les causes d’une certaine homophobie dans le rap et dans la société actuelle, mais de comprendre pourquoi est-ce qu’un art revendicateur comme le rap, dont certains acteurs sont très engagés et n’hésitent pas à s’opposer ouvertement aux discriminations et au rejet de l’autre, restait bien silencieux lorsqu’il s’agissait de défendre la cause des homosexuels. Bien entendu, aucune réponse n’a pu être apportée puisqu’en simples observateurs les différents participants ne pouvaient qu’esquisser des tentatives d’explications plus ou moins pertinentes sur ce mutisme. Ouvrir ce débat était l’un des buts de ce clip, la question est désormais ouverte sur repreZent et la parole vous est donnée, tout comme la possibilité offerte à ceux qui le souhaite d’ajouter leur couplet au titre « Hip-hop pour tous », à la manière de ce qui pouvait se faire sur des projets tels que « 11’30 contre les lois racistes » ou « 16’30 contre la censure ».
42 Comments
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Merci à RepreZent de parler du clip et de la thématique et un énorme merci à Mr. Seavers qui s’est déplacé jusqu’à Genève pour participer à cette table ronde!!!
On se réjouis de lire les réactions !
PEACE !
alors après avoir visionné ces quelques vidéos, pensez-vous que le hip hop est toujours autant homophobe?
Dans d’autre genre de musique lady gaga… etc c’est de la popagande gay à outrance, dans le rap c’est de plus en plus présent…
La vrai question est:
Est-ce que l’argent permet d’être plus tolérant?
En fait la question n’était pas tellement de se demander si le hiphop était homophobe mais pourquoi est-ce que les rappeurs (particulièrement francophone) ne s’expriment pas sur le sujet.
En fait la reponse a la question est peut etre qu’ils en ont rien a foutre de ce que les gens font de leur vie sexuelle.
Pourquoi a chaque fois que y’a un débat sur l’homopphobie j’ai l’impression que c’est des « gays-friendly » qui « militent » pour la communatué gay, qui elle tout ce qu’elle demande c’est qu’on lui fiche la paix.
Moi en tout cas je m’en tape de ce que les gens font dans leur chambre à coucher.
@kooljean :
Parce que mettre toute la communauté gay dans le même panier ne fonctionne pas…
Il y a les communautaristes, qui aiment vivre entre eux selon leur culture et leurs codes, et il y a ceux qui vivent complètement en dehors de ce milieu ou ont un pied dehors et un pied dedans.
La lutte contre la ségrégation a été gagnée parce que des blancs se sont adjoint à cette lutte.
Avoir des « friends » légitime la lutte après de ceux qui ne sont pas gays et s’en foutent… Plus avant, elle amène peut-être des « non friends » homophobes malgré eux à se poser des questions.
okay okay, alors il y a plusieurs paniers dans la communauté gay. merci de la réponse, je ne connais que peu ce milieu je m’excuse d’avoir mis tout le monde dans le meme et d’avoir dévié du sujet principal.
C’est quoi de la propagande gay? c’est de dire que c’est pas grave d’être gay?
Je dis simplement que s’il y a de l’argent a se faire les principes n’existe plus, gay ou hétéro. Et franchement si le hip hop était vraiment homophobe, car ça plait au gens de généraliser, des artists comme queen latifah à l’époque n’aurait jamais percée. Et encore une chose, c’est bien beau de faire un clip et un morceau, comme celui présenté ci dessus, mais mis a par le message, musicalement et hip hop parlant c’est plus que médiocre. J’adore ce que Frank ocean fait musicalement, et je suis pas gay pour autant. Alors si vous voulez plus de retour taffé mieux votre truc.
Les rappeurs ne font pas de rap sur ce sujet, peut être tout simplement parce que cela n’intéresse personne ou pas assez de personne?
Si ça n’intéressait vraiment personne… on serait pas en train d’avoir cette conversation ! ! !
Il y a des gays dans le rap… actifs comme auditeurs!!!
Je n’attends pas de tous les rappeurs qu’ils posent pour les homosexuels, les transsexuels ou autre…
Mais un minimum de respect et un pied d’égalité face aux injustices!
Il y a encore du chemin à parcourir concernant l’image de la femme dans le rap… Mais de plus en plus de rapeurs ont pris conscience que le sexisme est une discrimination aussi stupide et inacceptable que le racisme…
La prochaine étape, c’est de conscientiser ça au sujet des discriminations basées sur l’orientation ou l’identité sexuelle!
