Dibby sounds rose noir

La mise au point est rapide, quelques rimes et Dibby Sounds nous annoncent la couleur. Il est à des kilomètres de ce rap game, tellement éloigné que l’on agirait comme s’il parlait une autre langue. Visiblement cet avertissement ne nous était pas destiné car Rose Noir nous a touché dans son intégralité, dans notre intégralité, tant le jeune homme réussi à mettre sur papier les (re)sentiments de sa génération avec le recul d’un vieux sage. Dibby Sounds nous parle de ses espoirs et de ses craintes, de ses échecs et de ses réussites. Apaisant mais plein de rage.
Comme une hargne bienveillante cet album sonne comme un oxymore, passant du spoken word à la trap, du boom bap au cloud pour trouver sa cohérence dans ce que tout semble opposer.

Medine avait raison, ce sont les épines qui ont des roses. Ce sont les coups durs qui créent les opportunités, les cicatrices qui créent la beauté. Car si la rose est noire elle reste une fleur magnifique. Alors « on danse pendant que les autres crèvent en silence, danse, pendant que l’humanité meurt, on déconne et on danse ».
La joie n’est jamais loin de la gueule de bois, à moins que ce ne soit l’inverse. Quoi qu’il en soit Dibby réussit à nous conter notre humanité telle qu’elle est; noire mais pleine d’espoir. Car dans le fond on est tous bon, même Lucifer était un ange.