Si le retour de l’enfant terrible nous réjouissait, on se posait encore quelques questions suite à sa signature chez Neochrome, une certaine appréhension qui nous faisait repousser l’écoute de son projet de 12 titres « Carnal Story ». Mais la peur d’être déçu ne doit pas nous servir de guide, l’été derrière nous on s’est donc mis à l’écoute et nos craintes se sont rapidement envolées, presque autant rapidement qu’il n’en faut à Eriah pour planter le décor. C’est la symphonie du bitume plaquée sur une bande-son, une bande-son qui s’inspire de toutes les influences qui ont croisé la route d’Eriah. Du rap bien entendu, de ce rap qui vient des tripes, de ce rap dur qui colle si bien au timbre de voix du mc mais, et c’est là qu’il nous fait plaisir, Eriah ne s’est pas laissé enfermer dans une case Neochrome qui l’aurait limité. Non, Eriah est allé puiser dans la soul, dans le jazz, l’electro, le reggae, le g-funk, au plus profond de ses racines pour modeler la puissance de ses flows au gré des thèmes abordés, adaptant ainsi le support musical afin que le son corresponde aux images qu’il nous décrit. Un travail d’artisan qui permet à chaque morceau d’avoir sa propre vie sans pour autant rendre le tout incohérent. Quoi qu’il fasse Eriah reste Eriah, et c’est sans aucun doute là l’un de ces plus grands talents, rester lui-même qu’il parle d’amour ou du game, qu’il rap dur ou qu’il chante. Et si selon son communiqué « Carnal Story » est idéal pour passer un été paisible et détendu, il n’est perd rien à être écouté en automne ou en hiver, les bienfaits de la chaleur de l’Amérique latine ne connaissant pas les saisons.

Carnal Story est disponible en écoute et libre téléchargement sur hauteculture.com