Bon… je vais prendre les choses dans l’ordre où elles sont arrivées et y répondre.
Mais avant d’entrer dans le détail, je tiens à mettre l’accent sur la différence d’ambiance, d’enjeux et de culture que le Hip-Hop de chaque région/pays développe. Aux States, chaque ville a son courant musical dans chaque style quasiment… Il en va de même pour les pays.
On n’a pas exactement les mêmes sujets ou tabous entre le rap ricain, le rap cainfri, le rap français, suisse romand ou espagnol pour n’en citer que quelques uns.
Ceci étant dit, dans notre morceau on parle de notre culture, à savoir le rap français et suisse romand.
Ceci étant dit…
LES VIDEOS
Oui, après visionnage de ces vidéos, j’affirme que le hip-hop est encore, même aux States malgré l’avance qu’ils ont par rapport à la Francophonie européenne, homophobe.
Je vais expliquer ma position en prenant le cas ricain et le cas France/Suisse séparément.
USA
Si la situation bouge de plus en plus, l’écrasante majorité des artistes Hip-Hop professionnels ne parle pas ou très peu de ce sujet et uniquement en interviews. Macklemore fait exception, ayant dédié un magnifique morceau entier au sujet. Il n’est certainement pas seul, mais ce n’est de loin pas monnaie courante.
Il y a donc du « rap de droite » bling-bling prônant un rêve américain consistant à chercher une réussite financière s’affichant par l’achat de grosses voitures (valeurs anti-écolos au possible) lavées par des femmes objets en bikini (valeurs sexistes s’il en est)… Et y arriver par tous les moyens, la violence en faisant partie évidemment (c.f. « Get rich or die trying » de 50 cent par exemple) d’un côté… OK.
De l’autre côté, on a du rap revendicateur, engagé, séditieux même par moments qui dénonce les dérives des administrations américaines, le maintien du ghetto comme outil d’asservissement, etc… Mais par contre, alimenter le ghetto gay, aucun problème.
Ensuite, quand on écoute les rapeurs dans les vidéos en dessus, on a, au mieux de l’ignorance, au pire du délire total et parano. Busta est le plus classe d’entre eux… mais…
Dire que chacun fait ce qu’il veut, c’est bien, certes… Mais il faut arrêter de parler de « style de vie » ou de « choix »!!! Être gay n’est pas un business plan ou un profession de foi, pas plus qu’être hétéro ou bi!
Je n’ai pas « choisi » d’être sexuellement attiré par les femmes… je suis né comme ça. Ben c’est pareil pour Lionel qui est venu au monde avec une orientation sexuelle différente de la mienne.
Ensuite, Fat Joe qui parle de mafia gay… hum hum hum. Comment dire…
What the fuck man???!!! Ain’t no such thing as a gay mafia!!! Les noirs ne pensent pas tous la même chose et n’ont pas de réseau mafieux underground qui contrôle quoi que ce soit… Les gays non-plus!!! C’est pas parce qu’on a la même orientation sexuelle qu’on est unis!
Mais la palme de l’amalgame foireux et ignorant, je la décerne à The Game… avec la perle « Les gays dans le placard sont les seuls avec qui j’ai un problème parce qu’ils pourraient passer le SIDA à une meuf pour faire genre et après cette meuf pourrait le passer à un pauvre hétéro qui n’a jamais couché avec un mec. » WOW!!!!!!!!
Ces braves gens, malgré leur bonne volonté apparente ou réelle, ne savent pas de quoi ils parlent!!! Et les gens les gens écoutent ce qu’ils racontent !
FRANCE / SUISSE
Passons maintenant à notre réalité…
Si les cas de ninjas de l’homophobie à la Sexion d’Assaut style sont rares… Force est de constater que la vanne homophobe fuse bien, tant en freestyle qu’en album, par des jeunes ou des anciens.
Je vais donc séparer les deux aspects de la problématique en francophonie européenne.
D’une part, la sémantique et l’injure (le poids des mots quoi…) et d’autre part l’invisibilité et le mutisme (le tabou quoi…).
INSULTES
Le problème de l’utilisation de mots comme tapette, tarlouze, pédé, tantouze, travelo, etc… pour vanner c’est qu’on y associe, par définition, un poids négatif.
