Wicked – Maleykoum Salam 2

Battons le fer tant qu’il est chaud. 3e chronique, ou plutôt 2eme abstraction faite de la polémique de la semaine dernière. Mais ne nous attardons pas sur ce « détail ».
L’heure est à la découverte, et cette semaine c’est Wicked qui passe dans mon laboratoire. Autant être honnête, je ne connaissais pas du tout. Mais je prends le risque d’en parler. Ce qui est bien c’est qu’au fil de mes chroniques c’est que vous verrez l’évolution de mes connaissances en matière de rap francophone de chez vous, amis suisses.
Trêve de foutaises qui feraient croire que je suis peu inspiré, entrons dans le vif du sujet. « Maleykoum Salam 2 » est donc extrait de la mix-tape « Battlefield Vol. 2 » à paraître.
Avant d’écouter, je me suis d’abord demandé si Wicked avait un style énervé comme son nom pouvait le laisser présager. Puis j’ai appuyé sur play.
Le beat choisi sonne bien, il amène une atmosphère sombre, propice au rap bien sale, gangster, et colle bien au timbre de voix du MC qui ressemble énormément au Français Mac Tyer. Oui j’ose encore faire un parallèle, j’aime ce genre de comparaison hasardeuse, surtout avec mes compatriotes français. Le « décor » instrumental ainsi posé, il reste à y amener de la vie et un peu de personnalité, et ça c’est le travail du MC.
Le flow, laid-back, laisse à penser qu’il soit possible que Wicked s’inspire de Booba ( le « Morray » lâché à la fin est-il un indice ?) , sans pour autant tomber dans la pâle copie. Comme quoi il y a bien une limite entre s’inspirer de quelqu’un et honteusement le pomper.
À l’écoute le tout est cohérent, passe plutôt bien et donne envie de s’intéresser aux lyrics. De ce côté, on se balade entre egotrip et vie de rue, et là encore on reconnaît les inspirations. Le mélange est subtil, sans excès. Le thème de la street-life est décrit avec la vision du rappeur, telle qu’il la voit ou l’imagine. Oui je dis « imagine » car je ne connais pas personnellement le bonhomme, donc tout ce qui est dépeint reste pour moi une imagerie. No disrespect, dois-je rappeler que je suis un français ignare en matière de rap de chez vous et que je le découvre ? Bref reprenons.
Pas de glorification de quoi que ce soit de violent, juste une démonstration d’une self-confidence au micro et d’une aisance à mettre en mots une vision personnelle d’un environnement pas très rose.
Bref on n’est pas, je pense, dans le genre de p’tite frappe qui va jouer au loulou, ça à l’air de ne pas plaisanter. La mise en mots est suffisamment concrète pour pouvoir la ressentir, l’imaginer à notre tour. L’interprétation elle-même dénote un certain charisme qui fait que ce qui est posé ici ne laissera pas indifférent. Ceci dit, même si ce « Maleykoum Salam 2 » n’a pas fait encore beaucoup de bruit, il me donne bien envie de me lancer dans l’écoute de la tape et surtout d’être curieux au point d’attendre l’album « Fast Life » a priori prévu pour cette fin d’année. Et pourquoi pas en faire une chronique dans les semaines qui viennent ? Si bien sûr vous êtes demandeurs.
Monsieur Dillon cette semaine valide et attend de voir la suite proposée par Mr Wicked.

Par Mr Dillon