Place à la nouvelle génération! Il était temps que les anciens passent le flambeau. Aux pires (souvent) comme aux meilleurs (parfois). Heureusement, Di-Meh appartient à la seconde catégorie et transforme la torche en un joyeux feu de camp. Brasier salutaire d’ailleurs, tant la flamme de la production genevoise menaçait de s’éteindre. On a frôlé l’électrocardiogramme et les tempos à zéro bpm. Qu’importe, le mc aurait réussi la réanimation, même sans défibrillateur.
Fin du suspens, «Entre le rap et la vraie vie » se classe parmi les meilleurs EP de cette demi-année. En plus d’être très bien produit, le projet 7 titres constitue le terrain idéal pour laisser s’exprimer le talent du mc, en constante progression: Influences et références digérées à merveille (90’s, Nemir, «Cloud rap», Makala,…), science des refrains imparable («La Prière des OG’s», «Fugeela») et débordements d’énergie communicative.
L’actuel conducteur de la puissante locomotive «Colorsrecords», traînant derrière lui les voitures poussives du rap genevois, se voit dans l’obligation de libérer une place pour Di-Meh. Ce dernier explose dans le créneau «rap d’ambiance» (comprendre l’atmosphère prend le dessus sur le texte) et se hisse à l’avant du train, tranquillement installé dans le wagon de tête (à défaut d’un véhicule TPG). Les anciens ont eu raison de miser sur Di-Meh, «La relève est 13sarkastik» aurait même dit l’un d’eux.

Skywalk

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