En gros, être ce que ces mots définissent vulgairement, c’est mal ou en tous cas moins bien. Dans mon texte, je parle de fans gays vexés… mais en fait, ils sont insultés, dévalorisés et blaissés. C’est inacceptable dans l’absolu et d’autant plus d’un courant issu de piliers de fraternité, d’unité et de positivité!!!
Je sais que ça fait des années que c’est ancré dans les habitudes… mais il faut comprendre que les insultes homophobes sont aussi crasses que les insultes racistes ou sexistes et qu’il n’y a pas de discrimination plus acceptable qu’une autre!
Partant de là, un rapeur qui insulte à tout va, en troll à la Orelsan style, me déplaît dans sa démarche artistique et je condamnerai au même titre ses « nègros » que ses « pédés » ou « salopes » dans ses textes!
Par contre, des rapeurs comme Akhenaton, que je respecte, estime et admire par dessus tout le reste du rap français (ben ouais… j’ai 31 ans quoi) a bien compris l’enjeu sémantique. Il le dit dans « Rap de droite » :
« T’entends des bicots, des niaks, des négros, des toubabs
On s’croirerait au Puy du Four, au front ou à l’UMP, ah ah
T’as bien le cul posé au milieu du rap français »
et j’abonde dans son sens : utiliser des mots blessants et discriminatoires est sale et indigne de l’amour universel que le Hip-Hop revendiquait jadis (avant l’avènement du gangsta rap…).
Hors, ce même Akhenaton dans « Spartiate Spirit » balance :
« On a forcé les portes, affronté les tempêtes
Un vécu dur qui tournerait tes idoles en tapettes »
Disant par la même à un fan de rap homosexuel que son vécu c’est du pipi de chat et que ses souffrances c’est de la merde.
Et là, je souffre d’entendre ça dans le rap de mon idole de toujours dont l’amour semble être, le reste du temps, le vecteur principal.
Je sais que c’est chiant de changer sa façon de parler pour faire attention à la sensibilité de certains… J’ai aussi dû passer par là il y a 15-16 ans… Je disais aussi « C’est pas un truc de pédé »… comme tout le monde. Et puis, j’ai été confronté à l’imbécilité de mes propos et ai entrepris le processus pour changer.
Vous vous imaginez si on disait un truc comme « c’est pas un truc d’hétéro » pour parler de quelque chose d’esthétique… parce que seuls les gays auraient du goût???!!! Ben non, ça le fait pas!
Qques pistes peut-être:
Y a pas de débat en vrai. L’orientation sexuelle, c’est du domaine de la sphère privée. Et ça doit le rester. En opposition à une couleur de peau visible par exemple, qui embarque son lot de stéréotypes (1ère piste pr répondre à la question de Seavers).
[Ce qui me dérange 1 peu de la part des homosexuels ces dernières années (je généralise peut-être), c’est la volonté de faire de leur sexualité une classe sociale à part. Nan, ils sont d’abord issu de la pauvreté, classe moyenne,petite ou moyenne bourgeoisie, hyper-classe, etc…avant d’être gay. Parenthèse fermée]. D’ailleurs ds le rap, gay, fils du commissaire ou bourgeois: même panier. Encore mnt ds l’imaginaire collectif, tout ce qui est à l’opposé des origines du rap est proscrit. Aha, ça m’étonne pas que le mc hétéro le plus engagé du monde défende pas le droit des gays, conflit de valeurs évident (2ème piste).
Sinon, c’est bien naïf de voir le rap comme un courant musical progressiste. Y a pas plus sectaire et conservateur (3ème piste).
Et dernière remarque: Les textes homophobes, c’est généralement écrit par des mecs qui ont pas inventé la poudre hein.
« L’orientation sexuelle, c’est du domaine de la sphère privée » c’est pas faux… mais c’est pas vrai non-plus.
Si ça l’est, alors pourquoi taper autant sur les homos??? On tape pas sur les gars qui aiment se faire sucer que je sache!
Mais, le problème, c’est que la société et le rap sont hétéronormés… c’est à dire qu’on suppose que tout le monde est normal et que la normalité c’est d’être hétéro.
hors, dans ce contexte, ne pas parler de son homosexualité s’est prétendre qu’on est ce que l’on est pas et c’est une clandestinité totale!
