KCBR – Live Life Like

KCBR, quatre lettres qui occupent une place centrale de la scène graffiti zurichoise et qui sont devenues un élément du décor urbain de la ville en 2012. Pour revenir sur ce que l’on peut nommer une épopée graphique, un documentaire ainsi qu’un livre ont été réalisés.
Pour le quidam zurichois, KCBR sont uniquement des lettres qu’ils peuvent apercevoir au détour d’une rue, d’un immeuble, d’un pont ou encore d’un train. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ses lettres et surtout quel est leur parcours? C’est à ceci que répondent le documentaire ainsi que le livre «KCBR – Live Life Like» qui nous offrent la possibilité très rare de suivre le quotidien de ces artistes.

Une performance artistique unique
2012 est certainement une date charnière dans l’histoire des KCBR. En effet, cette année a certainement été pour eux le point d’orgue de leur carrière clandestine, des mois de travail et surtout de préparation pour redécorer le paysage urbain de leur ville de façon plus ou moins éphémère. Et parce que leur travail méritait un hommage plus académique, le journaliste Daniel Ryser du magazine Amateur nous offre une vision et le témoignage d’insider d’un des plus importants projets graffiti du pays, et si plus d’une centaine d’images sont là pour témoigner de l’importance de leur travail, on ne manquera pas de s’intéresser à toute la logistique qui se cache derrière chaque performance du groupe.

Une organisation méticuleuse
Planifiant méticuleusement chacune de leur sortie, les KCBR peuvent être comparés d’un point de vue organisationnel aux meilleures unités de police. Équipés de walkie-talkie, de GPS et de tout un attirail leur permettant de passer inaperçus dans des endroits fermés au public, ils naviguent en terrain conquis. Connaissant par cœur les horaires de chaque train, bus, rer mais aussi tous les recoins de leur ville et cela est nécessaire, car certaines séquences de leurs performances nécessitent une précision horlogère comme on peut le découvrir dans le reportage.

Une vidéo exceptionnelle
En plus de ce magnifique livre, un reportage d’une trentaine de minutes est disponible sur la toile. Il nous permet de revenir sur tout ce côté organisationnel, mais il permet surtout de se mettre à la place des artistes, de ressentir un peu de cette adrénaline propre aux graffiti-artistes, c’est grisant ! Rares en effet sont les occasions données à tout en chacun de vivre de l’intérieur ce genre de performances, de voir en direct une œuvre se créer et son résultat souvent inattendu. On pense ici au détournement de la publicité d’une célèbre assurance, au découpage du graffiti pont/train ou encore à la transformation de ce train en phallus géant qui pénètre le tunnel et éjacule de la fumée depuis la locomotive dans la station. Mais on n’oubliera pas aussi le très enfantin coloriage à base d’œufs ou les plus traditionnels lettrages.