L'Homophobie Au Quotidien

Aujourd’hui repreZent a décidé de publier le dernier clip de Steve Nomad non pas dans la section « Swiss Made » mais dans « Le Reste » afin que le débat, s’il devait avoir lieu, ne porte pas sur la classification rap ou chanson du presque quinqua, mais sur le message qu’il souhaite faire passer, à savoir dénoncer l’homophobie au quotidien. On relèvera tout de même la qualité de son clip réalisé par Romain Guélat qui donne à cette chanson une tout autre dimension. Pour le reste, on vous laisse disserter sur le fond en vous livrant le texte de Steve Nomad :

Refrain
Excuse-moi pour les quolibets les plaisanteries,
les conneries bébêtes sur un ton de raillerie
pour les sourires qui blessent, les fou-rires qui stressent
les soucis qui laissent, un goût qui t’agresse

Excuse-moi pour les quolibets les plaisanteries,
les conneries bébêtes sur un ton de raillerie
pour les sourires qui blessent, les fou-rires qui stressent
les soucis qui laissent, un goût qui t’abaisse

Strophe 1
Nous avons usé nos fesses sur les mêmes bancs d’école
avions une même faiblesse pour la déconne
tu jouais les balèzes, ceux qu’jamais rien n’affole
mais tu cachais un malaise, de peur qu’on te traite de folle

Faux dire que t’avais tes raisons, t’étais toujours le premier
tu ne connaissais pas d’pardon pour tourner en risée
ceux aux gestes affinés, qu’on trouvait efféminés
ceux aux effets de minets, qu’on aimait dominer

C’est vrai que ça m’étonnait, tant de cœur à s’acharner,
moi, même quand je déconnais, c’était seulement pour charrier
arrivé les histoires de fesses nous nous sommes séparés
je ne rêvais que de gonzesses, toi tu semblais égaré

Quelques années plus tard, t’avais changé de costard
j’ai compris ton histoire, tu as fait semblant de ne pas me voir
j’aurais aimé que nos souvenirs t’évitent d’avoir à me fuir,
je me suis rappelé des rires, les pires, comment te dire ?

Strophe 2 (chant)
Excuse-moi
de n’avoir pas compris plus tôt, ce que tu vivais
Excuse-moi
de n’avoir pas compris plus tôt, le mal que je te faisais

on fait les fiers ou on se cache,
on laisse faire ou on se fâche,

parce qu’on s’attache aux apparences,
qu’on se rabâche nos différences
parce qu’on s’acharne par ignorance
et qu’on se crache nos idées rances

Strophe 3
Par contre pour toi ça ne s’est pas fait de cette manière
tout jeune déjà tu tortillais du derrière
efféminé comme tu l’étais, on te loupait pas c’est clair
nous n’allions au vestiaire qu’en blindant nos arrières

Connophobe, mais jamais homophobe
je ne reproche rien à tes homologues
Poto avec un homo, trop mauvais promo
je craignais trop à tes téco d’passer pour un coniaud

Comme adolescent, ce n’est pas intéressant
même à bon escient de se montrer trop complaisant
et c’est tentant avec des mots blessants
d’éviter les soupçons infamants, les doutes stressant

Maintenant que je suis au clair avec mon orientation
j’arrive à faire preuve de plus de compréhension,
pour ces blagues à bannir, je te demande pardon,
celles passées, celles à venir, car parfois je joue au con.