D’où la nécessité, pour le moment, du coming out. Le jour où le mariage pour tous sera institutionnalisé partout et que l’homophobie se cantonnera à une poignée d’intégristes illettrés… on pourra ne plus poser la question et ce sera génial!
» la volonté de faire de leur sexualité une classe sociale à part »
Je ne suis pas tout à fait d’accord… mais je combats aussi l’auto ghettoïsation pratiquée par certaines mouvances du milieu LGBTIQ… d’ailleurs, il y a carrément des embrouilles entre lesbiennes, gays et autre…
Le « milieu » doit aussi apprendre à aborder le Hip-Hop s’il s’y intéresse et doit faire son propre ménage interne pour arrêter de jouer le jeu de l’exclusion.
Après, le communautarisme fonctionne de la même manière dans tous les milieux. Chez les sourds, on se fout de tes origines, ton statut social ou autre… les sourds seigneurs se retrouvent et s’identifient par leur culture commune. Il y a communauté… et quand elle se ghettoïse et entre en confrontation avec l’extérieur plutôt qu’en dialogue, il y a communautarisme.
J’ai pris les sourds parce que c’est un milieu que je connais… mais j’imagine que les religions, les communautés nationales et autre fonctionnent sur le même schéma.
C’est vrai que le rap a une tendance à être de plus en plus réac’ !
Mais est-ce une fatalité? Je ne pense pas!
A nous de faire du rap de demain ce qu’on en veut!!!
TABOU
Le problème principal selon moi et Lionel me rejoint dans son texte et les discussion que nous avons, c’est le tabou.
Il est extrêmement difficile d’avoir un positionnement sur les questions liées à l’orientation sexuelle de la part des rapeurs.
Par exemple, quand nous avons voulu trouver des intervenants pour la table ronde, seul Mr. Seavers a accepté de venir parler lors de l’évènement. Des rapeurs avec lesquels nous avions partagé des scènes ont fait les morts en ne répondant simplement pas à nos messages. Downtown Boogie de Couleur3 a ignoré allègrement mes deux mails et mes tweets.
Mais, alors qu’on pourrait dire que c’est parce qu’on est des nobody que les gens nous laissent dans le vent… ok… il s’avère que nous avons été contactés par un journaliste français qui prépare un gros article de fond sur la question pour le magasine Têtu (Genre « elle » mais pour les gays). Il est journaliste spécialisé culture et bosse aussi pour Le Mouv’ et Rock&Folck.
Ce journaliste, en fin d’interview, nous a dit avoir vécu exactement la même chose. Les rapeurs qu’il a contacté l’ont laissé dans le vent, refusant de s’exprimer sur la question.
Et c’est là qu’on arrive avec notre « revendication » principale : Arrêtons la langue de bois et le mutisme, posons la question sur la table et que chacun se positionne!!! Soit on est pour l’égalité des droits de tous, comme le dit Macklemore dans « Same love »
« It’s the same hate that’s caused wars from religion
Gender to skin color, the complexion of your pigment
The same fight that led people to walk-outs and sit-ins
It’s human rights for everybody, there is no difference »
sans différence… soit on discrimine. Il n’y a pas d’entre deux!!!
Lorsqu’il y a une injustice, une stigmatisation, une agression d’un fort sur un faible, d’un nombreux sur un isolé… ne pas prendre parti, c’est prendre parti avec l’oppresseur.
Et sinon Zapata, t’es rentré ds la machine à laver du hip-hop et t’en es ressorti lessivé, aha. C’est du conditionnement à ce stade.
Pour finir cette lancée…
La Sangsue, tu balances que notre rap et notre son sont médiocres…
Peux-tu, en expert que tu es, nous gratifier d’un argumentaire construit ?!
Merci!
@Chew…
Du conditionnement de quoi?
J’ai toujours été militant et le rap a été mon vecteur depuis l’âge de 13 ans, en étant tombé amoureux en ’89… Par là, je revendique dans mon rap autant que dans ma vie!
Mais je ne vois pas où est le « conditionnement » (lavage de cerveau?) dans ce que je dis ou ce que je tape…
Ca prendrait trop de place pr répondre ici…Laisse-moi un mail et je t’envoie points par points.
J’ai fait le taff ici, j’ai mis des pistes plus hauts, noyées ds tes posts.
contact@hhpourtous.com
On attend toujours ton mail…
Merci !
