Vers Un Label "Qualité Suisse" Pour Le Rap ?

Plus qu’un simple effet d’annonce, c’est une véritable révolution culturelle qui se met en place à l’initiative du politicien UDC mais aussi écrivain, le Valaisan Oskar Freysinger. Joint par téléphone, le Conseiller d’État nous explique ce qui a amené le parti agrarien à créer un fonds de soutien aux artistes suisses. « Voilà des années que l’art est un bastion réservé à la gauche bobo alors que les résultats de notre parti aux votations démontrent clairement que le peuple suisse est à des années-lumières des aspirations de cette frange de nantis. Malheureusement ce sont ces quelques personnes qui décident de quel artiste à la droit de cité ou non. Dès lors, il semble normal qu’un parti comme l’UDC, aux finances saines, vienne soutenir les artistes qui partagent les mêmes idéaux et envies pour l’avenir de notre pays. » Afin d’éviter la politique de l’arrosoir souvent décriée par son parti, Oskar Freysinger nous explique que le soutien se fera dans un premier temps a posteori, c’est à dire que les artistes recevront une aide financière une fois leur projet fini, après étude par un comité ad hoc. « C’est notre seul moyen d’être certain que notre argent ira dans les poches des bonnes personnes. » Quid du rap ? « Musicalement, je pense que j’aurai toujours beaucoup de peine avec ce genre, mais il faut avouer que les textes peuvent être très forts et que le message semble être très important. Malheureusement et comme pour une majorité des musiques de jeunes, le rap a été victime de ses maîtres à “bien-penser” socialistes ce qui l’enfermait dans une rébellion en papier mâché. Mais tout cela semble gentiment prendre fin, on m’a fait lire des textes de certains rappeurs, d’ici et d’ailleurs, et les valeurs qu’ils défendent sont très semblables à celle de notre parti. La sauvegarde de la patrie et de son identité, le refus de la mondialisation, la liberté d’expression et surtout, et c’est ce qui me plaît le plus, ce rejet du modèle de la pensée unique. » Oskar Freysinger se refusera à citer les artistes auxquels il pense, par peur de les exposer inutilement nous dit-il, de même qu’il ne sera pas nécessaire aux artistes bénéficiaires de la manne de l’UDC de l’annoncer publiquement. « On ne veut pas que les artistes deviennent des porte-drapeaux de l’UDC, ils doivent rester libre et surtout il semble préférable pour eux de ne pas afficher trop haut qu’ils sont soutenus par notre parti s’ils veulent encore bénéficier d’un soutien médiatique. » Sur ce dernier point on ne peut, pour une fois, pas le contredire. En effet, il y a peu de chance pour qu’un artiste ouvertement soutenu par l’UDC soit publié sur repreZent.

NDLR: Ceci était notre poisson d’avril. Merci et à l’année prochaine!