D'Jin Prod – Les 4 Saisons Du Bunker

En termes de rap ego-trip , le « Bunker » d’Yverdon fait plaisir.
Si l’intention était de proposer un projet structuré et bien réalisé, alors le défi est remporté haut la main par l’équipe du 1400. Le palier qualitatif est atteint sur « Les 4 saisons du Bunker ». Cette démarche est à souligner, tant les œuvres bancales et non abouties inondent les bacs par vagues successives.
Ici, peu de place laissée au « satisfaisant», L’ensemble est plutôt bon. Des flows (souvent) maîtrisés, des textes travaillés ainsi que des prods efficaces. Trio gagnant sur 18 pistes.
Certains talents s’extraient même de la casemate comme Mino ou l’Albatros. Ce dernier dit écrire : « Depuis les gros baggys… », une affirmation vérifiée à l’écoute de ses compétences mic en main.
Autre surprise, les thèmes des morceaux sont respectés. Le titre « New Délit » renvoie à l’Inde autant dans le texte que dans les sonorités du beat. Le même constat s’impose à l’écoute de « Paume du tigre ». Une valeur de plus à ajouter au projet. À l’inverse, la vulgarité communément admise dans le rap pour son impact « punchlinesque » n’apporte rien ici.
Pas avare en jeux de mots et clins d’œil, le Bunker en distille tout au long de la tape. Petit passage en revue : « Le lundi au Bunker » avec Claude Fomblard, « New Délit » ou encore le jeu « Feuille-Caillou-Ciseau » transformé pour l’occasion en « qui est-ce ? » d’un genre particulier…
Cette chronique aurait un goût d’inachevé sans évoquer la bombe qu’est « Démons d’la rime » sur laquelle sont conviés les ricains Knowledge et Lord Lhus échappés des « Savage Brothers ». Banger instantané.

Skywalk

D’Jin Prod – Les 4 Saisons Du Bunker