Pas de problème, ça va me prendre 1 peu de temps mais tu l’auras…
Nice!
On se réjouit.
Z
Zapata, je te retourne la question, depuis 89, t’en a vu passer, alors comment peux tu ne pas te comparer à tes références musicales et essayer de comprendre la différence de niveau entre ce que tu écoutes et ce que tu fais?
Salut à tous.
La Sangsue :
Il y a des aspects de la musique qui sont pures questions techniques. Dans cette catégorie, il y a la question des moyens (faire un son avec un mix impeccable par exemple) et d’autres qui sont inhérentes à l’art pratiquer… Tout ce qui n’est pas dans ces aspects est question de goûts et de vibe.
Zapata (et moi) souhaitait savoir quels sont tes critiques. Je pense avec l’objectif de prendre ce qu’il y a prendre.
Je pense effectivement qu’il y a un manque de connaissances techniques. Le beat n’est pas bon et ce n’est pas une question de goût. T’expliquer cela prendrait trop de temps.
Je crois que les commentaires sont aussi un début d’explication… pensez-vous sérieusement que beaucoup de gens vont lire ces tartines? En 2014 sur le net et sur un site comme celui-ci les gens passent juste quelques minutes pour regarder si quelque chose les intéresse. Si c’est le cas alors peut-être qu’ils prendront le temps de lire, mais de voir des pavés, ça décourage, ça donne l’impression que quelqu’un vient nous faire la leçon et cette approche est totalement contre-productive à mon avis.
Pour ce qui est de la critique du son en lui-même, que je n’ai pas faite dans l’article, je dirais pour faire simple que c’est du rap pour des gens qui n’écoutent pas de rap.
je « co-sign » l’admin
Comment entendu et reçu.
Nous n’avons pas eu le temps de vraiment discuter artistique avec Seavers lors de sa venue. Pour notre part, nous sommes très conscient du fait que le son ne fait pas sauter la maison, mais nous sommes par contre fiers des textes.
Pour le projet XX’30, nous ne serons pas les beatmakers.
Quand on soulagera les rappeurs de leur devoir de virilité on pourra parler de leur point de vue sur l’homosexualité. Le rappeur macho et homophobe c’est une image qui fait vendre et les médias mainstream sont bien contents de la propager.
Si les gens veulent autre chose ils n’ont qu’à éteindre leur télé et acheter des disques. Alors qu’on vienne pas encore tartiner une couche de clichés sur le dos des rappeurs, ils ont eu leur compte je crois.
Et au fait:
http://www.youtube.com/watch?v=lAKV6Tr07Ts
Le lien est très cool et on l’avait mis sur la page FaceBook du projet… ainsi que celui-ci :
https://www.youtube.com/watch?v=sMXImtsfsvI
Perso, c’est pas à la télé ou dans le son mainstream que je puise mon rap… malheureusement, le hip-hop boycotté ou underground n’est pas en reste non-plus sur l’invisibilisation de la thématique et sur l’homophobie latente.
Je suis d’accord sur le lien entre le craquant de virilité et les punchs homophobes qui peuvent en découler. Et les médias ainsi que les éditeurs sont grandement responsable de ce qu’ils diffusent… et par la même ce qu’ils font écouter aux jeunes!!!
Je tenais quand-même à préciser qu’on n’a pas fait ça pour » encore tartiner une couche de clichés sur le dos des rappeurs »… On est amoureux du rap et on en fait!!! C’est pour ne plus souffrir à chaque rime intolérante ou blessante de la part d’artistes qu’on admire qu’on veut que la question soit vraiment posée, entendue, réfléchie et répondue.
D’autre part, c’est aussi pour montrer au milieu LGBTIQ que le rap n’est pas que bling-bling télévisualisé et qu’il peut encore « spread thé love ». Finalement, on est des outsiders des deux côtés d’une frontière débile qui oppose des combats pour la tolérance qui ne devraient pas l’être (je parle évidemment du rap engagé là.).
En fait ce qui me dérange dans votre discours c’est que pour combattre une discrimination, vous en créez une autre. Apparemment, « le Rap » est homophobe et refuse de dénoncer les discriminations envers les milieux homos. Mais le Rap c’est pas un service publique, il n’a pas l’obligation de dénoncer quoi que ce soit. Chacun parle de ce qu’il veut et il y a autant de Raps que de rappeurs. On ne demande pas aux chanteurs de pop d’avoir des textes moins superficiels et on ne considère pas la soul comme une musique de toxicos sous prétexte qu’on a vu des chanteuses prendre des drogues.
