C’est la question que l’on est en droit de se poser après avoir lu leur manifeste sur le site du Code Cut Crew qui signe par là même occasion la (re)naissance d’une nouvelle race d’artistes, celle qui permet toutes les collaborations et expérimentations possibles et qui nous dit à peu près ceci :

Nous sommes une génération qui a grandi à travers les années 80 et 90, et qui a vu l’analogique devenir digital. Sevrée aux livres et aux vinyles, cette génération est devenue adulte à l’heure de l’internet, nageant dans un océan de cultures et d’information.

Une génération rattachée à un monde qui paraît maintenant très lointain tout en étant pleinement conscient du monde dans lequel elle vit actuellement. Une génération qui a vu grandir le Hiphop, une génération qui est tombée amoureuse du Hiphop, car il était rebelle, sans lois, expérimentales, électronique, street, nouveau… et comme ils le disent si bien « rap music at the time was urban punk ».

Une génération qui maintenant s’interroge sur ce qu’est devenu ce mouvement, sur sa force, ses arts, sa diversité ?
Tout le monde produit le même son, aucune personnalité, pas de considération pour les arts visuels…
Où est partie la créativité ?
Quand est-ce que les rebelles ont pris leur retraite ?
Qu’est-ce qu’on fait ?
Comment est-ce que le Hiphop s’est fait pirater ?
Comment la radio a-t-elle pourri ma culture ?
Quand est-ce que la culture a qui j’ai donné ma vie est-elle devenue si molle ?
Ma mère avait pour habitude de dire que de se plaindre sans rien faire était un gaspillage d’oxygène, alors voilà, on forme un groupe. Un gang médiatique, des rebelles du contenu, nous, The Alchemist, Goldwatch, Qbert et Mix Master Mike sommes le Code Cut Crew.

Un gang non violent, un groupe d’expressionnistes ou n’importe quelle étiquette que l’on voudra bien nous coller. Les clips sont devenus des publicités, le rap n’est plus que le miroir de l’ignorance de l’Amérique. Nous jouons de tout, à l’heure du digital tout est possible. Films, sons, vieilles publicités, films gouvernementaux, blagues racistes, jingles, mariachi, porno, films d’art, mantras bouddhistes, chants grégoriens. On reprend tout, le visuel et des scratchs, une sorte de melting pots de tout ce que l’on ne veut pas voir pour en faire de la vusique. On emmerde le rap, on emmerde les raves, on emmerde les attentes. Ce n’est pas que de la musique, c’est une expérience de musique pour le 3e oeil, enfin un truc de ce genre.

C’est le nouveau savoir, dédié à fracasser tout ce qui est rigide en utilisant des projections multiples de clips, de photographies, de gifs, d’animations, de couleurs dans une expérience d’immersion totale. Sceller la musique et le son. C’est ça Code Cut Crew, un nouveau genre qui doit te faire bouger la tête, l’esprit et le corps. Politique dans le ton, conscient dans la voix. Nous voulons construire sur ce que l’on veut expérimenter. Plus d’intelligence, plus d’expérimentations, plus à donner à notre public, plus d’interaction. On veut créer quelque chose de nouveau, qui n’a jamais été tenté.

Pour en savoir un peu plus, on vous propose le très bon article de Mass Appeal et bien évidemment de vous rendre sur le site du Code Cut Crew.