Le 19 février dernier, la Cave du Bleu Lézard a accueilli l’un des songwriter les plus talentueux de sa génération ; David Le Deunff.
 
D’origine bretonne et guadeloupéenne, David Le Deunff puise sa créativité dans des univers éclectiques. Il a beau se définir comme un artiste à l’approche simple de la musique, qui se laisse guider par ses émotions, son cosmos n’a rien de simple. Son dernier EP, « My Storm », a été produit par le très talentueux 20Syl et illustre à la perfection la délicieuse complexité de sa musique. À mi-chemin entre hiphop et effluves guadeloupéens, l’EP respire une fraîcheur groove teintée d’électro, de folk. Le tout enrichi par le timbre tantôt soul, tantôt nonchalant de sa voix. Quelques minutes avant son concert, David nous a accordé quelques minutes pour discuter de ses créations. De cet éclectisme, qu’il juge essentiel pour sa musique, il nous dit que c’est parfois un élément qui n’a pas joué à sa faveur. Le monde musical semble avoir de la peine à le mettre dans une case. Peu importe, ses harmonies parlent d’elles-mêmes et ont fait oublier au public du Bleu cette volonté marketing de définir les limites de la musique.
 
21 h et des poussières, armé de sa guitare, Le Deunff pose ses riffs et ses vocalises suaves sur l’une des scènes les plus agréables de Suisse-Romande, la Cave du Bleu Lézard. Un moment de partage et de douceur prend alors gentiment forme. Le public se laisse charmer par un enchaînement de compositions et de reprises surprenantes. Avant de monter sur scène, David nous explique qu’il aborde ses concerts en Suisse comme un instant naturel, positif et plein de sourire. L’artiste apprécie le public de nos contrées, qu’il qualifie de qualité ; « comme un enfant curieux, pas blasé, souriant et chaleureux ». Et ce public le lui rend bien. Le partage n’est plus unilatéral, l’audience devient une extension de ses créations en improvisant des chœurs. Les productions consistantes de l’EP prennent un virage unplugged, s’inventent une nouvelle histoire. L’artiste s’inspire de l’atmosphère et adapte sa performance au gré des sentiments qui emplissent les murs du Bleu. Le groove, l’arrière-goût hiphop sont toujours présents et régneront en maître jusque tard dans la nuit.
 
Le Deunff dit qu’il « veut être tout sauf un phénomène ». Et pourtant, son concert d’hier soir nous a prouvé le contraire. Loin du phénomène populaire au goût de star-system, mais proche du phénomène sonore qui vous prend aux tripes pour vous porter vers un sentiment de profonde sérénité. À l’avenir, David affirme vouloir se donner encore plus à sa passion et évoluer toujours plus vers une vie de musique sans concessions, pleine de sincérité.

par Sophia