« Le Rap » en tant que mouvement social ou idéologique ça n’existe pas (ou plus), c’est une catégorie abstraite qui subit des discriminations à mon avis comparables à celle des milieux homosexuels. Et il y a certains milieux où dire que tu fais du Rap c’est aussi bien vu que de faire son coming-out dans une famille de droite en Appenzell dans les années 50.
Que certains rappeurs aient des textes homophobes est une chose et je comprend que cela choque ou blesse. Maintenant je doute que beaucoup de rappeurs visent réellement les homosexuels. Je pense plutôt qu’ils utilisent l’image de l’homosexuel comme celle d’un être faible et efféminé pour insulter ou vanner d’autres personnes. Ca n’est pas exactement faire de la discrimination directe envers le milieu homo. On est d’accord que c’est pas bien malin non plus mais c’est quand même pas la même chose.
L’orientation sexuelle, comme l’a dit Chew, c’est de l’ordre de la sphère privée. « Le rap » n’a pas à avoir de position là-dessus. Ca fait bientôt 40 ans qu’il existe et on en est toujours réduit à faire des débats stériles sur des clichés qui sont ceux des gens qui ne connaissent pas le rap. Il serait temps que cette musique soit acceptée en tant que telle et qu’on arrête de lui mettre tout sur le dos, pour lui reprocher en même temps des opinions qu’on lui prête.
Cela dit j’espère que toutes ces tartines ne vous découragent pas et que vous continuerez à défendre les causes qui vous paraissent importantes, car ça, « le rap » le permet et l’encourage mais on oublie trop souvent de le rappeler.
Nan mais le coeur du sujet je crois bien, c’est plus les acteurs engagés pr différentes causes qui deviennent tout à coup muets quand il s’agit d’homosexualité. Donc l’argument « d’aucune obligation de dénoncer » ne tient pas.
Exactement Chew!!!
D’ailleurs, merci pour ton mail auquel je vais répondre et qui m’a permis de mieux comprendre ton point de vue…
Il est plein d’observations et d’analyses très vraies et pertinentes!
ah, terrible ton lien Idal, ça booste la journée
Avant d’aller plus loin dans ma réaction, je tiens à préciser ou rappeler que j’ai fait un titre sur cette question de l’homophobie, parce que j’avais constaté qu’une culture qui s’engage pour plein de causes n’osait pas le faire pour celle là. Et je donnais quelques réponses dans mon texte.
J’ai suivi la discussion avec intérêt. Chew donne quelques pistes intéressantes, je trouve. Mais ce qui me fait réagir, c’est ton « milieu LGBTIQ ». Ca sonne à mes oreilles presque comme une secte. Ca rime à quoi? Si ce « milieu », comme tu dis, fais du communautarisme, comment peut-il s’étonner d’être mis à l’écart? Je ne sais pas comment tu vis, mais moi, jamais je ne me suis levé avec la lourde conscience d’être du « milieu hétéro ». Quand je sors avec des potes, je me fous de savoir s’ils sont du milieu homo, hétéro ou autre.
Je sais qu’il y a plein de cons qui vous mènent la vie difficile. Si ça te console, depuis mon « milieu hétéro », j’ai aussi souvent l’impression d’être au milieu de cons. La meilleure des choses à faire, c’est vivre sa vie, au mieux. Qui veut s’arrêter au regard des autres, qu’il soit hétéro ou pas, trouvera toujours assez de gens pour lui pourrir la vie.
Ceci dit, outres les obligations ou pas du rap de dénoncer… la généralisation impossible à une communauté du rap autant qu’à une communauté gay qui n’existent à proprement parler ni l’une ni l’autre…
On ouvre un appel à la fin du clip pour que les MC concernés se proposent de rappel sur un morceau fleuve contre l’homophobie (pas celle supposée du hop-hop, mais celle présente dans notre société)…
On attend donc les MC motivés qui veulent poser dessus à contact@hhpourtous.com ! ! !
Promis, l’instru sera confié à un producteur expérimenté et reconnu pour ne pas desservir le projet!
PEACE !